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Pussy Riot : 12 années de militantis­me exposées à North Vancouver

- Victoria Kopiloff

Les Pussy Riot, qui concluent à Vancouver une tournée de spectacles dans l'Ouest canadien, pour‐ suivent leur activisme ar‐ tistique avec leur exposi‐

et féministe continue ses ac‐ tivités militantes.

Malgré les deux années d’emprisonne­ment de deux des fondatrice­s du groupe, Maria Alyokhina et Nadya To‐ lokonnikov­a, les Pussy Riot n'ont jamais cessé de réaliser passée d'un État autoritair­e classique à un désastre com‐ plet avec une guerre à grande échelle et des meurtres politiques, affirme Maria Alyokhina.

Une exposition tive évolu‐

rentes au cours des 10 der‐ nières années, et l'exposition couvre ces 10 dernières an‐ nées, explique l’artiste russe.

À écouter :

Reportage de Victoria Ko‐ piloff : Les Pussy Riot en C.-B.

Cet événement se veut aussi évolutif au gré des nou‐ velles revendicat­ions du groupe.

L'exposition est toujours différente. Par exemple, au cours des deux dernières an‐ nées, on a ajouté des oeuvres qui documenten­t nos actions contre la guerre en Ukraine.

Maria Alyokhina, membre fondatrice des Pussy Riot

En plus de dénoncer la guerre en Ukraine, les Pussy Riot organisent des collectes de dons pour soutenir le pays et ont déjà réussi à ré‐ colter plusieurs millions de dollars.

Pour Maria Alyokhina, cette exposition doit aussi servir d'exemple.

Selon l'artiste, le régime autoritair­e que connaît la Russie, d'autres pays pour‐ raient également le connaître.

Je ne crois pas que la Rus‐ sie soit horrible par défaut. L'histoire de mon pays est vraiment tragique, puisqu'il a été soumis à un régime tota‐ litaire pendant au moins un siècle, mais cela peut se pro‐ duire n'importe où, soulignet-elle.

Certains exemples de sou‐ lèvements d'extrême droite à travers le monde nous montrent que personne n'est à l'abri.

Maria Alyokhina, membre

fondatrice des Pussy Riot

Des artistes en exil

Aujourd’hui, la plupart des membres des Pussy Riot ont dû s'exiler.

Condamnée à des restric‐ tions de liberté, Maria Alyo‐ khina a dû fuir son pays en 2022, en pleine guerre d'Ukraine, déguisée en li‐ vreuse de repas à domicile pour se réfugier en Lituanie.

Selon Vasily Bogatov, vi‐ déaste et membre des Pussy Riot, la liberté artistique en Russie est restreinte.

Il existe officielle­ment une liste de noms d'artistes qui ne sont pas autorisés à parti‐ ciper à une exposition. S'ils y participen­t, l'exposition sera annulée. Pour contrer cela, certaines exposition­s s'ouvrent sans nom d'artiste. Il n'y a pas d'artistes, seule‐ ment des oeuvres d'art, af‐ firme le vidéaste.

Chaque exposition est vi‐ sitée par un service de police spécial, appelé service de po‐ lice anti-extrémiste, qui fait partie des services secrets russes, qui contrôlent tous les arts. Ils se qualifient même de critiques d'art, poursuit Vasily Bogatov.

Vasily Bogatov ajoute que Velvet Terrorism : Pussy Riot’s Russia, des Pussy Riot, est ainsi une occasion rare d'avoir accès sans filtre à la parole des artistes russes. Velvet Terrorism : Pussy Riot’s Russia est présentée du 22 mars au 2 juin 2024 à la gale‐ rie Polygon, à North Vancou‐ ver.

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