Repenser la construction d’une maison : les pour et les contre
Couler la fondation d’une maison en usine, construire la toiture à l’abri des intempéries, numériser les opérations sur le chan‐ tier ou habiller les tra‐ vailleurs d’exosquelettes pour les aider à mieux faire leur travail : voilà quelques idées mises de l’avant pour amener l’industrie à sortir de ses vieilles habitudes et être plus efficace.
L’Association des profes‐ sionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) regorge d’idées pour insuffler un vent de mo‐ dernité à une industrie bien à l’aise dans ses manières de faire. Leur directeur du ser‐ vice technique, Marco La‐ salle, est convaincu qu’il faut augmenter la cadence pour arriver à construire le million de logements d’ici 2030.
Et cela passe, selon lui, par une plus grande utilisa‐ tion de la préfabrication. Je n'y vois que des avantages : meilleur contrôle de la qua‐ lité, meilleure gestion de la santé et sécurité au niveau des ouvriers et augmentation
nécessaires de la cadence de travail.
La professeure au dépar‐ tement de génie de la construction de l’École de technologie supérieure (ÉTS), Ivanka Iordanova, estime même que le Québec doit s’inspirer d’autres pays et in‐ dustrialiser davantage les procédés de construction. La fabrication en usine permet, selon elle, plus d’efficacité et de meilleures performances écoénergétiques.
Tout le monde y gagne, tant les ouvriers que les acheteurs. Au Japon, par exemple, quand tu achètes une maison préfabriquée, elle vient avec une garantie de 20 ans. Le manufacturier s'engage à faire toutes les ré‐ parations. Qui ne voudrait pas d’une telle maison?, de‐ mande-t-elle.
Travailler plus sécuritai‐ rement
L’APCHQ projette presque l’industrie dans un film de science-fiction en proposant le recours à des exosque‐ lettes pour aider les tra‐ vailleurs à réaliser plus aisé‐ ment et sécuritairement leurs tâches. Dans un contexte de pénurie de maind'oeuvre qui freine le déve‐ loppement de l’industrie, se préoccuper de la santé des travailleurs est un incontour‐ nable, croit Marco Lasalle.
Les exosquelettes vont faire en sorte que les gens vont mieux vieillir avec moins de bobos. Ils vont aussi faire en sorte que quand ceux qui arrivent le soir à 17 h sont encore capables de s'amuser avec les enfants et prendre soin de la famille.
Marco Lasalle, directeur du service technique, APCHQ
Changer, mais pas à n’importe quel prix
Le propriétaire des Entre‐ prises Lachance, Patrick La‐ chance, est toutefois loin de souscrire à l’idée de construire davantage en amont. Celui qui a érigé 4500 maisons et unités de loge‐ ment au cours des 30 der‐