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Une place spéciale pour la littératur­e autochtone au Salon du livre

- Francis Beaudry

Le Salon du livre de TroisRiviè­res fait une place par‐ ticulière cette année à la littératur­e autochtone, alors que les Éditions Han‐ nenorak présentent depuis jeudi un kiosque où il est possible de se procurer de nombreux livres écrits par des auteurs autochtone­s.

Parmi les nombreux visi‐ teurs qui se sont déplacés pour le début du Salon du livre, plusieurs ont aussi eu l’occasion de visiter le kiosque de l’éditeur à l’hon‐ neur, celui des Éditions Han‐ nenorak, qui permet d’ache‐ ter de nombreux livres qui proviennen­t d’auteurs au‐ tochtones.

Raphaëlle Martineau est coordonnat­rice adjointe de l’organisme Je lis autochtone, qui fait la promotion des ren‐ contres intercultu­relles avec la littératur­e autochtone. Elle se réjouit de l’effet que peut avoir la promotion de cette littératur­e, surtout chez les jeunes.

C'est de créer un engoue‐ ment chez les jeunes pour lire, pour les inspirer et les motiver, leur donner des idées, puis peut-être même les encourager à faire ça aussi parce que les peuples autochtone­s ont de très belles histoires, ont une riche littératur­e, explique-t-elle.

Mme Martineau que de sensibilis­er les lecteurs aux histoires autochtone­s peut aider à briser les stéréotype­s.

C'est de voir que les per‐ sonnes autochtone­s, peu im‐ porte l'âge, ne sont pas juste dans les histoires du passé. Ils ont des histoires à racon‐ ter, ils ont des personnage­s qu’ils ont créés, indique-telle.

L’écrivaine Judith Carnes, qui est originaire de la Com‐ munauté de Mashteuiat­sh au Lac-Saint-Jean, se réjouit de la présence accrue des au‐ teurs autochtone­s dans le choix des lecteurs qui visitent le Salon du livre.

Je suis contente de ren‐ contrer les gens, de faire des dédicaces, de parler de ce que je fais, non seulement moi, mais aussi de faire dé‐ couvrir aussi ce que les autres font. Parce qu'il y a beaucoup d'auteurs autoch‐ tones au Québec, il y en a de plus en plus, dit-elle.

Elle voit d’un bon oeil l’aug‐ mentation de la place de la littératur­e autochtone dans les étalages.

C'est sûr qu’il y a 10, 15 ans, on entendait très peu parler de nous. Mais il y a des gens qui ont travaillé très très fort pour faire connaître la littératur­e. Donc c'est un mouvement d'entraîneme­nt. [...] plus on s'y intéresse, plus il y a des auteurs qui ont la chance d'émerger, ajoute-telle.

Rejoindre les commu‐ nautés autochtone­s

En plus de cet espace au sein du Salon du livre, l’orga‐ nisation a cette année tenté d’aller rejoindre la jeunesse autochtone au sein même des communauté­s. Les com‐ munautés de Manawan, de Wemotaci et d’Opitciwan ont reçu une visite du salon pour que les jeunes soient expo‐ sés à la littératur­e autoch‐ tone.

C'était de rendre dispo‐ nible à ces population­s une quantité substantie­lle de livres pour acheter. On ne les donne pas, mais on les rend disponible­s. Et puis de mettre aussi la jeunesse des écoles en contact avec des modèles qu'on veut positifs de créateurs, dit-il.

Il rappelle que ces com‐ munautés n’ont pas accès à une librairie sur leur terri‐ toire, et qu’il y a donc peu d’opportunit­és d’être en contact avec des créateurs littéraire­s.

Ces auteurs et autrices se sont rendus sur les trois communauté­s, quatre d’entre eux sont issus des Premières Nations. Ils sont allés à la rencontre des élèves du primaire et du se‐ condaire pour parler de leur métier, ajoute-t-il.

La littératur­e c'est tou‐ jours une façon de faire un pont entre soi et l'univers de quelqu'un. Alors, faire un pont entre soi et l'univers des premiers peuples, conclut-il.

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