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Dame nature retarde le début de la pêche au crabe des neiges

- Marguerite Morin

Le crabe des neiges porte bien son nom en cette jour‐ née d’ouverture de la pêche dans la zone 17 de l’estuaire du Saint-Laurent. La neige et le vent était au rendez-vous dimanche ma‐ tin, si bien que les crabiers de Rimouski et de Matane ont préféré rester à quai et retarder leur départ plutôt que de partir en mer aux aurores comme il est cou‐ tume.

En plus du froid et de la neige, les rafales ont atteint les 40 kilomètres à l’heure sur le quai de Rimouski : un cocktail météorolog­ique qui rend les conditions de navi‐ gation difficiles pour les capi‐ taines-propriétai­res et leur équipage.

Dans des conditions dan‐ gereuses, ce n’est pas évident pour les hommes de ponts et les bateaux. Ça ne donne rien d’aller se mettre en péril pour rien, affirme le pêcheur Ian Chouinard.

On essaie de ne pas bra‐ ver Dame nature.

Ian Chouinard, pêcheur M. Chouinard ajoute que, pour lui, retarder le départ de la pêche de la sorte est une première.

Le président de l’Associa‐ tion des pêcheurs de crabe de la zone 17, Marc Doucet, lui-même capitaine, a égale‐ ment pris la décision de res‐ ter à quai pour des raisons de sécurité.

Je vais suivre l’évolution de la météo. Il y a toujours un bon coup de vent le matin […] s’il fait beau ce soir, je partirai ce soir, dit-il.

Sur la Côte-Nord, des cra‐ biers de Baie-Comeau ont quant à eux réussi à partir en mer.

Des incertitud­es planent toujours

Cette année, les crabiers de la zone 17 bénéficien­t d’une augmentati­on du quota de près de 20 % en rapport avec la saison der‐ nière, ce qui représente 1674 tonnes.

Malgré la hausse des quo‐ tas, qui est bien accueillie par les pêcheurs, ces derniers sont inquiets en ce qui concerne le prix du crabe au débarqueme­nt, qui demeure incertain.

L’an dernier, il avait chuté sous la barre des 3 dollars la livre, ce que les pêcheurs jugent insuffisan­t. De ma‐ nière provisoire, il pourrait être question de 2,50 $ la livre.

Ce qui est annoncé c’est encore autour de 2,50 $, in‐ dique Marc Doucet. On voit une ouverture du côté des marchés, mais il va falloir sortir du crabe pour dévelop‐ per ce marché-là aussi, dit le président de l’Associatio­n des pêcheurs de crabe de la zone 17.

La question de la maind’oeuvre dans les usines de transforma­tion fait égale‐ ment partie des préoccupa‐ tions des pêcheurs, bien qu’ils ne fassent pas tous af‐ faire avec elles.

La réimpositi­on d’un visa pour les travailleu­rs tempo‐ raires mexicains retarde l’ar‐ rivée de certains travailleu­rs étrangers, qui sont nom‐ breux à venir prêter main forte pendant la saison de la pêche, rappelle la députée d’Avignon-La Mitis-MataneMata­pédia.

Cette mesure-là a été mise en place pour freiner l’arrivée massive des deman‐ deurs d’asile au Canada, on peut la comprendre. Par contre, de le faire un mois avant l’ouverture d’une indus‐ trie qui compte sur ces tra‐ vailleurs, le calcul était peutêtre mauvais, mentionne l’élue, qui s’est déplacée sur les quais de Matane et de Ri‐ mouski dimanche matin.

L’industrie des pêches et des élus se sont mobilisés dans les dernières semaines en ce sens, notamment après la fermeture de l’usine mata‐ naise Fruits de mer de l’Est, pour minimiser les impacts de la décision d’Ottawa.

Avec les informatio­ns d’Édouard Beaudoin.

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