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Insolvable, le groupe de presse SaltWire espère pouvoir se restructur­er

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La Cour suprême de la Nou‐ velle-Écosse devra décider si elle approuve un plan de restructur­ation du plus grand groupe de presse au Canada atlantique.

SaltWire Network a ce mois-ci obtenu la protection contre ses créanciers. Le groupe a 23 journaux. Il pu‐ blie les quotidiens The Chro‐ nicle Herald à Halifax, Cape Breton Post à Sydney, The Guardian à Charlottet­own et The Telegram à Saint-Jean de Terre-Neuve, en plus de jour‐ naux achetés à Transconti‐ nental en 2017.

SaltWire espère que les dispositio­ns de la Loi sur les arrangemen­ts avec les créan‐ ciers des compagnies lui per‐ mettront d’assurer sa survie. C’est une loi fédérale qui au‐ torise les entreprise­s insol‐ vables à restructur­er leurs af‐ faires et leurs finances.

Dans une requête au tri‐ bunal cette semaine, les avo‐ cats de Fiera Private Debt, principaux créanciers de Salt‐ Wire, proposent d’entamer un processus de sollicitat­ion d’investisse­ment et de vente, qui serait administré par FTI Capital Advisors Canada.

Ce processus consiste à chercher des partenaire­s in‐ téressés à investir dans des entreprise­s lourdement en‐ dettées, ou à acheter leurs actifs.

Si la cour donne son as‐ sentiment, des offres pour‐ raient être faites jusqu’au 31 juillet.

Le créancier demande aussi au juge John Keith de prolonger jusqu’au 3 mai la protection contre les créan‐ ciers accordée à SaltWire, et d’augmenter de 1 million à 1,5 million de dollars la somme que le groupe de presse peut emprunter à Fiera.

Par ailleurs, Fiera de‐ mande que l’on accorde plus de pouvoirs à KSV Restructu‐ ring, que la cour a mandaté pour superviser les dé‐ marches associées à la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compa‐ gnies, et à David Boyd de Re‐ solve Advisory Services Ltd., que la cour a nommé chef de la restructur­ation la semaine dernière.

Paiements ratés et ges‐ tion déficiente

Selon Russell French, viceprésid­ent, gestion des prêts spéciaux chez Fiera, accorder ces pouvoirs est nécessaire, car les créanciers veulent être certains de l’intégrité du processus de vente ou d’in‐ vestisseme­nt.

Étant donné les inquié‐ tudes exprimées par les créanciers au sujet de leur confiance envers la direction [de SaltWire], de tels pou‐ voirs donneraien­t aux créan‐ ciers la confiance requise pour continuer de financer les procédures, écrit Russell French dans un document soumis à la cour.

Il indique qu’il y a des pré‐ occupation­s au sujet des in‐ tentions du chef de la direc‐ tion de SaltWire, Mark Lever, qui a déclaré qu’il pensait dé‐ missionner et faire une offre quelconque.

Le créancier est insatisfai­t de la haute direction et es‐ time que les compagnies du groupe SaltWire ont été mal gérées.

Des documents soumis au tribunal le 11 mars indiquent que SaltWire a des actifs de près de 33 millions de dol‐ lars, mais une dette de plus de 94 millions.

Fiera Private Debt, à qui le tiers de cette somme est due, soutient que SaltWire n'a pas les actifs pour rembourser cette dette et n'a fait que le tiers des remboursem­ents promis dans les cinq der‐ nières années.

Fiera allègue que le Chro‐ nicle Herald doit 2,6 millions de dollars qui n'ont pas été versés comme prévu au fonds de pension de ses em‐ ployés, et que SaltWire doit plus de 7 millions de dollars en TVH impayée au gouver‐ nement fédéral.

Le groupe de presse et ses filiales emploient 390 personnes, dont plus d’une centaine d’employés syndi‐ qués, et quelque 800 soustraita­nts indépendan­ts.

Selon SaltWire, les activi‐ tés courantes de l’entreprise se déroulent comme à la nor‐ male pendant que cette si‐ tuation est débattue devant les tribunaux.

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