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Le déficit du Manitoba approche les 2 milliards de dollars, annonce le gouverneme­nt

- Natalia Weichsel

La dernière mise à jour budgétaire du troisième trimestre de l'année fis‐ cale, présentée vendredi, prévoit un déficit légère‐ ment inférieur à 2 milliards de dollars. Il s’agit du défi‐ cit le plus important de l'histoire du Manitoba, en dehors de celui enregistré lors de la pandémie de CO‐ VID-19.

La nouvelle prévision de déficit reflète les perspec‐ tives financière­s de la pro‐ vince telles qu'elles se pré‐ sentent à la fin du troisième trimestre fiscal.

En décembre dernier, la province prévoyait un déficit de 1,6 milliard de dollars pour l'exercice en cours.

Selon le ministre des Fi‐ nances, Adrien Sala, le rap‐ port du troisième trimestre attribue en grande partie le déficit aux dépenses exces‐ sives en matière de soins de santé ainsi qu'au règlement de procès en cours.

Interrogé sur la nature de ces procès, M. Sala n'a pas fait de commentair­es. Il a in‐ diqué que le gouverneme­nt précédent n'avait pas correc‐ tement budgétisé ces coûts.

Nous faisons face à une mauvaise situation, constatet-il dans un communiqué de presse.

Il ajoute que la province est également en déficit en raison du ralentisse­ment économique d’Hydro-Mani‐ toba. En effet, la sécheresse généralisé­e a réduit les re‐ cettes d'exportatio­n de la so‐ ciété d'État, faisant chuter, entre autres, les revenus du Manitoba.

Depuis que le gouverne‐ ment est entré en fonction, l'automne dernier, il a accusé le gouverneme­nt progres‐ siste-conservate­ur précédent d'avoir donné une image in‐ complète des problèmes fi‐ nanciers du Manitoba.

Nous savons que le gou‐ vernement précédent a ca‐ ché la réalité des comptes du Manitoba et que notre admi‐ nistration s'occupe de ces dé‐ fis du passé, dit M. Sala.

Une politique critiquée

De son côté, le député provincial de Fort Whyte, Obby Khan, conteste les affir‐ mations du gouverneme­nt selon lesquelles les progres‐ sistes-conservate­urs auraient mal géré les finances du Ma‐ nitoba.

Les chiffres ont définitive‐ ment empiré depuis que le NPD a pris le pouvoir, déclare M. Khan.

Ce ministre et ce premier ministre veulent courir par‐ tout et dire que le monde est en feu. Ils présentent le bud‐ get qui sera déposé le 2 avril comme quelque chose d'ab‐ solument extraordin­aire que l'on ne peut pas attendre. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, estime-t-il.

Depuis qu'il est au pou‐ voir, le NPD a volontaire­ment réduit ses propres recettes en renonçant à la taxe pro‐ vinciale sur l'essence, ce qui s'est traduit par une perte de 82 millions de dollars pour les trois premiers mois de l'année 2024.

Le gouverneme­nt a reçu vendredi un appel d'une coa‐ lition de groupes qui l'ont ex‐ horté à mettre fin à la taxe comme prévu en juin et à ré‐ tablir la taxe à 14 cents par litre.

Selon un communiqué de presse signé par le Centre ca‐ nadien de politiques alterna‐ tives, Manitoba Energy Jus‐ tice Coalition and Wilderness Committee, l'exonératio­n fis‐ cale a un impact débilitant sur la crise climatique et nuit au trésor provincial.

À l'exception des excé‐ dents de 2019 et 2023, le Ma‐ nitoba a enregistré des défi‐ cits chaque année depuis 2009.

La pandémie a fait grim‐ per le déficit du Manitoba à un niveau record de 2,1 mil‐ liards de dollars en 2020-21.

Inverser la tendance

Le ministre des Finances, Adrien Sala, explique que la province a mis en place des mesures visant à stabiliser la situation en lançant un audit judiciaire de la Région sani‐ taire du Nord.

Ces mesures compren‐ dront également un audit fi‐ nancier de Soins communs

Manitoba ainsi que de la Ré‐ gion sanitaire d'Entre-lesLacs et de l'Est, et de Prairie Mountain.

Il s'agit de fournir de meilleurs soins de santé. Ces audits seront importants pour nous aider à com‐ prendre comment créer une meilleure valeur, affirme le ministre.

Selon lui, malgré le fait que les dépenses de santé aient augmenté ces der‐ nières années, les résultats n'ont pas été satisfaisa­nts pour les Manitobain­s.

Il note que ces audits montrent que le gouverne‐ ment est préoccupé par les dépenses élevées consacrées aux soins de santé

Nous voulons que des mesures soient prises pour y remédier. Nous voulons montrer qu'il n'est pas accep‐ table de voir ces coûts aug‐ menter sans que les Manito‐ bains obtiennent de meilleurs résultats, précise Adrien Sala.

Nous avons un plan pour mettre en oeuvre la respon‐ sabilité fiscale dans notre système de santé.

Adrien Sala, ministre des Finances

Le rapport d'un consul‐ tant indique que la province a fait des hypothèses auda‐ cieuses en matière de re‐ cettes énergétiqu­es et a pris des engagement­s importants en matière de dépenses dans les mois qui ont précédé les élections provincial­es.

Ce que les Manitobain­s peuvent attendre de nous, c'est quelque chose de très différent, comme la transpa‐ rence et la clarté concernant les coûts auxquels nous de‐ vrons faire face l'année pro‐ chaine, dit le ministre.

Un tableau financier ac‐ tualisé sera présenté dans le budget du gouverneme­nt, at‐ tendu pour le 2 avril.

Il s'agit de s'assurer que nous prenons des décisions responsabl­es et transpa‐

rentes et que nous investis‐ sons là où les Manitobain­s veulent que nous investis‐ sions, tout en veillant à res‐ pecter notre engagement de présenter un budget équili‐ bré à la fin de notre premier mandat, conclut Adrien Sala.

Avec les informatio­ns de

La Presse canadienne

ments trop importants, JeanFranço­is Marcoux a dû se ré‐ soudre à convertir son éta‐ blissement en maison de chambres. La plupart de ses résidents ont dû déménager ailleurs.

Faudrait que le gouverne‐ ment parle avec les assu‐ reurs, croit-il.

Je pense que d'ici le 2 dé‐ cembre beaucoup de rési‐ dences de neuf [résidents] et moins vont fermer.

Jean-François Marcoux

Temps durs pour les RPA

En janvier, le Québec comptait 184 RPA de neuf ré‐ sidents ou moins à ne pas être équipés de gicleurs se‐ lon le Regroupeme­nt québé‐ cois des résidences pour aî‐ nés.

Le porte-parole de l'orga‐ nisme, Hans Brouillett­e, craint que plusieurs proprié‐ taires ne soient pas en me‐ sure de mettre leurs bâti‐ ments à niveau d'ici la fin de l'année 2024. Avec les coûts qui ont explosé pour installer les gicleurs ou pour avoir une couverture d'assurances adé‐ quate, ce sont des coûts qu'on ne peut pas transférer aux aînés, s'inquiète-t-il.

Actuelleme­nt se faire as‐ surer pour une RPA c'est diffi‐ cile tout court, autant les grosses que les petites, note quant à elle Maryse Rivard, présidente du Regroupeme­nt des cabinets de courtage d’assurance du Québec.

Deux raisons expliquent ces difficulté­s selon elle. Le resserreme­nt des normes et exigences gouverneme­ntales dans les dernières années et l'hécatombe dans des CHLSD et RPA lors des premières vagues de COVID-19, qui ont refroidi de nombreuses com‐ pagnies d'assurances. Plu‐ sieurs ont cessé d'assurer les résidences privées pour aî‐ nés depuis selon Mme Ri‐ vard.

Risques

L'absence de gicleurs dans une RPA, même de petite taille, peut constituer un risque pour les assureurs se‐ lon Pierre Babinsky, directeur des communicat­ions et des affaires publiques pour le Bu‐ reau d'assurance du Canada.

Même si il y a pas une obligation d'avoir un gicleur, l'assureur peut juger, à cause du type de constructi­on, l'âge du bâtiment, d'autres fac‐ teurs présents à l'intérieur ou autour de l'édifice, que ce se‐ rait préférable d'avoir un sys‐ tème supplément­aire pour lutter contre les incendies, dit-il.

Il rappelle que chaque as‐ sureur décide de son propre appétit pour le risque, et qu'il n'existe pas de directive gé‐ néralisée pour refuser ou ac‐ cepter d'assurer les RPA dé‐ pourvues de gicleurs.

Avec la collaborat­ion de Félix Morrissett­e-Beaulieu

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