Où en est l’Alberta avec le projet de refonte de son système de santé?
Quatre mois après l’an‐ nonce du projet de refonte du système de santé de la province, le gouvernement albertain est en pleine phase de consultations pu‐ bliques. Le gouvernement va notamment à la ren‐ contre de professionnels de la santé, de citoyens et de dirigeants d’organismes communautaires afin de recueillir leurs rétroac‐ tions.
L'objectif avancé par la province : parvenir à cocons‐ truire un système de santé plus viable et mieux adapté aux besoins de la population.
En conférence de presse jeudi, la ministre de la Santé Adriana LaGrange a indiqué qu'à ce jour, plus de 2500 Al‐ bertains avaient participé aux séances de consultations en personne, tandis que 10 000 résidents avaient pris part à des séances en ligne.
Elle a ajouté que 18 000 autres personnes avaient fait parvenir leurs commentaires par l'intermédiaire d'outils en ligne.
Des assemblées pu‐ bliques supplémentaires au‐ ront lieu jusqu’à la mi-avril.
Au total, 65 consultations citoyennes seront organisées d’ici cette échéance.
Notre objectif est de construire un système de soins de santé plus fort, avec l’implication d’Albertains qui ont des histoires et des expé‐ riences réelles, a indiqué Adriana LaGrange, en souli‐ gnant que le nouveau sys‐ tème serait davantage centré sur les besoins prioritaires des patients.
À cet égard, la ministre provinciale a mis l’accent sur la nécessité de prêter une oreille attentive aux experts en soins de santé de pre‐ mière ligne, car ce sont eux qui connaissent le mieux le système actuel, ainsi que ses défis et ses lacunes.
D’après la ministre, les premières consultations ont permis de faire ressortir des préoccupations communes, à savoir la nécessité d’avoir un système de santé plus trans‐ parent envers les patients, davantage de possibilités de prise de décision à l’échelle locale, ainsi que le besoin d'un plus grand nombre de travailleurs de la santé.
Concernant ce dernier point, la province indique qu’elle a recruté 331 méde‐ cins supplémentaires en 2023 et plus de 7500 infir‐ mières réglementées.
Tout en soulignant que le système de santé actuel ne répond pas aux besoins des communautés rurales, Kara Westerlund, vice-présidente de l’Association des munici‐ palités rurales, s’est dite en‐ couragée par la refonte an‐ noncée et particulièrement par le projet de création d'une nouvelle direction chargée de donner la priorité aux soins de santé en milieu rural et notamment dans les communautés rurales gnées.
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Une nouvelle secrétaire parlementaire pour la santé
Pour aider la ministre de la santé dans le projet de re‐ structuration du système, la première ministre Danielle Smith a nommé Chelsae Pe‐ trovic, une infirmière auxi‐ liaire diplômée, en tant que nouvelle secrétaire parle‐ mentaire en matière de santé. Députée provinciale de Livingstone-Macleod, elle a plus de 13 ans d'expérience à son actif en tant que pro‐ fessionnelle de la santé.
Je me réjouis de collabo‐ rer avec Chelsae [Petrovic] dans les semaines et les mois à venir. Grâce à son expé‐ rience dans le domaine de la santé, elle apportera une perspective très importante à notre travail de refonte de la santé, a déclaré Adriana La‐ Grange.
L’Alberta a annoncé en no‐ vembre dernier sa volonté de revoir de fond en comble son système de santé.
À cet effet, Services de santé Alberta serait subdivisé en quatre grands pôles. Un pôle s’occuperait des soins de santé aigus, un autre des soins primaires, une troi‐ sième direction serait en charge des soins continus, tandis qu’une quatrième au‐ rait la responsabilité des soins en lien avec la santé mentale et la dépendance.
La première ministre Da‐ nielle Smith avait alors parlé d’une nouvelle ère de la santé en Alberta.
La réforme annoncée ne fait cependant pas l’unani‐ mité dans la province. Cer‐ tains se demandent com‐ ment la fragmentation de la gestion du système de santé pourrait créer un réseau plus intégré, tandis que d’autres craignent qu’elle ne soit à l’origine d’un possible chaos, ou qu’elle constitue un obs‐ tacle au recrutement et à la rétention des infirmières.
Une enveloppe budgé‐ taire de 15 millions de dollars avait été annoncée pour la transition vers la nouvelle structure, qui devrait être fi‐ nalisée à l’automne 2024.