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Paralysé par une tumeur, Paolo Fongemie emprunte avec ténacité le chemin de la guérison

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Paolo Fongemie, l’ancien maire de Bathurst au Nou‐ veau-Brunswick, s’apprête à quitter l’hôpital, plus combatif et déterminé que jamais après la découverte d’une tumeur qui l’a para‐ lysé pendant plusieurs se‐ maines.

Entré d’urgence à l'hôpital d'Edmundston après avoir ressenti une vive douleur au dos dans les premiers jours de la nouvelle année, Paolo Fongemie est maintenant à l’Hôpital de Moncton, où il ré‐ cupère d’une délicate opéra‐ tion et se prépare à un traite‐ ment de radiothéra­pie.

L’actuel directeur général de la municipali­té de BelleBaie a reçu un diagnostic de plasmocyto­me osseux soli‐ taire. Un type de cancer de la moelle osseuse qui est très rare, mais qui est très rare du bon côté, a-t-il déclaré dans une entrevue téléphoniq­ue à partir de l’hôpital, jeudi.

La semaine prochaine, je m'en vais à [l’hôpital] Georges-Dumont pour mon premier rendez-vous de ra‐ diation, et c'est un cancer qui sera éliminé. Je serai suivi pour le restant de ma vie. Ça ne devrait pas toucher mon espérance de vie, dit-il.

Il réapprend à marcher

Les derniers mois ont été en montagnes russes pour l’homme politique qui est maintenant à l’hôpital depuis 75 jours. Au départ, on a dé‐ couvert une tumeur près d'une vertèbre, qui faisait une pression sur sa moelle épinière. Les choses se sont rapidement aggravées.

J'ai commencé à perdre la fonction de mes jambes à Ed‐ mundston. Et un faux mou‐ vement, j'ai fracturé ma ver‐ tèbre, explique Paolo Fonge‐ mie. Il dit qu’il ne pensait pas qu’une douleur aussi intense pouvait être possible.

À la fin janvier, il a subi une interventi­on chirurgica­le complexe et peu pratiquée.

Une opération de 12 heures était anticipée, mais elle a finalement duré 6 heures et demie. Les trois litres de sang préparés pour des transfusio­ns n'ont pas été nécessaire­s.

J'étais entre bonnes mains avec les spécialist­es, indiquet-il. Ils ont retiré la tumeur à l'intérieur de la vertèbre, ils ont rempli de ciment la ver‐ tèbre, puis ils ont mis huit écrous pour fusionner trois vertèbres ensemble. C'est quand même une cicatrice de 45 centimètre­s que j'ai dans le dos.

Un long chemin

La douleur de la tumeur a disparu, se souvient-il. Mais j'avais perdu à ce moment-là l'usage complet de mes jambes. J'étais complèteme­nt paralysé. Il n’avait même plus de sensation dans ses jambes.

Ces dernières semaines, Paolo Fongemie a partagé sur sa page Facebook plu‐ sieurs vidéos où on le voit marcher avec une canne, ou se déplacer lentement sous la supervisio­n d’une physio‐ thérapeute. Derrière ces vi‐ déos encouragea­ntes se cachent beaucoup de jour‐ nées où rien n’allait, dit-il.

C'était une pente abrupte que je devais surmonter. Mais on m'avait dit que la moelle épinière se régénère, que je devais travailler extrê‐ mement fort, dit-il. C'était la seule chose que j'avais be‐ soin d'entendre : qu'il y avait peut-être des chances que je pouvais retrouver certaines fonctions. À ce moment-là, j'étais déterminé à travailler pour retrouver ces fonctions.

Au-delà des maux phy‐ siques, Paolo Fongemie té‐ moigne d’une période d’in‐ tense douleur émotionnel­le et psychologi­que. Je ne le fais pas juste pour moi, je le fais pour mon épouse, dit-il. Les fins de semaine, elle vient me voir, elle fait la route. On vit chacun notre isolement. Elle est toute seule à la maison et moi, je suis tout seul ici [à l'hôpital].

« Je préparais mes funé‐

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