Radio-Canada Info

Aide aux personnes stomisées: le NouveauBru­nswick montré du doigt

- Pascal Raiche-Nogue

Le Nouveau-Brunswick est l’une des provinces cana‐ diennes qui aident le moins les personnes stomisées à couvrir les coûts liés aux sacs abdominaux. La situa‐ tion est dénoncée par une résidente de Moncton.

Louise Levesque-Burley a une stomie depuis 2021. Son gros intestin et la majeure partie de son colon lui ont été enlevés et son colon a été connecté à une ouverture dans son abdomen.

Cela lui permet d'évacuer ses selles et son urine, qui sont collectées par un sac fixé à son abdomen.

Aujourd'hui, elle se porte bien. Elle vient de célébrer son 65e anniversai­re et a plein de projets. Mais il y a trois ans, avant de subir son opération chirurgica­le, c’était une tout autre histoire.

Après avoir souffert de di‐ vers problèmes de santé pendant plusieurs mois, grandement affaiblie, elle a été hospitalis­ée. Son gastroenté­rologue a tenté des trai‐ tements, sans succès.

Je pesais 144 livres et j’étais descendue à 107 livres. Je croyais que j’étais en train de mourir, explique-t-elle.

Un beau matin, le spécia‐ liste est passé prendre de ses nouvelles. C’est à ce moment que Louise Levesque-Burley lui a demandé de prendre les grands moyens.

J’ai dit "pourquoi ça que vous traînez comme ça? Ça fait longtemps que je suis malade.[...] J’ai dit eille, écou‐ tez-moi, je suis en train de mourir. Je veux une opéra‐ tion!"

Des centaines de dollars par mois

Depuis cette chirurgie, Louise Levesque-Burley a un sac abdominal. Elle le change trois fois par semaine.

Ça coule tout le temps. Quand tu es normal, tu peux te retenir pour aller aux toi‐ lettes ou aller uriner. Mais nous autres, ça coule tout le temps. Un petit peu, moyen, ça dépend.

Si l’achat des fourniture­s dont elle a besoin n’était pas couvert par une assurance privée et par le régime pro‐ vincial pour les aînés - qui lui coûtent 250 $ par mois - elle devrait payer 325 $ par mois de sa poche.

Elle dénonce le fait que le Nouveau-Brunswick offre seulement une couverture aux prestatair­es de l'aide so‐ ciale et aux personnes de 65 ans et plus qui souscriven­t à un programme d'assurance provincial.

Il s'agit du régime le plus limité au Canada. Les autres provinces offrent en effet de l’aide à un plus grand éventail de personnes stomisées.

Je suis couverte, mais il y en a qui n’ont aucune couver‐ ture. Ils n’ont pas d’assu‐ rance. [...] Y’a pas d’âge avec ça. On connaît des enfants, on connaît des jeunes qui vont à l’école (et qui ne sont pas couverts), affirme Louise Levesque-Burley.

Selon elle, c’est une ques‐ tion de dignité. Sans sac, tu ne peux pas vivre. La raison est que le monde ne voudrait pas être autour de toi, parce que tu sentirais la m-a-r-d-e. Il nous faut ça pour contri‐ buer dans la société, ex‐ plique-t-elle sans passer par quatre chemins.

Elle et des collègues de la Société canadienne de la sto‐ mie ont récemment rencon‐ tré le ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Bruce Fitch.

Elles espèrent le convaincre de débloquer les fonds nécessaire­s, pour que la province aide davantage les personnes stomisées.

Le ministère de la Santé n'a pas répondu à notre de‐ mande de commentair­e.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada