Avec la hausse de sa population, Halifax manque de salles de spectacles
Avec l’essor fulgurant de la population d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, naît un nouveau besoin pour des salles de spectacles, es‐ timent des intervenants de l’industrie culturelle. Ceuxci disent que les specta‐ teurs sont de retour en masse et que les espaces disponibles sont assez limi‐ tés.
Stefano Andriani, qui gère le Sanctuary Arts Centre, a en février loué la salle pouvant recevoir jusqu’à 350 per‐ sonnes pour deux événe‐ ments drastiquement diffé‐ rents.
Dans cette église cente‐ naire du centre de Dart‐ mouth, où sont régulière‐ ment présentés des concerts et des spectacles d’humour, il y a eu un gala de lutte pro‐ fessionnelle et un opéra can‐ tonais à quelques jours d’in‐ tervalle.
Selon Stefano Andriani, c’est un exemple du manque de diversité dans les salles disponibles à travers la ville.
Il n’y a pas beaucoup de salles. Un gala de lutte un soir et un opéra en cantonais un autre soir. Dans les deux cas, c’était la salle dont ils avaient besoin et il n’y avait nulle part d’autre où aller, dit-il.
Si la lutte a depuis long‐ temps son public assidu, l’opéra cantonais est un exemple d’un type de diver‐ tissement qu’on voyait rare‐ ment avant la récente aug‐ mentation de population.
Les immigrants, les réfu‐ giés qui se sont installés dans cette ville, veulent des spec‐ tacles eux aussi et ils louent les salles. Je peux le confir‐ mer, note Stefano Andriani. C’est fantastique, mais s’il y a plus d’habitants, il faut plus de salles.
Après une longue période de stagnation et même de lé‐ ger déclin, la population de la Nouvelle-Écosse est repartie à la hausse en 2015. Depuis, elle a augmenté de plus de 130 000 habitants. Environ la moitié habitent la grande ré‐ gion d'Halifax, ville dont la population a augmenté de près de 18 % durant la même période, selon Statistique Ca‐ nada.
Quelques nouveaux es‐ paces culturels ont ouvert leurs portes ces dernières années. Au centre-ville, le Light House Arts Centre, qui devait au départ ouvrir en 2020, a fait entrer ses pre‐ miers spectateurs en 2022. L’espace multidisciplinaire peut accueillir jusqu’à 1150 personnes.
La même année, l’Univer‐ sité Dalhousie a ouvert la salle de concert Joseph Strug, un amphithéâtre de 300 sièges.
Néanmoins, il y aurait moins d’espaces disponibles qu’avant la pandémie, selon la chanteuse et musicienne Leanne Hoffman, qui fait car‐ rière depuis une dizaine d’an‐ nées. Il y a une moins grande variété d’espaces qui sou‐ tiennent les artistes émer‐ gents, croit-elle.
Elle observe qu’il y a plus de manifestations où des ar‐ tistes de différentes disci‐ plines partagent la même scène, par exemple des expo‐ sitions d’arts visuels accom‐ pagnées de performances musicales. Le manque de salles disponibles est à son avis un des facteurs.
Victor Syperek, le proprié‐ taire de Marquee Ballroom et de Searhorse Tavern, dit que la ville d’Halifax a besoin d’une salle de spectacles pouvant accueillir plus de gens, et qui se situe entre les bars qu’il gère et les arénas comme le Scotiabank Centre.
On a besoin d’une vraie salle de concert, pour 2500 à 3000 spectateurs, avec un balcon ou deux, dit-il. Ça ser‐ virait pour plusieurs événe‐ ments, pas seulement la mu‐ sique. C’est ce qui nous manque, principalement.
Il est temps, dit Victor Sy‐ perek, car la pandémie a complètement paralysé la scène musicale, mais la re‐ lance s’est accomplie.
Les gens viennent en masse, à nouveau. On a eu beaucoup de spectacles qui ont affiché complet, dit-il. Cet hiver a été le meilleur depuis que je suis propriétaire, ici. Spectacle à guichet fermé après spectacle à guichet fermé.
D’après les informations de Richard Woodbury de CBC