Des immeubles offrent l’autopartage pour réduire le nombre de véhicules
La solution à la dépen‐ dance à l'automobile pour‐ rait-elle passer par les pro‐ moteurs immobiliers? Des entrepreneurs et des ges‐ tionnaires d’immeubles offrent maintenant un ac‐ cès à une flotte motorisée exclusive aux résidents.
Le groupe GDI Immobilier, qui possède et administre des immeubles dans le Grand Montréal, a même créé sa filiale d’autopartage. Son président, Mathieu La‐ marche, a fondé GoClico pour répondre aux besoins de ses immeubles que l’en‐ treprise d’autopartage Com‐ munauto a refusé de servir. Je les comprends, notre pre‐ mier projet à Terrebonne était trop isolé, mais, de notre côté, on craignait de manquer de stationnement.
Le service d’autopartage permet aussi à l’entreprise d’augmenter le nombre d’uni‐ tés construites.
Dans les projets de déve‐ loppement immobilier, le sta‐ tionnement, c’est la donnée principale qui limite le nombre d’unités. Financière‐ ment, c’est souvent trop dis‐ pendieux de prévoir une, en‐ core moins deux places de stationnement pour chaque ménage, affirme M. La‐ marche.
L’entreprise GoClico des‐ sert maintenant quelques immeubles. Les résidents qui le demandent reçoivent une carte électronique pour accé‐ der aux véhicules électriques en autopartage. Ils peuvent ensuite réserver la voiture à leur guise en passant par une application en ligne.
Libre au gestionnaire d’immeuble de déterminer le montant à payer par le ré‐ sident et les règles de fonc‐ tionnement.
On veut pouvoir attirer des gens qui n’ont pas de voi‐ ture. Dans le cas d’un futur développement à Laval, sur 284 unités, on va avoir 15 stationnements supplémen‐ taires. Si on loue à quatre ou cinq familles qui ont deux voitures, on va manquer de place. On n’a pas le choix de mettre l’emphase sur l’auto‐ partage, explique Mathieu Lamarche.
Des voitures sous-utili‐ sées
L’entreprise québécoise Communauto a fait timide‐ ment son entrée dans la loca‐ tion à usage exclusif ces der‐ nières années. Pour la plus ancienne organisation d'au‐ topartage en Amérique du
Nord, le modèle laisse à dési‐ rer.
Souvent, les promoteurs veulent plusieurs véhicules pour un nombre limité de personnes. On vise aussi des véhicules luxueux qui coûtent plus cher, fait valoir le vice-président du dévelop‐ pement stratégique de Com‐ munauto, Marco Viriani. Ça devient très difficile de trou‐ ver un équilibre financier.
L’entreprise GoClico n’est d’ailleurs pas profitable pour l’instant. Et le peu d'entre‐ prises qui se spécialisent dans l’autopartage restrictif au Québec témoigne aussi des limites de ce marché.
Une voiture qui ne roule pas, au-delà du fait qu'elle occupe de l'espace et qu’elle ne sert pas à grand-chose, c’est un excès de véhicule qui va contre notre mission de réduire, justement, le nombre de véhicules, ajoute Marco Viriani. Pour nous, la solution, c’est d’offrir des voi‐ tures partagées au pied d’un immeuble, mais accessibles à tout le quartier.