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QS réclame un droit de visite dans les établissem­ents publics pour les députés

- Alexandre Duval

Visiter des établissem­ents publics, comme un centre jeunesse ou un hôpital, de‐ vrait être un droit pour les députés de l’Assemblée na‐ tionale, peu importe qu’ils soient au gouverneme­nt ou dans l’opposition. C’est du moins l’avis de Québec solidaire (QS), qui déposera jeudi un projet de loi à cet effet.

À titre de députée de Sherbrooke, je n'ai jamais réussi à visiter le Centre jeu‐ nesse de l'Estrie, déplore Christine Labrie, qui porte le projet de loi intitulé Loi visant principale­ment à renforcer le contrôle de l’action gouver‐ nementale par un député en lui reconnaiss­ant un droit de visite des institutio­ns admi‐ nistrative­s.

Quand on juge qu'il y a un problème ou qu'on en en‐ tend parler, par exemple, par des employés, par des per‐ sonnes qui ont fréquenté l'établissem­ent, on devrait pouvoir vérifier ce qu'il en est de nos yeux, juge Mme La‐ brie.

Au sein de sa formation politique, elle n’est d’ailleurs pas la seule à avoir essuyé des refus. Ses collègues Alexandre Leduc et Guillaume Cliche-Rivard se sont déjà fait refuser des vi‐ sites à la prison pour femmes Leclerc et au Centre jeunesse de Laval, respective‐ ment.

Bien qu’elle ne puisse pas faire la démonstrat­ion que ces refus sont attribuabl­es à une interventi­on politique, Mme Labrie constate que les ministres ont accès à des bâ‐ timents auxquels nous, on n'a pas accès comme dépu‐ tés [de l’opposition].

Même si on nous sert par‐ fois d'autres prétextes pour refuser, j'ai vu des situations qui me portent à croire que c'est à cause de notre rôle qu'on nous refuse des visites, alors que c'est précisémen­t notre rôle qui devrait nous autoriser à y aller.

Christine Labrie, députée de Sherbrooke et porte-pa‐ role de Québec solidaire pour le Conseil du Trésor

Quand on n'a pas accès aux établissem­ents publics, ça limite vraiment notre ca‐ pacité à prendre acte de ce qui se passe dans nos éta‐ blissement­s et à demander des comptes au gouverne‐ ment, soutient Mme Labrie.

Avec un journalist­e?

Avec son projet de loi, QS espère donc baliser ce droit de visite. S’appliquera­it-il uni‐ quement aux visites déjà pré‐ vues, sur rendez-vous, ou s’étendrait-il aussi aux visites surprises, comme celles que fait parfois le ministre de la Santé?

Pour l’instant, Mme Labrie refuse de le préciser. Elle in‐ dique toutefois que les dépu‐ tés devraient pouvoir effec‐ tuer des visites en compa‐ gnie de membres de leur personnel et même de jour‐ nalistes qui, eux aussi, peinent parfois à avoir un vé‐ ritable accès à certains éta‐ blissement­s.

Je trouve ça important qu'on puisse être accompa‐ gnés dans ces visites-là parce qu'on a un rôle de rendre pu‐ blic aussi de manière trans‐ parente ce travail qu'on fait.

Christine Labrie, députée de Sherbrooke et porte-pa‐ role de Québec solidaire pour le Conseil du Trésor

Les députés devraient également pouvoir être ac‐

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