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Pour un meilleur accès à la thérapie assistée à la psilocybin­e

- Jonathan Lavoie

Le docteur Jean-François Stephan est un des rares médecins au Québec à of‐ frir la thérapie assistée à la psilocybin­e, la substance psychédéli­que contenue dans les champignon­s ma‐ giques. À l’occasion d’un fo‐ rum organisé à Québec, le médecin de famille a livré un plaidoyer pour un meilleur accès à cette forme de psychothér­apie alors que certains patients choisissen­t de recevoir l’aide médicale à mourir sans jamais avoir entendu parler de ce traitement.

Les thérapies assistées par des drogues psychédé‐ liques ont été autorisées par Santé Canada le 5 janvier 2022, mais demeurent mé‐ connue du grand public. Il n'y a pas de corridor de service pour ça. C'est du bouche à oreilles, ce sont des patients qui en entendent parler dans les médias et trouvent le nom d'un praticien, dont le mien.

Le docteur Jean-François Stephan souligne qu’il s’agit toujours d’un traitement ex‐ périmental, mais les études préliminai­res sont promet‐ teuses pour les gens qui souffrent de détresse exis‐ tentielle liée à un diagnostic de maladie incurable.

Les personnes qui sont des candidats à l'aide médi‐ cale à mourir, surtout quand c'est pour des raisons de dé‐ tresse psychologi­que, doivent absolument avoir ac‐ cès à la possibilit­é d'une thé‐ rapie assistée par psilocybin­e si ça leur convient, estime le Dr Jean-François Stephan, qui est à la fois médecin de fa‐ mille et psychothér­apeute.

Pour moi, ce qui est clair, c'est que la psilocybin­e [...] c'est extrêmemen­t promet‐ teur spécifique­ment pour la détresse de fin de vie.

Jean-François Stephan, médecin de famille et psy‐ chothérape­ute

Le docteur Jean-François Stephan s’est donné comme mission de former un maxi‐ mum de profession­nels de la santé à l’utilisatio­n de cette thérapie. Il avance toutefois que ce traitement, qui doit être suivi d’une psychothér­a‐ pie, demande énormément de temps aux médecins trai‐ tants.

Une fois que ça va être connu comme approche, la demande va complèteme­nt dépasser l'offre. Donc autant que je suis capable, je forme les gens. Je suis assez per‐ suadé que rapidement le problème, ça va être un pro‐ blème d'offre, prédit le Dr. Stephan.

Reprendre une vie nor‐ male

Florence Moureaux est at‐ teinte d’un cancer du sein en stade quatre et suit des thé‐ rapies assistées à la psilocy‐ bine tous les six mois, depuis deux ans. Accablée par son diagnostic, les traitement­s l’ont aidée à retrouver un sens à sa vie.

En recevant ce diagnostic­là, on se dit : à quoi bon?

Mais en même temps, on ne sait pas combien de temps on va être en vie. Donc pou‐ voir retrouver un sens, une connexion avec sa commu‐ nauté, avec les gens qu'on aime, c'est extrêmemen­t im‐ portant pour continuer à vivre.

Florence Moureaux Florence Moureaux a d’ailleurs participé à un re‐ portage de l’émission Décou‐ verte intitulé Au coeur d’une thérapie psychédéli­que à l’automne 2023. Six mois plus tard, elle continue de vouloir faire connaître ce traitement au plus grand nombre de personnes possible, d’où sa participat­ion au Forum sur la psilocybin­e en fin de vie or‐ ganisé vendredi à Québec.

C'est vraiment transfor‐ mateur au point où j'ai dé‐ cidé de raconter mon his‐ toire, non pas parce que c'est la panacée et que c'est bon pour tout le monde, mais parce que je pense que ça peut aider beaucoup de gens.

Elle estime qu’il reste en‐ core beaucoup de travail à faire pour déconstrui­re les mythes entourant les sub‐ stances psychédéli­ques qui ont été interdites à peu près partout sur la planète lorsque l’usage récréatif a ex‐ plosé dans les années 60 et 70. Il y a beaucoup de préju‐ gés. On est restés avec les psychédéli­ques des années 70, les hippies, le ci, le ça, et c'est très ancré dans l'incons‐ cient collectif.

D'après des informatio­ns de Colin Côté-Paulette

ce que les mammograph­ies cherchent avant tout à dé‐ busquer, le plus tôt possible : le cancer du sein. On sait que ça peut être des cancers qui sont agressifs, souligne celui qui est lui-même techno‐ logue en imagerie médicale.

Ailleurs sur la Côte-Nord, les temps d'attente sont moins élevés. À Baie-Co‐ meau, ils se situent de neuf à dix semaines, alors qu'à Havre-Saint-Pierre, ils sont de trois à quatre semaines, se‐ lon le site de l'Institut natio‐ nal de santé publique du Québec.

De l’aide en route

Le service de mammogra‐ phie mobile CLARA a donc été appelé en renfort. Son autobus sera en ville du 4 au 22 avril pour prêter mainforte à l’hôpital de Sept-Îles.

Six technologu­es de l’Insti‐ tut national de santé pu‐ blique du Québec réaliseron­t environ 575 mammograph­ies pendant cette période, de quoi alléger significat­ivement le fardeau du personnel hos‐ pitalier, selon la chef techno‐ logue Karina Olivier.

L’autobus, dont la mission première est de desservir des communauté­s éloignées comme Fermont et Blanc-Sa‐ blon, est aussi appelé à dé‐ panner lorsque des hôpitaux éprouvent des difficulté­s.

Mais son personnel se contentera de faire les exa‐ mens, pas de produire des rapports, explique-t-elle. Une fois qu’on a réalisé l'examen de base, les images sont ar‐ chivées localement à SeptÎles et tous les suivis vont se faire et vont être pris en charge par la région.

En septembre prochain, l’autocar de CLARA se rendra à Blanc-Sablon, et arrêtera au passage à Fermont, selon Mme Olivier.

On se fait souvent poser la question: est-ce que ce sont les technologu­es qui conduisent l’autobus?, blague-t-elle. La réponse, c’est non.

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