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Près de 300 Ontariens transférés de l’hôpital à un foyer pour aînés contre leur gré

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Le gouverneme­nt provin‐ cial de Doug Ford confirme à la Presse canadienne que 293 patients aînés jugés aptes à quitter l'hôpital ont été transférés dans un centre de soins de longue durée qu'ils n'avaient pas choisi entre septembre 2022 et janvier dernier.

Ces transferts non volon‐ taires sont le fruit de la loi 7 adoptée par le gouverne‐ ment en 2022 pour aider à désengorge­r les hôpitaux, mais qui fait l'objet d'un re‐ cours judiciaire.

En vertu de cette loi, les aînés peuvent dresser leur liste de foyers de soins de longue durée préférés, mais s'il n'y a aucune place libre dans ces établissem­ents, ils peuvent être transférés dans un foyer pour aînés situé jus‐ qu'à 70 km de leur domicile (150 km dans le Nord de l'Ontario). Ceux qui refusent de quitter l'hôpital doivent payer 400 $ par jour.

Le ministre ontarien des Soins de longue durée, Stan Cho, affirme qu'aucun pa‐ tient n'a eu à payer cette amende à sa connaissan­ce. Il défend la loi 7.

Un hôpital n'est pas une maison. Notre gouverneme­nt croit qu'il faut prendre soin des Ontariens là où on ré‐ pond le mieux à leurs be‐ soins.

Daniel Strauss, porte-pa‐ role du ministre des Soins de longue durée de l'Ontario

Les 293 transferts non vo‐ lontaires enregistré­s en moins d'un an et demi repré‐ sentent 1,69 % des cas d'aî‐ nés qui sont passés de l'hôpi‐ tal à un centre de soins de longue durée au cours de cette période, fait valoir le bureau du ministre Stan Cho.

Son attaché de presse, Daniel Strauss, ajoute que le transfert d'aînés contre leur gré est « temporaire », en at‐ tendant que leur établisse‐ ment préféré soit disponible.

Une loi cruelle, disent les critiques

La cheffe du NPD en On‐ tario, Marit Stiles, n'est pas surprise de voir que per‐ sonne n'a eu à payer l'amende, affirmant que les aînés se sentent forcés d'ac‐ quiescer à leur transfert, plu‐ tôt que de payer 400 $ par jour pour rester à l'hôpital.

Ce genre de programme de peur est une option ter‐ rible.

Marit Stiles, cheffe du NPD

Patricia Spindel, cofonda‐ trice du groupe pour aînés Seniors for Social Action On‐ tario, qualifie la loi 7 de cruelle et déshumanis­ante.

C'est une violation des droits de la personne, lance-t-elle.

Selon elle, certains aînés habitant à la maison ont peur d'aller à l'hôpital de crainte d'être transférés par la suite dans un centre de soins de longue durée qu'ils n'ont pas choisi.

Le groupe de défense des aînés Advocacy Centre for the Elderly remet en ques‐ tion la constituti­onnalité de la loi 7 dans le cadre d'un re‐ cours judiciaire avec la Coali‐ tion ontarienne de la santé. La cause doit être entendue l'automne prochain.

Graham Webb, directeur général de l'Advocacy Centre, qualifie la loi d'accablante et préoccupan­te.

Le chef du Parti libéral de l'Ontario, John Fraser, presse le gouverneme­nt conserva‐ teur de changer la mesure. Ce n'est pas juste pour les fa‐ milles, soutient-il, notant que la loi ne prévoit aucune me‐ sure d'appel.

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