De l’urgence au lit d’hôpital, l’attente est deux fois plus longue à l’Î.-P.-É.
La durée de l’attente des patients dans les salles d’urgence de l’Île-du-PrinceÉdouard pour être admis à l’hôpital est plus de deux fois plus longue que la mé‐ diane nationale, indique l’Institut canadien d’infor‐ mation sur la santé dont il a été question à l'Assem‐ blée législative cette se‐ maine.
Une personne sur deux qui attend à l'urgence d'être hospitalisée y passe plus de 35 heures, ce qui est le pire résultat au pays, selon l’Insti‐ tut canadien d’information sur la santé. Au pays la moyenne du temps d'attente était de 14 heures.
La cheffe intérimaire du Parti vert, Karla Bernard, a posé des questions à ce sujet à l’Assemblée législative.
Le ministre de la Santé, Mark McLane, a expliqué que la croissance démographique rapide entraîne une augmen‐ tation de la demande pour des soins de santé. Il a ajouté que le système de santé s’ef‐ force quotidiennement de li‐ bérer des lits d’hôpital.
Selon l’Institut, le temps d’attente médian à l’Île-duPrince-Édouard a plus que doublé depuis 2019 tandis qu'à l'échelle nationale il n’a augmenté que de 27 %. Le temps d’attente médian dans la province cette année-là était de 12,7 heures alors qu’il était de 11,7 heures à l’échelle nationale.
Les chiffres de l'Institut prennent seulement en compte les patients qui at‐ tendaient à l’urgence d’avoir un lit d’hôpital, non des pa‐ tients soignés sur place et qui ont ensuite eu leur congé d’hôpital.
De l'ingérence politique en santé, selon les verts
Le ministre McLane et le premier ministre Dennis King parlent de libérer des lits d’hôpital en ajoutant 50 lits dans des foyers de soins pri‐ vés dans la province.
Karla Bernard doute que cela suffise pour améliorer considérablement la situa‐ tion. Elle conseille au gouver‐ nement de laisser la régie de santé faire son travail.
L'un des plus grands pro‐ blèmes en matière de temps d'attente aux urgences et dans les soins de santé en général est la politique, parti‐ culièrement à l'Île-du-PrinceÉdouard, affirme Karla Ber‐ nard. Il faut, selon elle, un or‐ ganisme indépendant pour les soins de santé, peu im‐ porte qui en est responsable.
Les verts à l’Île-du-PrinceÉdouard ont déposé une mo‐ tion en juin dernier pour que le gouvernement mette en oeuvre les recommandations de l’Association canadienne des médecins d'urgence pour réduire le temps d’attente en ce domaine. La motion n’a pas été adoptée.
Des soins à domicile pour réduire la demande dans les hôpitaux
Le ministre de la Santé ajoute que son gouverne‐ ment a investi dans les soins à domicile pour réduire la de‐ mande dans les hôpitaux.
Plus de 5000 personnes reçoivent des soins à domi‐ cile, selon Mark McLane, et le système de santé a embau‐ ché un médecin en janvier précisément pour appuyer ce service.
C’est un moyen de préven‐ tion qui évite aux gens d’aller à l’hôpital. Ce sera rentable à long terme. Les gens ont de meilleurs soins à domicile, donc ils n’aboutissent pas dans une situation [de soins de longue durée] à l’hôpital, conclut le ministre McLane.
D’après un reportage de Stephen Brun, de CBC