Des représentants des Premières Nations appuient la réforme de la santé au Yukon
Le Conseil des Premières Nations du Yukon (CYFN), le comité consultatif sur la transformation du système de santé et le Comité des chefs sur la santé (CCOH) ont adopté une résolution d’appui à la création d’un nouveau système de santé, une manière pour eux d’in‐ tégrer dans la loi des soins de santé mieux appropriés aux Premières Nations.
La semaine dernière, le gouvernement territorial dé‐ posait sa Loi sur l’office de la santé, un projet de loi qui gouvernements au pays à ne pas avoir ce type de système.
La loi, si elle est adoptée, permettrait notamment de faire le pont entre les pra‐ tiques autochtones et alloch‐ tones afin d’assurer un ser‐ vice de santé publique équi‐ table pour tous. Cela peut comprendre, par exemple, l'accès à de la nourriture tra‐ ditionnelle dans tous les éta‐ blissements et offrir des soins dans les langues au‐ tochtones du territoire.
C’est fondamental. [La loi] établit le Shäw Kwä'a et en définit les principes direc‐ teurs, comment ça va fonc‐ tionner, comment le racisme systémique sera pris en compte et comment les choses vont pouvoir s’amélio‐ rer pour tous les Yukonnais. Tout cela se retrouve dans ce projet de loi extrêmement important, explique le copré‐ sident du comité consultatif sur la transformation du sys‐ tème de santé, Stephen Mills.
C’est le moment et nous n’avons pas toujours l’occa‐ sion, lorsque la porte est ou‐ verte, de faire d’aussi gros changement dans notre sys‐ tème de santé.
Stephen Mills, coprésident du comité consultatif sur la transformation du système de santé
La cheffe de la Première Nation Vuntut Gwitchin et présidente du Comité des chefs sur la santé, Pauline Frost, explique qu’après avoir mené plus de 900 entrevues et discuté avec toutes les communautés et autorités municipales, il est réaliste de dire que le système est brisé.
Le fait qu’il n’y a pas d’en‐ tité commune pour suivre les patients, qui passent d’une autorité sanitaire à une autre, ajoute de la pression sur les Premières Nations, soutient-elle, en donnant en exemple le cas d’un aîné transféré à Vancouver pour une urgence médicale et qui n’a pas été pris en charge une fois sorti de l’hôpital.
Nous n’avons pas un sys‐ tème qui retrace et soutient cette personne pour s’assu‐ rer qu’elle soit en santé, ditelle.
Nous avons un bon pro‐ gramme de santé autoch‐ tone à l’hôpital, mais il essaye de s’insérer dans un système qui n’arrive pas à l’intégrer le mieux possible. L’idée est de créer un système qui ne re‐ quière pas un programme spécifique, mais qui est plu‐ tôt intégré dans le système de soins de santé, explique de son côté Stephen Mills.
Dans son plus récent bud‐ get, déposé au début du mois de mars, le gouverne‐ ment a prévu une enveloppe de 9,4 millions de dollars afin de poursuivre la réforme du système de santé et la créa‐ tion de l’autorité de la santé.
Le Conseil des Premières Nations du Yukon, le comité consultatif sur la transforma‐ tion du système de santé et le Comité des chefs sur la santé espèrent, tous trois, que le projet de loi pourra être adopté d’ici la fin de la session législative, prévue au début du mois de mai.