Des nouveaux arrivants demandent des solutions à l’expiration des permis de travail

Au Manitoba, des nou‐ veaux arrivants de‐ mandent des solutions à l'expiration des permis de travail et veulent notam‐ ment que la province accé‐ lère le processus de sélec‐ tion de son programme des candidats.

Une dizaine de manifes‐ tants étaient réunis lundi de‐ vant les bureaux du minis‐ tère du Travail et de l’Immi‐ gration à Winnipeg, dont Qin Zuo qui vit à Winnipeg depuis trois ans avec son fils de 10 ans et son mari.

Son permis de travail postdiplôme expire au mois de juin, et elle craint de de‐ voir retourner en Chine lors‐ qu’il arrivera à son terme.

Nous nous sentons très anxieux et désemparés, confie-t-elle.

Au mois de novembre, elle s’est inscrite au pro‐ gramme des candidats du Manitoba dans l’espoir d’ob‐ tenir un permis de résidence permanente. Elle n’a toujours pas obtenu de réponse sur l’avancement de son dossier.

Il y a beaucoup de gens comme moi. Nous voulons qu’ils nous donnent une solu‐ tion, explique-t-elle.

Selon la ministre provin‐ ciale du Travail de l’Immigra‐ tion, Malaya Marcelino, envi‐ ron 24 000 dossiers sont en cours de traitement par la province dans le cadre du programme des candidats.

Nous ne pourrons pas sa‐ tisfaire toutes les personnes qui se trouvent dans cette si‐ tuation, et c'est une situation vraiment déplorable, a-t-elle déclaré au Palais législatif vendredi.

Selon la ministre, alors que des milliers de nouveaux arrivants attendent l’avance‐ ment de leurs procédures d’immigration, le marché du travail au Manitoba aurait be‐ soin de près de 5000 per‐ sonnes pour combler le manque de main-d'oeuvre.

Malaya Marcelino affirme que des discussions sont en cours avec le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, pour permettre une exten‐ sion de ces permis en atten‐ dant que la province puisse traiter les demandes.

Elle promet également que du financement supplé‐ mentaire sera alloué au pro‐ gramme des candidats dans le budget provincial dont la présentation aura lieu le 2 avril. Ce ne sera toujours pas assez, prévient cependant la ministre.

Nous essayons de redres‐ ser la barre et cela va prendre du temps.

Malaya Marcelino, mi‐ nistre du Travail de l’Immigra‐ tion du Manitoba

Une situation difficile

En entrevue mardi à l'émission Le 6 à 9, un consul‐ tant réglementé en immigra‐ tion, Arisnel Mesidor, a noté que la situation devient de plus en plus compliquée.

Ces derniers temps, on voit des gens qui ont étudié, qui ont un permis de travail qui leur a été donné par le gouvernement fédéral [...] Ils travaillent dans la province, mais ils n'arrivent pas à sécu‐ riser une sélection de la part de la province avant la fin de la validité de leur permis de travail.

Les critères de sélection du programme des candidats ont par ailleurs été changés récemment. Les candidats ayant une attache familiale au Manitoba sont désormais privilégiés.

Selon les chiffres de 2020, dernière année pour laquelle ces données sont dispo‐ nibles, 67,7 % des nouveaux résidents quittent le Mani‐ toba dans les 5 années qui suivent leur arrivée.

On peut comprendre pourquoi la province est en train ce changer de stratégie, analyse Arisnel Mesidor. Les liens familiaux constituent un important point d'ancrage pour les nouveaux arrivants.

Ce critère n'est pas une solution idéale selon lui. « Je pense que c'est très impor‐ tant que la province consi‐ dère les gens qui sont pré‐ sentement ici et qui ont déjà contribué dans la vie de la province, de faire en sorte que ces gens là ne soient pas obligés de repartir. »

Avec les informations de Rosanna Hempel