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Des chercheurs veulent faire reconnaîtr­e un remède traditionn­el mi’kmaq par Santé Canada

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Des chercheurs de l’Univer‐ sité du Cap-Breton, à Syd‐ ney, en Nouvelle-Écosse, se sont donnés l’objectif ambi‐ tieux de faire reconnaîtr­e un remède traditionn­el mi'kmaq par Santé Canada.

Maskwio'mi, qui veut dire huile faite à partir d’écorces de bouleau en mi'kmaq, est utilisé pour traiter des pro‐ blèmes de peau tels que les éruptions cutanées, l'eczéma ou le psoriasis.

Les crèmes, lotions et pommades à base d’écorces de bouleau sont pour l’ins‐ tant enregistré­es comme cosmétique­s par Santé Ca‐ nada, pour nettoyer et amé‐ liorer le teint et la peau. Elles sont produites à Sydney et vendues sous la marque Maskwiomin.

Son fondateur et co-pro‐ priétaire, Tuma Young, veut que la médecine tradition‐ nelle mi'kmaq soit reconnue comme telle.

Nos sociétés, notre his‐ toire, notre culture, notre médecine sont d’une impor‐ tance égale au reste. En fait, une partie significat­ive de la pharmacopé­e occidental­e est basée sur les savoirs autoch‐ tones, rappelle celui qui est gardien de savoirs mi'kmaq, juriste et professeur adjoint à l’Université du Cap-Breton.

Pendant des milliers d’an‐ nées, les peuples autoch‐ tones ont valorisé l’écorce de bouleau comme traitement cutané, transmetta­nt ce sa‐ voir de génération­s en géné‐ rations dans la région de l’At‐ lantique.

Tuma Young, gardien de savoirs Mi'kmaq, juriste et professeur adjoint à l’univer‐ sité Cape Breton

Partager le savoir pour le protéger

Pour lui, la transmissi­on de ce savoir témoigne de l’en‐ durance des Mi'kmaq. Or, il s’est presque perdu parce que les Autochtone­s sont de‐ venus méfiants. Ils avaient peur de partager leurs connaissan­ces avec le monde extérieur de crainte qu’elles soient volées ou exploitées à des fins financière­s, poursuitil

Cela va à l’encontre des principes contenus dans les sept enseigneme­nts sacrés. Donc nous avons besoin de partager ce savoir, afin de pouvoir le protéger complè‐ tement. Il faut le faire connaître et le partager avec tout le monde.

Tuma Young et son entre‐ prise veulent donc faire re‐ connaître ce traitement de manière scientifiq­ue.

Le co-fondateur de Mask‐ wiomin, Matthias Bierenstie­l, professeur de chimie à l’Uni‐ versité du Cap-Breton, tra‐ vaille avec une équipe pour essayer de repérer les ingré‐ dients actifs qui donnent ses propriétés médicinale­s à l’huile d’écorce de bouleau.

Un article scientifiq­ue pu‐ blié le mois dernier dans le Canadian Journal of Chemis‐ try montre que l’extrait d’huile d’écorce de bouleau correspond aux directives de Santé Canada quand il est di‐ lué dans une crème.

Traditionn­ellement, il était mélangé à de la graisse d’oie ou d’ours pour en faire un baume pour la peau.

Notre objectif est de le faire reconnaîtr­e comme un produit de santé naturel avec des propriétés spécifique­s, explique M. Bierenstei­l.

Il n'y a aucune catégorie pour cela dans la base de données de Santé Canada et de la Food and Drug Admi‐ nistration des États-Unis. Nous devons donc adopter un point de vue scientifiq­ue minutieux pour prouver étape par étape qu'il s'agit d'un médicament.

Matthias Bierenstie­l, pro‐ fesseur de chimie à l’univer‐ sité Cape Breton et co-fonda‐ teur de Maskwiomin

Pour le chimiste, cette re‐ cherche est fascinante en rai‐ son de la complexité de maskwio'mi : il contient plus de 200 composants. D’autres recherches sont en cours pour étudier son efficacité comme agent antifongiq­ue et aussi pour combattre les in‐ fections et les inflammati­ons.

Même si cela peut être frustrant, les deux hommes disent respecter Santé Ca‐ nada, qui doit s’assurer que les produits sont sûrs pour le public.

Dans un courriel en ré‐ ponse à CBC, un porte-parole de Santé Canada précise que les produits de santé natu‐ rels doivent contenir des in‐ grédients définis dans leur règlement et avoir également un usage thérapeuti­que.

Young et Bierenstei­l veulent que les profits géné‐ rés par leur entreprise re‐ viennent à la communauté. Ils souhaitent aussi promou‐ voir l’etuaptmumk, ou les deux yeux, une vision qui

combine les connaissan­ces occidental­es et autochtone­s.

Même si notre vision du monde est basée sur des mil‐ liers d'années de recherche, nous devons encore passer par cette approche occiden‐ tale, constate M. Young.

Pour lui, il est important que ce remède soit classé comme médicament, car il donne une légitimité mo‐ derne aux connaissan­ces et à la science autochtone­s.

D’après un article de Te‐ hosterihen­s Deer, CBC Indi‐ genous

en finale pour que son pas‐ sage sur la scène du Lion d’Or aux préliminai­res et aux demi-finales occasionne des rencontres qui ont été presque magiques.

Découvrir la musique à la source

Difficile de parler de la re‐ lève en musique au Québec sans mentionner Les Fran‐ couvertes. Le concours a vu passer depuis 1995 : Les Cowboys fringants (2000), Karkwa (2002), Damien Robi‐ taille (2005), Les soeurs Bou‐ lay (2012), Philippe Brach (2014), Émile Bilodeau (2015), Lydia Képinski (2017), Ariane Roy (2020), pour n’en nom‐ mer que quelques-uns.

Ces gens-là, leur album était attendu par l’industrie et le public après leur pas‐ sage aux Francouver­tes. Rau_Ze [gagnante en 2022], il y a plusieurs personnes qui sont impatiente­s d’entendre son premier album [Virer nos vies, à paraître le 29 mars prochain].

Lou-Adriane Cassidy, au‐ trice-compositri­ce-interprète et porte-parole des Francou‐ vertes

Pour Lou-Adriane Cassidy, qui a reçu plusieurs prix en obtenant la deuxième place, Les Francouver­tes, c’est un premier gros meeting. C’est là que tu es vu pour la pre‐ mière fois par tous ceux et celles qui vont devenir tes collègues, tes pairs, tes alliés, tes piliers, précise-t-elle.

Les artistes profitent des commentair­es et des poin‐ tages décernés par les membres du jury, mais la moitié de la note finale est décernée par le public qui doit également fournir quelques impression­s au mo‐ ment de voter. Je me sou‐ viens que les commentair­es écrits par le public, c’était ce qui m’intéressai­t le plus, se rappelle Thierry Larose. Quelqu’un m’avait dit que je bougeais sur scène comme un jeune cheval. J’ai gardé tout ça et j'y pense souvent.

De retour là où choses ont commencé les

Assis dans la loge des ar‐ tistes pendant l’entrevue, les deux porte-paroles res‐ sentent des émotions plutôt contraires. Alors que Thierry Larose se rappelle avoir tissé des liens d’amitié précieux avec P’tit Belliveau, autour de cette table, il en faut peu à Lou-Adriane Cassidy pour se replonger dans le stress du concours.

À ce moment-là, je voyais les artistes de Montréal comme des gens meilleurs que moi, dit la musicienne originaire de Québec. Je me souviens avoir angoissé sou‐ vent par rapport à tout ce que je n’étais pas.

Thierry Larose, qui a choisi de vivre son expé‐ rience sans penser à la com‐ pétition, suggère aux artistes qui participen­t cette année de penser à ce qu’ils sont plutôt qu’à ce qu’ils ne sont pas.

En misant sur tes forces et en oubliant le reste, tu vas avoir plus de plaisir. L’idéal, c’est de te dire que tu t’en vas faire un spectacle comme les autres, mais un très bon spectacle.

Thierry Larose, auteurcomp­ositeur-interprète et porte-parole des Francou‐ vertes

Tous les soirs, tout peut changer, dit Lou-Adriane Cas‐ sidy. C’est pratiqueme­nt im‐ possible de gagner ton pool [groupe].

Les préliminai­res des Francouver­tes se pour‐ suivent les 18, 19, 25, 26 et 27 mars.

Après les deux premiers soirs du concours (11 et 12 mars derniers), le palmarès va comme suit :

Soleil Launière Princesses Paruline Fantômes Collation Maud Evelyne

Les neuf groupes préférés du jury et du public se don‐ neront rendez-vous aux demi-finales les 15, 16 et 17 avril.

Les trois formations musi‐ cales finalistes monteront sur la scène du Club Soda le 13 mai pour l’ultime prestation.

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