Radio-Canada Info

Procès pénal de Trump à New York : Michael Cohen et Stormy Daniels pourront témoigner

- Sophie-Hélène Lebeuf d'Access Hollywood

Le juge de New York qui préside le procès de l'an‐ cien président Donald Trump pour falsificat­ion de documents a rejeté la quasi-totalité de ses re‐ quêtes, dont certaines vi‐ saient à empêcher son an‐ cien avocat personnel Mi‐ chael Cohen et l'actrice de films pornograph­iques Stormy Daniels - qui al‐ lègue avoir eu une relation intime avec lui - de témoi‐ gner.

Les avocats de Donald Trump avaient déposé une quinzaine de requêtes pour empêcher les procureurs de convoquer certains témoins ou de montrer en cour divers éléments de preuves.

L'une d'entre elles visait à bloquer le témoignage de Mi‐ chael Cohen, témoin vedette attendu de ce procès. Ils atta‐ quaient notamment sa crédi‐ bilité, faisant valoir qu'il s'était déjà parjuré. Ils allé‐ guaient aussi qu'il avait menti lors de son témoi‐ gnage au procès civil de Do‐ nald Trump pour fraudes fis‐ cales.

Le défendeur donne des exemples de situations où la crédibilit­é de [Michael] Co‐ hen a été mise en doute. Ce‐ pendant, il n'apporte aucune preuve de parjure dans le dossier qui se retrouve de‐ vant le tribunal, a écrit le juge Juan Merchan dans sa déci‐ sion de neuf pages.

Ce dernier a également donné son feu vert au témoi‐ gnage de Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clif‐ ford. Les procureurs pour‐ ront donc l'interroger au su‐ jet du versement de 130 000 $ qu'elle a reçu de Michael

Cohen, peu avant le scrutin de novembre 2016, pour gar‐ der le silence sur une relation alléguée avec Donald Trump qui se serait produite 10 ans plus tôt.

L'achat d'informatio­ns au‐ près de [Stormy] Daniels ne [fait] pas que compléter le ré‐ cit des événements qui ont amené la falsificat­ion de do‐ cuments commerciau­x, mais [est] également susceptibl­e de prouver les intentions du défendeur, a écrit le juge Merchan.

Donald Trump fait face à 34 chefs d’accusation pour falsificat­ion de documents dans la foulée de son incul‐ pation par un grand jury new-yorkais, en mars 2023.

Michael Cohen, l’exhomme de confiance de Do‐ nald Trump, affirme au‐ jourd’hui avoir acheté le si‐ lence de Mme Clifford sur les instructio­ns de son ancien client et avoir été remboursé par lui par la suite.

M. Trump n'est pas accusé d'avoir muselé Stormy Da‐ niels en échange d'argent, puisqu'une entente de nondivulga­tion n'est pas illégale. Mais le procureur Alvin Bragg l'accuse notamment d'avoir inscrit dans ses registres comptables, ainsi que dans une série de factures et de chèques, des rembourse‐ ments faits à Michael Cohen comme des honoraires.

Le juge a par ailleurs dé‐ cidé d'autoriser le témoi‐ gnage de l'ancien mannequin de Playboy Karen McDougal, qui affirme avoir été la maî‐ tresse de Donald Trump de 2006 à 2007, mais dans un cadre restreint qui sera pré‐ cisé au cours du procès. Elle a pour sa part vendu son his‐ toire 150 000 $ au National Enquire, une publicatio­n qui était favorable à Donald

Trump et qui ne l'a pas pu‐ bliée.

Même si aucune accusa‐ tion n'est liée au paiement qui lui a été versé, le procu‐ reur Elvin Bragg entend le présenter en preuve pour étayer son argument selon lequel Donald Trump a parti‐ cipé à un stratagème visant à dissimuler de l’informatio­n négative afin de maximiser ses chances d’être élu.

Le juge a également rejeté la demande de Donald Trump visant à empêcher les procureurs d'avancer qu'il a tenté d'influencer l'élection de 2016.

Michael Cohen a déjà purgé une peine d’emprison‐ nement, après avoir reconnu, notamment, avoir enfreint les règles du financemen­t électoral en lien avec les paiements faits à Stormy Da‐ niels et à Karen McDougal.

Exit, l'enregistre­ment

Le juge Merchan a cepen‐ dant accepté la requête des avocats de Donald Trump d'exclure un enregistre­ment dans lequel on l'entendait te‐ nir à l'endroit des femmes des propos crus et dégra‐ dants, enregistre­ment qui aurait pu faire dérailler sa campagne électorale de 2016.

S'il n'est pas nécessaire de faire entendre aux jurés cet extrait qui avait fait grand bruit à l'époque, les procu‐ reurs auront toutefois le droit de s'y référer lors de leur argumentat­ion, a nuancé le magistrat.

En octobre 2016, le Wa‐ shington Post avait rendu pu‐ blic un enregistre­ment de 2005 des coulisses de l'émis‐ sion Access Hollywood, sur lequel on entendait Donald Trump se vanter de pouvoir attraper les femmes par leur sexe en toute impunité.

Le tribunal pourrait recon‐ sidérer cet aspect de la déci‐ sion si la défense ouvre la porte, a néanmoins prévenu le juge Merchant.

Le procès, qui devait dé‐ buter le 25 mars, a été re‐ porté à la mi-avril au plus tôt, après que les avocats de Do‐ nald Trump ont réclamé un délai après avoir reçu plus de 100 000 pages de documents d'une ancienne enquête fé‐ dérale remis récemment aux procureurs.

Donald Trump fait face à trois autres procès au pénal, dont les dates n'ont pas été fixées et qui risquent de ne pas être terminés avant l'élection présidenti­elle de novembre.

Par ailleurs, plus tôt lundi,

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada