Le Parti conservateur de la ColombieBritannique a le vent en poupe, selon deux sondages

Deux sondages des firmes Angus Reid et Mainstreet Research confirment que le Parti conservateur de la Colombie-Britannique maintient sa lancée cette année électorale. en

Selon le sondage d’Angus Reid, réalisé du 28 février au 6 mars, le Parti conservateur est à égalité avec BC United, avec 22 % des intentions de vote.

Dans ce même sondage, l’écart des intentions de vote se creuse légèrement dans l’Intérieur de la province où les conservateurs obtiennent l’appui de 29 % des répon‐ dants contre BC United qui est à 28 %.

Puis, selon le sondage Mainstreet Research, qui a été mené les 18 et 19 mars, 34 % des répondants vote‐ raient pour le Parti conserva‐ teur si l’élection provinciale devait se ternir au moment de répondre au sondage.

Les conservateurs se rap‐ prochent donc du Nouveau Parti démocratique (NPD) qui recueille 40 % des intentions de vote, et l’écart est plus prononcé avec BC United qui est à 15 %.

Pour le chef des conserva‐ teurs, John Rustad, ces son‐ dages démontrent que la po‐ pulation n'est pas satisfaite par le travail du NPD en santé, en logement, en édu‐ cation et avec le coût de la vie et qu'elle ne voit pas non plus BC United comme une option viable.

Les gens, notamment les jeunes, cherchent de l'espoir et du changement et je pense qu'ils l'ont trouvé dans notre parti. Avec sept années au pouvoir, le NPD est vieux et fatigué. Il n'offre plus de nouvelles idées.

John Rustad, chef du Parti conservateur de la ColombieBritannique

De son côté, le chef du NPD et le premier ministre de la province, David Eby, dit qu'il est heureux de voir que son parti a monté depuis le dernier sondage de Mains‐ tream Research.

Il en a tout de même pro‐ fité pour écorcher au pas‐ sage la plateforme de John Rustad.

Nous verrons, mais j'ai de la difficulté à croire que cette perspective contre la science et d'extrême droite aura du succès pendant les élections provinciales.

David Eby, premier mi‐ nistre de la Colombie-Britan‐ nique

Mais c'est cela mon travail : démontrer aux Britanno-Co‐ lombiens que nous sommes une option crédible et qu'ils pourront bâtir une bonne vie ici.

Ultimement, les deux chefs sont en accord sur un point : le sondage qui comp‐ tera sera le résultat du vote le 19 octobre.

Au moment de publier l'article, BC United a confirmé la réception de notre de‐ mande d'entrevue, mais n'y a pas encore répondu.

De la confusion?

D’après Philippe J. Four‐ nier, créateur de 338Canada et chroniqueur politique à L'Actualité, le Parti conserva‐ teur de John Rustad profite d’un élan principalement en raison de la confusion des électeurs qui votent pour les conservateurs au fédéral.

En 2020, il y avait plu‐ sieurs sondages qui don‐ naient aux conservateurs de la Colombie-Britannique 8 à 10 % des intentions de vote. Le jour du scrutin, ils ont ré‐ colté moins de 2 %.

Philippe J. Fournier, créa‐ teur de 338Canada et chroni‐ queur politique à L'Actualité

C’est difficile de faire des sondages lorsque l’électorat est mélangé, affirme-t-il.

Et pour ajouter à cette confusion, le changement de nom de BC United qui s’ap‐ pelait le Parti libéral de la Co‐ lombie-Britannique profite aussi aux conservateurs, se‐ lon M. Fournier.

Dès les premiers son‐ dages après le changement de nom en avril, le parti a chuté, dit-il.

Si les sondages se concré‐ tisent, M. Fournier estime que BC United pourrait être rayé de la carte politique : Ils ont maintenant six mois pour se faire connaître de la population.

Et la méthodologie?

Il y a aussi une différence dans la méthodologie entre le sondage d’Angus Reid et celui de Mainstreet Research. Les répondants d’Angus Reid ont été sondés en ligne via le forum de la firme.

Mainstreet Research a uti‐ lisé un système d’appel robo‐ tisé.

Les appels automatisés ne sont pas mauvais en soi. Il faut par contre que le son‐ dage soit simple et ne porte pas à confusion, explique l’expert en sondage.

Philippe J. Fournier pré‐ cise que dans un sondage en ligne, les firmes peuvent ajouter plusieurs détails, comme la couleur et le logo du parti, le nom du parti, le nom et la photo des chefs et des graphiques.

Au téléphone, si on en‐ tend conservateur et qu'on clique rapidement sur 1, oui la méthodologie peut avoir une influence. Mais il faut faire attention, il y a plusieurs sondages téléphoniques de grande qualité.

Philippe J. Fournier, créa‐ teur de 338Canada et chroni‐ queur politique àL'Actualité

Il faut noter qu’il y a aussi près de deux semaines de différence entre les deux sondages. Un sondage, c’est comme un polaroid. C’est une photo dans le temps alors les chiffres vont chan‐ ger.

Tout de même, Philippe J. Fournier estime que la diffé‐ rence entre les deux son‐ dages au niveau des inten‐ tions de vote pour le parti de John Rustad est trop impor‐ tante.

C’est soit de la confusion entre les conservateurs pro‐ vincial et fédéral ou le Parti conservateur de la ColombieBritannique a vraiment le vent dans les voiles.

Il faudra donc attendre la publication d’autres son‐ dages avant de confirmer cette tendance.

Le conseil de M. Fournier est de ne pas se fier qu’à un sondage, mais de plutôt faire la moyenne de tous les son‐ dages.

Méthodologie du son‐ dage d’Angus Reid (en an‐ glais)

Le sondage a été réalisé en ligne auprès de 809 Bri‐ tanno-Colombiens qui sont membres du forum d’Angus Reid. Il a été mené du 28 fé‐ vrier au 6 mars 2024.

À titre indicatif, un échan‐ tillon probabiliste de cette taille aurait eu une marge d'erreur de +/- 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Méthodologie du son‐ dage de Mainstreet Re‐ search (en anglais)

Le sondage a été réalisé auprès de 1063 Britanno-Co‐ lombiens par l’entremise d’un système de réponse vocale interactive à des numéros de téléphone fixe et cellulaire. Il a été mené du 18 au 19 mars 2024.

À titre indicatif, un échan‐ tillon probabiliste de cette taille aurait eu une marge d'erreur de +/- 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.