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Impossible d’acheter une maison au N.-B.? Ne blâmez pas les aînés, dit un agent

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Le manque de logements adaptés aux besoins des personnes âgées fait en sorte qu'elles restent plus longtemps dans leurs mai‐ sons, ce qui contribue à la pénurie sur le marché im‐ mobilier.

Cet effet domino observé sur le marché immobilier du N.-B. a d'ailleurs été confirmé par une étude publiée cet hi‐ ver par la Société canadienne d’hypothèque­s et de loge‐ ment (SCHL). Celle-ci révèle en effet qu'environ 20 % des propriétai­res canadiens âgés entre 75 et 79 ans vendent leur maison et qu'une majo‐ rité attendant plutôt d’avoir entre 85 et 95 ans pour le faire.

Cela prend donc énormé‐ ment de temps avant que tous ces logements n’arrivent sur le marché, indique l’au‐ teur de l’étude, l’économiste Francis Cortellino.

Mais, il ne faut pas blâmer les baby-boomers pour cette situation, prévient Jake Pal‐ mer, un agent immobilier de Saint-Jean qui exerce son tra‐ vail depuis une quinzaine d’années.

Il y a malheureus­ement une vraie tendance où l’on voit de plus en plus de cri‐ tiques envers les baby-boo‐ mers ; on les accuse de mo‐ nopoliser les grandes mai‐ sons [du marché], dit-il. Pour‐ tant, dans beaucoup de cas, les options qui s’offrent à eux sont beaucoup plus limitées qu’il y a quatre ou cinq ans.

Une personne âgée qui souhaite vendre sa maison afin de réduire la taille de son logement et d'emména‐ ger dans un condo ou un ap‐ partement peut rapidement déchanter et décider de res‐ ter où elle est lorsqu'elle constate que les offres sont peu nombreuses et très dis‐ pendieuses, note M. Palmer.

Ainsi, le nombre de loge‐ ments sur le marché de‐ meure peu élevé, ce qui fait monter les prix en flèche pour les nouveaux ache‐ teurs.

Vieillissa­nts chez soi et piégé

Bien que la tendance est observée partout au Canada, Jake Palmer soutient que l’en‐ jeu est particuliè­rement criant à Saint-Jean puisque peu de condos et de petits bungalows sont accessible­s pour les aînées.

Sans compter que les places vacantes dans les mai‐ sons de retraite se font rares.

Dans certains cas, des personnes ont acheté des parcelles de terrain pour y construire leur maison de re‐ traite, mais les prix des tra‐ vaux ont aussi fortement augmenté ces dernières an‐ nées [alors] ils ont dû renon‐ cer à leur projet de construc‐ tion, relate Jake Palmer.

Le plus souvent, les pro‐ priétaires aînés avec lesquels l’agent immobilier fait affaire souhaitent déménager puisque l'entretien de leur maison représente trop de travail pour eux et le coût pour chauffer celle-ci est trop élevé.

Avec aussi peu d'options qui s'offrent à eux, ils se re‐ trouvent toutefois coincés.

Ils vivent dans des mai‐ sons que je pourrais vendre en une semaine, affirme Jake Palmer. C’est sûrement l’un des plus gros blocages ja‐ mais enregistré­s sur notre marché local.

Engorgemen­t des foyers de soins

Le manque de places dans les foyers de soins de longue durée au NouveauBru­nswick n’aide en rien la si‐ tuation.

La directrice générale de la Coalition pour les droits des aînés, Cecile Cassista, mi‐ lite pour un plus grand nombre de places.

Je peux vous dire que c’est un processus très frustrant. Il y a une liste d’attente, ditelle. Les gens aimeraient avoir une place dans une maison de retraite ou un éta‐ blissement de soins de longue durée, mais ce n’est tout simplement pas dispo‐ nible.

Des données de la coali‐ tion révèlent que 949 aînés néo-brunswicko­is étaient en attente pour une place dans un établissem­ent de soins de longue durée en février, dont 422 patients d'hôpitaux.

D’après les informatio­ns de Sam Farley de CBC

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