Les nouvelles règles fédérales sur les travailleurs temporaires inquiètent les employeurs
Des employeurs princeédouardiens craignent de devoir faire des pieds et des mains afin de trouver de la main-d'oeuvre si le gouvernement fédéral ins‐ taure un plafond sur le nombre de travailleurs temporaires étrangers.
Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a annoncé jeudi que son gou‐ vernement compte réduire la proportion de résidents tem‐ poraires au sein de la popu‐ lation canadienne au cours des trois prochaines années.
En 2023, 6,2 % de la popu‐ lation canadienne était com‐ posée de résidents tempo‐ raires. D’ici 2027, Ottawa sou‐ haite réduire cette propor‐ tion à 5 %.
Or, ce n’est un secret pour personne que de nombreux employeurs - des usines de transformation de fruits de mer en passant par les res‐ taurateurs - de l’Île-duPrince-Édouard dépendent des travailleurs étrangers temporaires comme source de main-d'oeuvre.
C’est notamment le cas du propriétaire du Quality Inn et du restaurant Brothers 2 de Summerside, David Groom. Selon lui, il n’y a tout simple‐ ment pas assez de per‐ sonnes sur l’Île-du-PrinceÉdouard qui souhaitent tra‐ vailler en entretien ménager ou comme cuisiniers dans ses entreprises.
On fait appel aux tra‐ vailleurs étrangers tempo‐ raires depuis 2018 parce qu'on n'arrive pas à trouver une main-d'oeuvre locale qui souhaite faire ce genre de travail. Si cette main-d'oeuvre disparaît, ça va être très diffi‐ cile pour l’ensemble de l’in‐ dustrie, dit-il.
Vers un plafond pour les travailleurs étrangers tem‐ poraires
Jeudi, le ministre fédéral de l'Emploi et du Développe‐ ment de la main-d'oeuvre, Randy Boissonnault, a indi‐ qué que le gouvernement al‐ lait commencer à réduire le nombre de travailleurs étran‐ gers temporaires pouvant oeuvrer dans certains sec‐ teurs de l’économie à comp‐ ter du premier.
En avril 2022, Ottawa a
fait paraître des mesures temporaires afin de per‐ mettre aux employeurs, no‐ tamment dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, d’embaucher jusqu’à 30 % de leur maind'oeuvre grâce au pro‐ gramme de travailleurs étrangers temporaires dans un poste à bas salaire.
Or, le ministre Boisson‐ nault a indiqué que le pla‐ fond serait désormais fixé à 20 % pour la plupart des sec‐ teurs de l’économie. Désor‐ mais, les exigences fédérales afin de démontrer que les employeurs ont été inca‐ pables de trouver de la maind'oeuvre locale seront plus sévères.
Selon l’Association des transformateurs de fruits de mer de l’Î.-P.-É., 35 à 40 % des travailleurs dans les usines de transformation de la pro‐ vince sont des travailleurs étrangers temporaires.
Le directeur général de l’association, Bob Creed, af‐ firme qu’il n’est pas clair si les nouvelles règles fédérales ont un impact sur cette in‐ dustrie.
Franchement, sans les tra‐ vailleurs étrangers tempo‐ raires, il sera difficile de continuer à faire de la trans‐ formation de fruits de mer sur l’Île-du-Prince-Édouard.
Selon M. Creed, l’écono‐ mie des milieux ruraux de la province en dépend, tout comme le secteur de l’aqua‐ culture.