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L’hémorragie se poursuit autour de Higgs, une autre ex-ministre quitte la politique

- Catherine Allard

L'ancienne ministre Doro‐ thy Shephard confirme qu'elle ne se représente­ra pas aux prochaines élec‐ tions au Nouveau-Bruns‐ wick. C'est la septième dé‐ putée du Parti progres‐ siste-conservate­ur à prendre la même décision.

Avant elle, Arlene Dunn, Ross Westmore, Daniel Allain, Jeff Carr, Gary Crossman et Mike Holland ont tous an‐ noncé qu'ils quittaient le na‐ vire piloté par Blaine Higgs.

Après 14 années en poli‐ tique, Dorothy Shephard af‐ firme qu’elle a connu de nombreux défis au cours des ses quatre mandats, citant notamment la réforme des pensions et la pandémie de COVID-19.

Sa rupture publique avec Blaine Higgs l’année dernière, provoquée par le style de lea‐ dership du premier ministre et leurs positions différente­s quant à la politique 713 sur l'identité de genre dans les écoles, n’est que la dernière d’une série de périodes diffi‐ ciles .

J’ai été très transparen­te concernant les défis que j’ai eu avec le premier ministre. J’ai pris la décision que c’est un bon moment pour moi de faire le point et de voir si je peux contribuer d’une autre façon.

Dorothy Shephard, dépu‐ tée progressis­te-conserva‐ trice

Dorothy Shephard avait claqué la porte du Cabinet en juin dernier en pleine crise politique liée à la révision sur la politique 713. Quelques minutes avant d'annoncer sa décision, elle avait voté aux côtés de l'opposition et cinq autres députés progressis­tesconserv­ateurs. Elle était alors ministre du Développem­ent social.

Avant cela, elle a notam‐ ment été à la tête du minis‐ tère de la Santé.

Depuis, elle siège toujours au sein du caucus en tant que députée de Saint-JeanLancas­ter. Elle confirme qu'elle restera en poste jus‐ qu'au prochain scrutin, prévu en octobre.

Avec des informatio­ns d'Alix Villeneuve et de Jacques Poitras de CBC

les revenus et privilèges des dirigeants.

Chaque actionnair­e est propriétai­re de la banque, et j’ai dit à un moment donné au président de la Banque Royale : "Vous êtes mon ser‐ viteur, moi je suis votre pro‐ priétaire". Hé, il n'aimait pas ça. Je faisais 12 000 $ par an‐ née, il faisait 7 à 8 millions. C’est un monde pestilenti­el, le monde financier, c’est un monde absolument abject. Après 15 ans, je me suis dit : je vais respirer autre chose, parce que ça va m'asphyxier.

Sa lutte contre les injus‐ tices ne se terminera pas avec les banques, mais plutôt avec l’Assemblée nationale.

Le 10 décembre 2000, alors qu’il brigue l'investitur­e péquiste dans la circonscri­p‐ tion de Mercier, Yves Mi‐ chaud est victime de ce qu’il appellera la motion scélérate.

Les députés adoptent à l'unanimité une motion de blâme le condamnant pour avoir tenu des propos jugés antisémite­s, sans donner au principal intéressé la chance de s'expliquer. De nombreux politicien­s et commentate­urs ont depuis reconnu que ces propos n'avaient rien de xé‐ nophobe, mais Yves Michaud en restera blessé fort long‐ temps.

Mince consolatio­n : en mai 2022, la députée soli‐ daire Ruba Ghazal, accompa‐ gnée des anciens députés

Jean-Pierre Charbonnea­u et Louise Beaudoin, lui remettra la médaille de l’Assemblée nationale pour souligner son apport exceptionn­el à la so‐ ciété québécoise.

Il devient, comme Gérald Godin et Camille Laurin avant lui, grand Québécois.

Un vrai combattant

Joint par Radio-Canada mercredi, le fils du défunt, Luc Michaud, a dit espérer qu'on se souviendra de son père autrement qu'en raison de la motion qui l'a condamné en décembre 2000.

Les Québécois, dit-il, de‐ vraient surtout garder en mé‐ moire le combat mené par Yves Michaud contre la loi 63, qui a contribué à faire dispa‐ raître l'Union nationale et qui a convaincu le gouverneme­nt suivant - celui de Robert Bou‐ rassa - de modifier ladite loi, en 1974.

Dans le cas contraire, on ne parlerait pas de l'anglicisa‐ tion de Montréal; ce serait chose faite, je crois, résume Luc Michaud.

Ce dernier retient égale‐ ment le passage de son père au quotidien Le Jour, qui, se‐ lon lui, a largement contribué à la première élection du PQ, en 1976, ce qui a amené à la loi 101 qui, encore aujour‐ d'hui, protège l'avenir du français au Québec.

Ce combat pour la langue française, résume-t-il, devrait être considéré comme sa contributi­on la plus impor‐ tante pour toute la société québécoise.

Yves Michaud était un vrai combattant. Toute sa car‐ rière, il s’est battu pour proté‐ ger la langue française et la culture québécoise, a aussi commenté le premier mi‐ nistre François Legault sur X, mercredi.

M. Legault siégeait comme député péquiste quand la motion de blâme contre Yves Michaud a été votée, en décembre 2000. Si plusieurs autres élus se sont amendés depuis, le premier ministre, lui, n'a jamais mon‐ tré de remords à cet effet.

Avec les informatio­ns de Jérôme Labbé

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