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Appel à rendre obligatoir­es les détecteurs de monoxyde de carbone dans tous les logements

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Une locataire d’Edmonton, qui a été hospitalis­ée après avoir été exposée au mo‐ noxyde de carbone, de‐ mande que le code du bâti‐ ment de l'Alberta soit mo‐ difié pour rendre obliga‐ toire l'installati­on de détec‐ teurs de ce gaz toxique dans toutes les résidences, quelle que soit l'année de leur constructi­on.

Cet incident fait partie des dizaines de cas d'intoxicati­on involontai­re au monoxyde de carbone (CO) sur lesquels les pompiers d'Edmonton sont intervenus cette année.

Selon le bureau du méde‐ cin légiste en chef, les empoi‐ sonnements au monoxyde de carbone ont tué 64 per‐ sonnes en Alberta entre 2020 et 2023.

L'inhalation de monoxyde de carbone réduit la capacité du corps à transporte­r l'oxy‐ gène dans le sang. À des ni‐ veaux élevés, il peut provo‐ quer des convulsion­s, une perte de conscience, le coma et la mort.

Yamilé López estime qu'une législatio­n rendant

maisons existantes.

À lire et à écouter :

Comment prévenir une in‐ toxication au monoxyde de carbone dans nos maisons? L’ABC du monoxyde de car‐ bone

Le code du bâtiment n'est pas rétroactif

En Alberta, les détecteurs de monoxyde de carbone sont obligatoir­es depuis 2007 pour les nouvelles construc‐ tions et les logements ayant fait l’objet de modificati­ons. Mais le code provincial n'est pas rétroactif, c’est-à-dire qu’il ne s’applique pas aux bâtiments plus anciens, comme l'appartemen­t où ha‐ bitait Mme López.

Le Yukon a été le premier au Canada à rendre les dis‐ positifs obligatoir­es dans toutes les résidences, en 2013.

Il a été suivi plus tard dans l'année par l'Ontario, qui a adopté la loi Hawkins Gignac, nommée ainsi en l'honneur de l'agente Laurie Hawkins de la police provin‐ ciale. Cette dernière, son mari et leurs deux enfants sont morts d'un empoison‐ nement au monoxyde de car‐ bone dans leur maison de Woodstock, en 2008.

La Saskatchew­an a an‐ noncé en 2021 qu'elle ren‐ drait les alarmes obligatoir­es l'année suivante.

38 appels en moins de deux mois

Les pompiers d'Edmonton ont répondu à 38 appels au sujet du monoxyde de car‐ bone entre le 1er janvier et le 25 février de cette année. Entre 2020 et 2023, le nombre d'appels par an dans la ville est passé de 79 à 112.

Les émissions des véhi‐ cules, la fumée, les incendies et les barbecues sont les sources d'exposition au CO les plus courantes puis‐ qu’elles représente­nt plus d'un tiers des cas recensés.

D’après un porte-parole du service d’incendie, les inci‐ dents liés au monoxyde de carbone se produisent géné‐ ralement pendant les mois les plus froids, lorsque da‐ vantage d'appareils, comme les chaudières et autres chauffages, sont utilisés.

Le gouverneme­nt provin‐ cial indique sur son site web que les détecteurs de CO sont une mesure de sécurité d'appoint et qu'ils ne rem‐ placent pas la nécessité de vérifier régulièrem­ent les ap‐ pareils à combustion.

Il y a 6 ans, la mort d'une fille

Il y a six ans, un groupe de mères de Calgary a demandé une modificati­on de la légis‐ lation après que Trai Schlich‐ ter, 12 ans, est décédée d'une intoxicati­on au mo‐ noxyde de carbone dans un appartemen­t d'Airdrie.

La mère de la victime avait déclaré qu'elle ne com‐ prenait pas pourquoi de tels incidents continuaie­nt à se produire alors qu’ils pou‐ vaient être évitables.

Propriétai­re de l'im‐ meuble où habitait Yamilé López, la société Collins Pro‐ perties a expliqué qu’un dé‐ tecteur de monoxyde de car‐ bone était installé au rez-dechaussée et qu’il s'était dé‐ clenché, mais qu’un locataire croyant qu'il s'agissait d'une fausse alarme l’a désactivé.

La société affirme que, à la suite de cet incident, elle a installé un détecteur de mo‐ noxyde de carbone dans chaque logement de l'im‐ meuble, ce que confirme Mme López.

Santé Canada recom‐ mande de placer les détec‐ teurs dans les couloirs, à l'ex‐ térieur des zones de som‐ meil, et de les tester réguliè‐ rement.

Avec les informatio­ns de Madeleine Cummings

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