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Une BD sur le naufrage du navire des frères Bernier

- Camille Lacroix

Le naufrage du B.F., qui a emporté 10 marins en 1952, a inspiré l’auteur Yves Martel pour la créa‐ tion de la bande dessinée

La malédictio­n des Bernier.

L'oeuvre, parue mercredi aux éditions Glénat, re‐ trace le tragique destin de la famille Bernier.

Le 13 mai 1952, le navire des frères Bernier quitte Sainte-Anne-des-Monts vers Trois-Rivières pour transpor‐ ter des tonnes de bois. Peu de temps après, le bateau sombre dans les eaux du fleuve Saint-Laurent.

Le navire n’est retrouvé que 54 ans plus tard à Baiedes-Sables, en 2006. Les causes exactes du naufrage restent à ce jour un mystère.

Le plus gros drame de la famille, ça a été de perdre autant de monde en si peu de temps, et de façon aussi tragique.

Yves Martel, scénariste Yves Martel soutient n’avoir jamais fait autant de recherches pour écrire une oeuvre. Il a collaboré avec deux personnes impliquées dans la quête de l'épave du B.F. : l’historien Louis Blan‐ chette et l’expert maritime Donald Tremblay. En s'aidant des archives, le scénariste a voulu transporte­r le lecteur dans l’ambiance de l’époque.

[Les Bernier] construi‐ saient leur bateau et ils enga‐ geaient leur équipage. C’est quelque chose qui s’est perdu au fil des années, à partir des années 1960, ex‐ plique Yves Martel.

Une dizaine de familles directemen­t touchées

Le président de la maison d’édition Glénat, Christian Chevrier, a sollicité Yves Mar‐ tel pour écrire l’histoire de son oncle, qui est l'un des 10 hommes à avoir perdu la vie dans ce naufrage.

Mon oncle Normand [Beaudoin] est mort dans le naufrage. Et ma mère, ce naufrage-là, cette mort-là, l’a obsédée toute sa vie, té‐ moigne Christian Chevrier.

C’est une suite de mésa‐ ventures; c’est pour ça qu’on dit la malédictio­n.

Christian Chevrier, pré‐ sident de Glénat Québec

Les planches dessinées à l’encre

Yves Martel a choisi de collaborer avec le dessina‐ teur Dante Ginevra, origi‐ naire de Buenos Aires, en Ar‐ gentine. L'auteur reconnaît son talent pour dessiner tout type de navire, mais aussi pour mettre en valeur les émotions des personnage­s.

Mon rôle a été de l’alimen‐ ter en visuel étant donné qu’il n’est pas d’ici. Et j’ai pris plaisir à le faire. Je savais qu’avec sa technique, il ne pouvait pas beaucoup reve‐ nir en arrière étant donné qu’il était au pinceau et à l’encre, mentionne Yves Mar‐ tel.

Le scénariste soutient avoir ressenti la pression de livrer une histoire tant fac‐ tuelle que fictive pour éveiller l’intérêt du lecteur et pour sa‐ tisfaire les familles en‐ deuillées. Et je savais qu’on avait un document historique à la fin [de la bande dessi‐ née] où on pouvait revenir sur la vraie histoire, ajoute Yves Martel.

Les deux hommes es‐ pèrent qu'avec cette bande dessinée cette histoire ne tombera pas dans l'oubli. En parler, même 70 ans plus tard, c’est comme montrer qu’on n’a pas oublié, que ces drames-là ne s’oublient pas, conclut Christian Chevrier.

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