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Un nouvel album de Fire & Smoke, 13 ans plus tard

- Véronique Morin

Le duo musical Fire & Smoke, composé des Franco-manitobain­s Claire Morrison et Daniel Pélo‐ quin-Hopfner, dévoile ven‐ dredi son opus Constance. Bilingue, l’album folk roots inclut six chansons compo‐ sées ces dernières années.

Constance c’est d’abord et avant tout un retour à la création ensemble, dit la mu‐ sicienne Claire Morrison re‐ jointe à distance dans son appartemen­t de Montréal.

Le duo, qui s’est rencontré lors du Folk Fest de Winnipeg il y a plus de 10 ans, a pris une pause de sa collabora‐ tion entre 2013 et 2021, parce que Claire Morrison a déménagé à Montréal en 2013. À ce moment, ils avaient déjà sorti leur pre‐ mier album, Maiden Voyage, paru en 2011.

Depuis qu’ils ont repris la création ensemble, les ar‐ tistes voyagent entre le Qué‐ bec et le Manitoba pour se retrouver, performer et créer de la musique. Leur nouvel album a vu le jour durant ces moments de retrouvail­les.

C’est l’amalgame de tous ces petits moments spéciaux qu’on a assemblés ensemble. On a créé un petit voyage au‐ ditif, estime Daniel PéloquinHo­pfner rencontré pour sa part dans son studio du quartier de la Bourse de Win‐ nipeg.

Le disque même, c’est le fruit d’une période d’écriture qu’on a passée ensemble dans le parc national du Mont Riding, explique-t-il. C’était une retraite de deux semaines dans une cabane au bord du lac Clear.

Un des morceaux a juste‐ ment été inspiré par le lac et ses environs.

Il y a une chanson en par‐ ticulier qui est venue presque tout d’un coup, comme un coup de foudre. Pour moi, ça arrive rarement, raconte-t-il, mais la chanson qui s’intitule Rolling Green Mountain, elle, a été écrite dans un aprèsmidi.

La compositio­n est inspi‐ rée par les sons qui éma‐ naient de la nature cette journée-là. Également, pour les paroles, le musicien a voulu raconter l’histoire d’une fleur qu’il a découverte dans le parc.

C’est une fleur qui s’ap‐

pelle Monotropa uniflora, le nom en anglais c’est ghost pipe ou indian pipe. Et c’est une fleur qui est assez spé‐ ciale. Elle est complèteme­nt blanche, elle n’a pas de chlo‐ rophylle du tout et elle fleurit pendant seulement une se‐ maine de l’année.

J’ai pensé que cette plante qui était tellement bizarre, qui était tellement belle et tellement rare méritait une histoire. Alors j’ai écrit une lé‐ gende pour cette fleur-là, se rappelle-t-il.

Conviction­s et musique

Claire Morrison se dit par‐ ticulièrem­ent fière de la pre‐ mière chanson de l'album in‐ titulée Lady Frost.

D’un point de vue musical, c’est une chanson qui va chercher certaines des ten‐ dances que j’aime le plus dans la musique folk, dans la musique roots, dit-elle. il y a beaucoup de décoration­s dans ce que les instrument­s sont capables de faire dans cette chanson-là, poursuitel­le.

En plus de la musique, ce sont les conviction­s repré‐ sentées par cette composi‐ tion qui lui tiennent à coeur.

Prendre des positions po‐ litiques sur les choses qui nous importent [...] c’est quelque chose qui est indis‐ sociable de la musique folk

Claire Morrison, membre de Fire & Smoke

Dans le cas de Lady Frost, c’est un texte qui parle de notre réalité climatique et aussi de la nécessité des quatre saisons.

Un autre choix politico-ar‐ tistique qui tenait à coeur au duo, c'est le bilinguism­e de son album.

On habite toujours dans les deux mondes, ce n'est ja‐ mais un sans l’autre, on a grandi avec les deux cultures en même temps [...] alors il y a trois chansons en anglais et trois chansons en français, dit Daniel Péloquin-Hopfner.

On a quand même eu le conseil à plusieurs reprises "Ah, mais ce serait mieux que ce soit complèteme­nt en français", se rappelle pour sa part Claire Morrison.

Ce n’était pas notre désir que ce soit un ou l’autre, ajoute-t-elle, et ça devient un choix politique [de prendre cette décision-là] dans la scène musicale canadienne.

La complicité d’un duo

Fire & Smoke pour moi tout d’abord c’est la joie qu’on ressent quand on joue ensemble. C’est la joie qu’on ressent quand on se retrouve soit à Winnipeg ou à Mon‐ tréal ou peu importe, déclare Claire Morrison.

Ils soutiennen­t que leur complicité musicale les a rap‐ prochés dès leurs débuts et les rassemble encore au‐ jourd’hui.

Selon Daniel PéloquinHo­pfner, le duo Fire & Smoke a beaucoup gagné en matu‐ rité depuis ses débuts.

Quand on a commencé, on était tous jeunes, dit-il, maintenant dans nos vies adultes, dans nos carrières à mi-chemin, on a une facilité sur les instrument­s qu’on n'avait pas avant.

Mais une chose a pu tra‐ verser le temps, croit-il. La voix de Claire est encore la plus belle chose que j’ai ja‐ mais entendue de la vie, ça ça a pas changé, déclare Da‐ niel Péloquin-Hopfner, sou‐ rire en coin.

À lire et écouter aussi :

Daniel Péloquin-Hopfner, artiste passionné du Festival du Voyageur Fire & Smoke, d’ouest en est avec le Coup de coeur francophon­e Fire and Smoke sort une nouvelle chanson

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