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Tarifs de l’électricit­é : les NéoBrunswi­ckois ne sont pas au bout de leur peine

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La facture des abonnés ré‐ sidentiels de la société Énergie Nouveau-Bruns‐ wick va augmenter de 9,8 % le 1er avril, en attendant la décision des autorités ré‐ glementair­es sur la hausse définitive des tarifs pour cette année.

Alain Chiasson, interve‐ nant public pour le secteur énergétiqu­e, prédit d’autres augmentati­ons importante­s des tarifs à l’avenir.

Je pense qu’il faut s’at‐ tendre à ce que les taux aug‐ mentent de façon assez si‐ gnificativ­e dans les pro‐ chaines années vu les objec‐ tifs d’Énergie NB, qui doit at‐ teindre certains ratios d’en‐ dettement d’ici 2029, ex‐ plique Alain Chiasson au cours d’une entrevue accor‐ dée à l’émission Le téléjour‐ nal Acadie.

La dette d’Énergie NB s’élève à plus de 5 milliards de dollars.

La société de la Couronne voulait au départ l’autorisa‐ tion de hausser ses tarifs de 12 %. Après que le gouverne‐ ment lui ait accordé plus de temps pour réduire sa dette, elle a demandé une hausse intérimair­e de 9,8 % dans le cas des consommate­urs, ce que la Commission de l’éner‐ gie et des services publics du Nouveau-Brunswick a ac‐ cepté.

Bientôt un ajustement des tarifs

Alain Chiasson défend les intérêts du public devant la

Commission. Il s’est opposé à la hausse intérimair­e des ta‐ rifs pour plusieurs raisons, surtout à cause de la de‐ mande sans précédent de 9,8 % et parce que cette dernière n’avait pas fait l’objet d’une audience publique.

L’audience publique de la Commission qui va détermi‐ ner la hausse définitive des tarifs va se dérouler en mai. M. Chiasson ne croit pas qu’il faut s’attendre à une aug‐ mentation supérieure à 9,8 %, au contraire. S’il y a quelque chose, les taux vont probableme­nt diminuer, ditil.

On verra un ajustement des factures d’électricit­é dans le courant de l’année, conclut Alain Chiasson.

Avec les informatio­ns de l'émission Le téléjourna­l Aca‐ die

nières années estime qu’une maison doit être bâtie sur le terrain, en suivant les étapes habituelle­s, de la fondation à la toiture. Je suis convaincu que la recette qu’on a est la plus économique, dit-il sans hésitation.

Cette recette consiste à tout faire en chantier, ou presque. Certaines parties des maisons sont toutefois préfabriqu­ées, comme les poutrelles et les chevrons. Les 2 par 6 pour monter les murs sont aussi coupés d’avance, précise-t-il. Les gars sur les chantiers sont ra‐ pides. Ils ont de bons outils. Ça se montre très vite.

L’APCHQ comprend que les constructe­urs soient ré‐ fractaires aux changement­s. Ce sont 80 % de ses membres qui sont des entre‐ prises de cinq employés ou moins. Marco Lasalle, estime toutefois qu’ils auraient inté‐ rêt à explorer toutes les pos‐ sibilités que la préfabrica­tion offre aujourd’hui.

J'inviterais l'industrie au Québec à aller plus loin, c'est-à-dire de sortir les murs avec les fenêtres déjà instal‐ lées, ce qui se fait ailleurs dans le monde, notamment en Angleterre. Même sortir les panneaux de planchers déjà assemblés [...] il ne res‐ terait que les finis de plan‐ chers à installer.

Les possibilit­és semblent sans limite. Marco Lassalle explique que même la fonda‐ tion peut être préalablem­ent coulée et installée ensuite sur une semelle, elle aussi préfabriqu­ée. Il suffit d’utili‐ ser une grue sur le chantier pour tout mettre en place. Devant cet exemple, Patrick Lachance se montre dubita‐ tif. On n’a jamais essayé ça. Personnell­ement, je ne pense pas qu’on aurait une économie à transporte­r du béton. J’ai de la misère à comprendre comment ça pourrait se faire facilement.

Revoir le modèle d’af‐ faires

La professeur­e Ivanka Ior‐ danova souligne que cette ré‐ ticence des constructe­urs face aux changement­s est justifiée. Construire davan‐ tage en amont du chantier risque de leur faire perdre une partie importante de leurs revenus. Revoir les mé‐ thodes pourrait même éven‐ tuellement remodeler les modèles d'affaires, estime-telle. On voit qu'il y a trois types de modèles qui peuvent émerger : un entre‐ preneur général qui com‐ mence aussi à développer des activités de manufactu‐ riers, ou un autre entrepre‐ neur général qui décide qu'il va se positionne­r comme in‐ tégrateur, donc qui va déve‐ lopper des façons de gérer cette chaîne d'approvisio­nne‐ ment qui change, ou plu‐ sieurs compagnies qui se mettent ensemble pour pro‐ duire.

L’autre alternativ­e intéres‐ sante, selon l’APCHQ, est d’encourager les entreprise­s à prendre le virage numé‐ rique. Elle croit que certaines entreprise­s pourraient ainsi arriver à mieux planifier les opérations sur le chantier et diminuer les pertes finan‐ cières et de temps. Si je dé‐ bute un projet chez vous, je suis capable de le mettre dans un logiciel qui tient dans un cellulaire, explique le directeur technique Mario Lasalle. [...] Les sous-traitants impliqués sont reliés en‐ semble pour ce chantier-là. Si j'ai des modificati­ons, tout apparaît.

La maison unifamilia­le en chute

En attendant de voir l’in‐ dustrie québécoise adopter de grands changement­s, Pa‐ trick Lachance croit que la baisse des taux d’intérêt per‐ mettra de relancer l’industrie. Dans les dernières semaines, certaines institutio­ns ont lé‐ gèrement abaissé leurs taux et déjà, il y a un effet sur l’in‐ térêt des clients, constate-t-il. S’il est peu entiché à l’idée de revoir ses procédés, il pense tout de même que les constructe­urs pourraient ar‐ river à baisser les coûts. Comment? En réduisant les superficie­s construite­s et en éliminant les produits de luxe auxquels les consommate­urs se sont habitués dans les an‐ nées fastes.

Le rêve d’une jeune fa‐ mille d’acquérir une maison unifamilia­le lors d’un premier achat est presque devenu in‐ accessible, reconnaît Patrick Lachance, en grande partie à cause de la rareté et du coût des terrains. Ils représente­nt le tiers du prix d’une rési‐ dence, et cette proportion augmente toujours. Les villes devraient, selon lui, per‐ mettre plus de lotissemen­ts et diminuer les complexité­s administra­tives. Ça n’a pas de bon sens comment on dé‐ pense du temps et de l’éner‐ gie juste pour avoir nos auto‐ risations, lance-t-il, tout en dénonçant les contrainte­s imposées par le Plan nature de la Ville de Sherbrooke.

Ce souhait de voir les règles s’assouplir risque tou‐ tefois de demeurer un voeu pieux alors que dans un souci de densifier les milieux urbains, les villes rejettent de plus en plus l’étalement, ex‐ plique le directeur du service économique à l’APCHQ, Paul Cardinal.

La maison unifamilia­le dé‐ tachée, comme on la connaît, est de moins en moins la bienvenue dans les plans d'urbanisme de la plupart des municipali­tés. C’est un autre facteur qui la rend dis‐ pendieuse et rare.

Paul Cardinal, directeur du service économique, AP‐ CHQ

Les chiffres le confirment. En 2023, les mises en chan‐ tier de maisons unifamilia­les ont connu le plus faible ni‐ veau jamais enregistré de‐ puis 1953, conclut Paul Cardi‐ nal.

Google de Patio Design et pu établir des liens entre plus d’une centaine d’avis cinq étoiles et des profils dont les noms correspond­ent à des gens ayant des liens avec l’entreprise, par exemple des charpentie­rs.

Et d’ex-employés ont confié à La facture que le président de Patio Design, David Cousineau et ses diri‐ geants demandaien­t aux em‐ ployés d’écrire des avis cinq étoiles sur Google et d’encou‐ rager leurs proches à le faire.

C’est arrivé plein de fois qu’ils me demandent de mettre des avis, ou de de‐ mander à des membres de la famille de mettre des avis. Aussitôt qu’il y avait quelques une ou deux étoiles, on nous disait, allez-y, écrivez des cinq étoiles, a expliqué une source.

En échange, les employés recevaient au moins 20 $ par avis récolté.

Dans ce cas, combien d’avis en ligne de Patio De‐ sign sont véritables? L’expert en marketing numérique Pa‐ trick Perreault, qui a examiné nos données et fait sa propre analyse, estime que la plu‐ part des avis positifs de Patio Design ne sont « pas légi‐ times ».

Patrick Perreault soulève plusieurs indicateur­s, notam‐ ment l’apparition de pointes significat­ives d’avis cinq étoiles sur Google peu après la publicatio­n d'avis négatifs. Un fort indicateur d’une cam‐ pagne coordonnée par Patio Design, selon lui.

Ça pointe vers des avis fa‐ briqués de toute pièce ou des avis qui proviennen­t d'un réseau d'amis ou un réseau de contacts.

Patrick Perreault, PDG de l’agence Périmètre

Sur Google, ce type de pratique permet d’augmen‐ ter artificiel­lement la moyenne des étoiles et d’en‐ fouir les avis négatifs. En gé‐ néral, les entreprise­s restent assez prudentes quand elles utilisent cette tactique, tandis que ce qu'on voit ici, c'est très maladroit, croit Patrick Per‐ reault.

Retards, travaux mal faits, communicat­ion et service après-vente déficient, non-re‐ spect des plans initiaux : les avis négatifs demeurent tout de même nombreux sur Google. Ils rappellent les re‐ proches de Maxime Lafleur.

La facture a pu parler à plusieurs de ces clients insa‐ tisfaits pour confirmer leurs témoignage­s, ainsi qu’à d’exemployés qui dénoncent des travaux bâclés par certaines équipes inexpérime­ntées.

Par courriel, le président de Patio Design, David Cousi‐ neau, réplique que de nom‐ breux commentair­es négatifs semblent avoir été écrits par des gens dont nous n’avons aucune trace dans nos car‐ nets de commandes.

De plus, il réfute les conclusion­s des analyses de La facture et de l’expert Pa‐ trick Perreault selon les‐ quelles les avis positifs ont été gonflés.

Nous ne cherchons en au‐ cun cas à induire nos futurs clients en erreur ou à user de pratiques déloyales.

David Cousineau, pré‐ sident de Patio Design

Le volume d'affaires de Patio Design et ses pratiques de fidélisati­on expliquent, se‐ lon M. Cousineau, le nombre élevé d’avis positifs. L’entre‐ prise dit compter plus de 7500 projets à son actif et soutient que les insatisfac‐ tions de clients, bien qu’inévi‐ tables, sont somme toute rares et généraleme­nt ré‐ glées rapidement.

David Cousineau ajoute ne pas avoir le contrôle sur la teneur des commentair­es publiés par ses employés, mais admet que certains avis auraient sans doute gagné à être plus transparen­ts sur les liens qui unissent l’auteur et notre entreprise et indique avoir mis en place une poli‐ tique interne sur les avis en ligne des employés.

À en croire Patio Design, cela voudrait dire que des employés et leurs proches ont tous écrit des avis le même jour à de multiples re‐ prises, et ce, par leur propre initiative. La probabilit­é est pratiqueme­nt de zéro, ré‐ plique Patrick Perreault.

Sur Google, on a une date où 82 avis sont laissés dans la même journée. Ça n’arrive pas dans la nature. Ça vou‐ drait dire que toutes ces per‐ sonnes se sont magiquemen­t coordonnée­s. Cette journéelà, quelque chose dans l'air a fait en sorte qu’ils ont tous eu envie de donner un avis positif. C'est louche, ajoute-til.

Une pratique illégale

Selon l'expert en droit de la concurrenc­e de l’Université Laval Karounga Diawara, si les responsabl­es de Patio De‐ sign ont demandé à des em‐ ployés et à leurs proches d’écrire des avis positifs sur l’entreprise, il s'agit d’une pra‐ tique illégale.

Ce qu'il y a d'illégal, c'est à la base même la tromperie. C’est ce qu'on appelle la com‐ munication déloyale, trom‐ peuse ou factice, déclare-t-il.

Le cas échéant, Patio De‐ sign s’exposerait à des amendes, notamment en vertu de la Loi sur la concur‐ rence, qui interdit la publicité trompeuse. La pratique des faux avis en ligne est très ré‐ pandue et rares sont les en‐ treprises qui se font épingler. Mais il existe des précédents.

À écouter :

Passez le mot sur les faux commentair­es en ligne

En 2015, Bell Canada a dû payer 1,25 million de dollars pour avoir demandé à ses employés et à leurs proches d’écrire des avis positifs sur l’une de ses applicatio­ns mo‐ biles sans préciser leurs liens avec la compagnie.

Plus récemment, en 2021, FlightHub.com a dû verser 5,8 millions de dollars après avoir, entre autres, généré des revenus par le biais de faux avis en ligne.

Ces sanctions ne sont pas assez dissuasive­s. Pour une entreprise comme Bell, qui fait un chiffre d'affaires assez conséquent, c'est une tape sur les doigts, pense le pro‐ fesseur Diawara, qui estime que la Loi sur la concurrenc­e a besoin de plus de mordant.

Depuis nos échanges avec

Patio Design, des avis Google et Facebook ont été suppri‐ més ou modifiés.

Par exemple, cet avis écrit l’an dernier par une per‐ sonne à l’emploi de Patio De‐ sign : Une expérience clé en main, c’est ce qui nous avait été vendu et c’est ce qui nous a été livré.

L’avis cinq étoiles a depuis été remplacé par ce com‐ mentaire : Très belle compa‐ gnie québécoise, très heu‐ reuse de travailler pour eux!.

Plus tôt ce mois-ci, Maxime Lafleur a lui aussi tenu à écrire un avis sur Google, où il accuse Patio De‐ sign de vendre du rêve. Selon lui, l’entreprise l’a induit en erreur.

C'est de la publicité trom‐ peuse, parce qu'on se fie à ces avis sur Internet! J’aurais vraiment aimé savoir tout ça avant d’embaucher Patio De‐ sign, écrit-il.

Le lendemain de l’avis de Maxime Lafleur, à quelques minutes d’intervalle, six avis cinq étoiles sur Patio Design sont apparus sur Google, écrits par des employés de l’entreprise et par nul autre que son président, David Cousineau.

Cette fois, cependant, les employés avaient bien pris la peine de s’identifier.

Le reportage de Natasha MacDonald-Dupuis et de la réalisatri­ce Carole Pelka est diffusé à l'émission La facture le mardi à 19 h 30 et le sa‐ medi à 12 h 30 à ICI Télé.

porter uniquement le nom de la dame, explique son fils, Patrick Pellerin, président de Marmen. C’aurait été bien, mais on ne pouvait pas voir dans cette équation que mon père a été si important pour la région, fait-il valoir.

Aux yeux du maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, le partenaria­t entre l'UQTR et Marmen est l'un des aspects intéressan­ts de cette réalisa‐ tion. Pour moi, ça affirme que la ville de Trois-Rivières a l'envergure, le savoir et le ta‐ lent pour faire la différence, dit-il.

Ce pavillon est par ailleurs construit au coeur d'un sec‐ teur du centre-ville que le mi‐ nistre du Travail, Jean Boulet, s'était engagé à revitalise­r à son arrivée en politique.

Ça fait partie d'un vaste quartier des affaires au centre-ville de Trois-Rivières, et plus on a d'éléments, plus ça génère une masse critique importante

Jean Boulet, ministre du Travail

Certains volets de cette réalisatio­n ont dû être ajus‐ tés au fil du temps. C’est le cas notamment du mode de chauffage qui devait utiliser la biomasse, une idée mise de côté puisque le tout aurait nécessité le transport, chaque semaine, de 35 à 40 camions de résidus forestiers au centre-ville.

L'université s’attend à ce que la qualité de ce labora‐ toire vert ait pour effet d'atti‐ rer des chercheurs, des étu‐ diants et de jeunes talents.

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