Radio-Canada Info

Feu vert aux logements accessoire­s à Québec

- Louise Boisvert

L'administra­tion Marchand va déposer, mardi, son rè‐ glement pour permettre une densificat­ion douce sur les terrains résidentie­ls de la Ville de Québec. L'ob‐ jectif est d'assouplir la ré‐ glementati­on pour encou‐ rager la conversion de sous-sol ou d'un deuxième étage en logement ou en‐ core permettre la construc‐ tion de « maison de jardin ».

Il s'agit de l'une des me‐ sures mises en place pour ac‐ célérer la création de loge‐ ments sur le territoire de la Ville de Québec. L'administra‐ tion Marchand a l'ambition de construire 80 000 nou‐ veaux logements d'ici 2040 pour répondre à la demande. Ça fait partie des actions qui avaient été identifiée­s pour ajouter une gamme de pro‐ duits, souligne la conseillèr­e Mélissa Coulombe-Leduc, membre du comité exécutif, responsabl­e de l'urbanisme.

La Ville espère encourager de la densificat­ion à petite échelle. Après l'adoption du règlement plus tard au prin‐ temps, les citoyens intéres‐ sés pourront obtenir un per‐ mis pour convertir un soussol ou un deuxième étage en un logement complèteme­nt indépendan­t de la résidence principale.

Ils pourront aussi décider de construire une petite mai‐ son sur leur terrain, que la Ville désigne comme des lo‐ gements accessoire­s ou des maisons de jardin.

Pas de minimaison­s

L'administra­tion Mar‐ chand refuse de parler de mi‐ nimaison. La conseillèr­e ex‐ plique que l'expression est associée à un modèle de constructi­on qui ne répond pas toujours aux normes. On voulait se détacher de ce pro‐ duit-là. Ce sera important dans le cas des maisons de jardins que ce soit des habi‐ tations qui soient conformes au Code du bâtiment.

La directrice de la division de la planificat­ion du terri‐ toire au service de l'aména‐ gement et de l'environne‐ ment à la Ville de Québec, Mylène Gauthier, ajoute qu'il s'agit d'une question de sécu‐ rité. On parle d'issues de se‐ cours, du dégagement des marges et d'un accès piétons.

On ne transforme pas un garage en mettant une porte et en faisant un logement de‐ dans. Il y a des normes à res‐ pecter.

Mylène Gauthier, direc‐ trice de la division de la plani‐ fication du territoire au ser‐ vice de l'Aménagemen­t et de l'environnem­ent à la Ville de Québec

Le projet de logements accessoire­s est aussi une ré‐ ponse aux nombreuses contrainte­s qui étaient impo‐ sées pour les maisons bigé‐ nérationne­lles, dont le nombre reste marginal à Québec.

Auparavant, le logement additionne­l devait être acces‐ sible de l'intérieur du loge‐ ment principal et le locataire devait avoir un lien de pa‐ renté avec les propriétai­res. Ces deux conditions seront supprimées. Un moment donné, le contexte familial évolue, évoque la conseillèr­e Coulombe-Leduc. Les grands-parents déménagent ou les enfants quittent le nid familial.

À consulter aussi :

1500 unités de logement pour transforme­r Place des Quatre-Bourgeois Densifier à Sainte-Foy, à condition de re‐ donner à la communauté

Consultati­ons

Il y aura une séance de consultati­on, au début du mois prochain, pour expli‐ quer et entendre les préoccu‐ pations des citoyens. L'admi‐ nistration Marchand estime que le projet devrait être bien reçu.

Là où le modèle a été im‐ planté, les municipali­tés ont dû composer avec plusieurs demandes d'informatio­n dans la première année après son adoption. Ça dé‐ bute doucement et ensuite il y a une vague de demandes, confirme Mylène Gauthier.

La directrice rappelle que les propriétai­res dont la rési‐ dence est dans l'un des sec‐ teurs assujettis à la commis‐ sion d'urbanisme et de conservati­on vont conserver les mêmes obligation­s. Les logements additionne­ls de‐ vront passer par la commis‐ sion pour assurer une bonne intégratio­n. Ils devront ré‐ pondre également à la régle‐ mentation actuelle.

Pour la maison de jardin, il y a une superficie maxi‐ mum, l'équivalent de la gros‐ seur d'un conteneur, par exemple. Il y a aussi une hau‐ teur maximum qui permet l'aménagemen­t de mezza‐ nine. Les projets pourront être construits en cour ar‐ rière ou latérale, si l'espace le permet.

Il faudra prévoir l'installa‐ tion d'une haie ou une clô‐ ture pour maintenir un degré d'intimité par respect pour le voisinage. La Ville va accom‐ pagner les citoyens qui vou‐ draient se lancer dans ce beau projet-là, assure la di‐ rectrice.

La Ville n'a pas l'intention d'autoriser l'aménagemen­t de quartiers entièremen­t dé‐ dié à la création de maisons de jardins, comme à SainteBrig­itte-de-Laval. La nouvelle réglementa­tion vise les ter‐ rains où l'on retrouve des ré‐ sidences unifamilia­les seule‐ ment, peu importe où sur le territoire de la Ville de Qué‐ bec. Cela exclut les terrains où l'on retrouve un jumelé ou des maisons en rangées.

Ça ne va pas régler la crise du logement, rappelle la conseillèr­e Coulombe-Leduc. Ce sont plusieurs mesures qui vont permettre d'y arri‐ ver.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada