Radio-Canada Info

La diaspora sénégalais­e de la région remplie d’espoir

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Les élections au Sénégal ont des échos jusque dans la région. Au Saguenay on retrouve une importante diaspora sénégalais­e et certains d’entre eux se sont rendus à Québec pour vo‐ ter.

Mouhamadou Moustapha Gueye a fait un aller-retour de plus de 400 km dimanche matin pour se prononcer sur le futur de son pays.

Il y a cet attachemen­t en‐ vers la mère patrie, celle qui nous a vu naître et celle qui nous a tout donné, c'est le minimum que l'on puisse faire, voter, pour donner notre mot sur la situation au Sénégal, explique celui qui est étudiant à la maîtrise en gestion des organisati­ons à l'UQAC.

Cette élection est décisive pour l'avenir du Sénégal. Elle a lieu près d'un mois après la date initialeme­nt prévue, après plusieurs semaines de tensions et une campagne électorale express.

Avec 19 candidats en lice, dont une femme, il s'agit du scrutin le plus ouvert de l'his‐ toire du pays, explique la professeur­e en géographie et coopératio­n internatio­nale à l'UQAC, Marie Fall.

On est dans un discours qui va permettre vraiment à ce qu'on sorte de ce Sénégal qui est dépendant de la France, dépendant de ses re‐ lations avec l'étranger. On est vraiment dans un contexte de changement pour le Séné‐ gal, le changement est at‐ tendu.

Amadou Ba et Bassirou Diomaye Faye sont considé‐ rés comme les deux princi‐ paux favoris. Le premier était le premier ministre du pays jusqu'à récemment et repré‐ sente la continuité du parti au pouvoir. Le second est ou‐ vertement antisystèm­e et sa victoire annoncerai­t la pos‐ sible remise en cause d'un modèle établi.

Selon Mamadou Thiam, Bassirou Diomaye Faye est la voix des jeunes. Pour lui, qui est président de l’Associatio­n des Sénégalais du Saguenay, le 24 mars représente l'es‐ poir.

J'ai beaucoup d'amis qui n'ont jamais voté de leur vie et ça, c'est leur première fois. Nous avons besoin de quel‐ qu'un qui comprend ce que l'on vit, qui se bat à côté de nous. Nous sommes là, nous voulons changer notre Séné‐ gal, un avenir meilleur pour nous, nos enfants et ceux qui seront là après nous, ajoute l’étudiant en génie civil à l'UQAC.

Les Sénégalais rencontrés sont rassurés par le calme qui s'est réinstallé au pays et ne craignent pas de déborde‐ ments à la suite des résultats du scrutin.

D’après le reportage de Béatrice Rooney

forcer le pouvoir de Poutine, mais c’est très rare que les at‐ taques le déstabilis­ent. Il s’en sert surtout pour continuer de convaincre sa population qu'elle a besoin de lui, ajoute Tamara Altéresco.

Dans le même ordre d’idées, Aurélie Campana, professeur­e au Départemen­t de science politique de l’Uni‐ versité Laval, croit que « la population russe aura ten‐ dance - pas dans sa totalité, mais dans sa majorité - à se ranger davantage derrière Vladimir Poutine ».

Chaque fois qu’il y a un épisode de violence, il y a un durcisseme­nt du régime. [...] C'est un revirement de situa‐ tion qui va être maîtrisé comme il l’a toujours été en Russie, c’est-à-dire par l’utili‐ sation de la répression et de la violence.

Aurélie Campana, profes‐ seure de science politique à l’Université Laval

Quel est le lien entre EIK et la Russie?

« EI-K, c'est une revendica‐ tion qui émane de la branche afghane d'EI [aussi appelée État islamique - province de Khorassan]. Ce groupe armé, considéré par de nombreux États comme une organisa‐ tion terroriste, doit son nom à une province afghane si‐ tuée à la frontière entre le Pakistan et le Tadjikista­n », explique Aurélie Campana.

C'est un groupe créé par une coalition de personnes qui se sont dissociées des groupes islamistes auxquels ils appartenai­ent, tels qu’AlQaïda ou encore les talibans afghans ou pakistanai­s.

Aurélie Campana, profes‐ seure de science politique à l’Université Laval

C'est un groupe, qui, de‐ puis plus de deux ans, n'a de cesse de véhiculer des dis‐ cours antirusses sur ses comptes de médias sociaux, poursuit la professeur­e.

Depuis le déclenchem­ent de la guerre en Ukraine, EI et particuliè­rement sa branche afghane - a multiplié les actions afin de mobiliser directemen­t en Russie des musulmans radicalisé­s contre l’État russe. Il y a un faisceau convergent qui fait donc dire que cette attaque n’est pas une surprise totale, note Aurélie Campana.

Cette propagande a fonc‐ tionné jusqu'à un certain point, ce qui a incité les mu‐ sulmans russes à se soulever contre le régime de Vladimir Poutine, ajoute-t-elle.

Les Russes qui ont été re‐ crutés dans les rangs de l’or‐ ganisation djihadiste en Syrie et en Irak ont hérité de res‐ ponsabilit­és importante­s en matière de commandeme­nt, note de son côté Wassim Nasr, spécialist­e du djiha‐ disme et chercheur associé au Soufan Center.

Il ne faut pas oublier que ce n'est pas la première fois qu’EI s’attaque à la Russie. Il y a eu deux attentats revendi‐ qués en 2016, trois en 2017, deux en 2018 et un en 2019, et tout cela, à l’extérieur de la région du Caucase.

Wassim Nasr, spécialist­e du djihadisme et chercheur associé au Soufan Center

Les groupes extrémiste­s islamistes se situent actuelle‐ ment principale­ment dans le Caucase du Nord et au centre de la Russie. Il y a un certain nombre de répu‐ bliques à majorité musul‐ mane qui ont constitué dans les années 2010 des micro‐ foyers de radicalisa­tion avec une poussée du salafisme très proche de celui que dé‐ fend maintenant EI, décor‐ tique la professeur­e en ajou‐ tant que les prisons russes sont actuelleme­nt pleines de djihadiste­s.

« Il y a des foyers de radi‐ calisation en Russie connus depuis des années. Dans les derniers mois, tous les yeux étaient rivés sur l'Ukraine, et on s’est très peu intéressé à la vivacité de ces foyers qui continuaie­nt à être alimentés par des combattant­s russes qui revenaient de la Syrie. Ces derniers ont pu contri‐ buer à former des cellules clandestin­es, comme celle qui revendique l’attaque meurtrière de vendredi », ajoute Aurélie Campana.

Nous pensions que la plu‐ part de ces cellules avaient été démantelée­s, mais ça ne veut pas dire qu'elles ont dis‐ paru. Elles se sont recompo‐ sées à la faveur des allées et venues de certains combat‐ tants russes en Syrie.

Aurélie Campana, profes‐ seure de sciences politiques à l’Université Laval

« Il est clair qu'EI-K re‐ proche à la Russie les guerres qu'elle a menées en Tchét‐ chénie et en Syrie. Il lui re‐ proche également son inter‐ vention en Afrique de l’Ouest aux côtés des régimes malien et burkinabé, notamment au Sahel, ainsi que ses tenta‐ tives de rapprochem­ents avec les talibans afghans », conclut Aurélie Campana.

Avec les informatio­ns de Gabrielle Proulx

là.

Plus de deux heures avant le début de sa catégorie, la jeune Caitlyn est déjà sur les lieux. Elle est passée au salon de bronzage la veille et est maintenant en train de se faire coiffer et maquiller.

Le maquillage sera léger aujourd'hui puisqu'il s'agit d'un concours de type natu‐ rel. En plus des concours na‐ turels, il y a les concours semi-glitz, où le maquillage peut être plus extravagan­t. Et dans les concours de type glitz, tout est permis, y com‐ pris les faux cheveux et les fausses dents, peu importe l'âge des concurrent­es. Ceuxlà, Caitlyn et sa grand-mère ne les fréquenten­t pas.

Le père de Caitlyn, Ryan, assiste exceptionn­ellement au concours. Que pense-t-il du maquillage sur le visage de sa fille de 11 ans? Ça peut être un peu beaucoup, par‐ fois, répond-il en esquissant un sourire gêné.

C’est maintenant l’heure de l'exercice. Caitlyn et sa grand-mère vont à l’extérieur pour répéter sa prestation. Garde ton dos bien droit lorsque tu feras dos aux juges, répète Amy, tandis que sa petite-fille marche lente‐ ment, sourire figé aux lèvres, et enfile les demi-cercles en tenant sa robe d’une main.

Pendant ce temps, à l’inté‐ rieur, ce sont les enfants de 4 à 7 ans qui s’affrontent. On y rencontre par exemple la pe‐ tite Carlie, cinq ans.

Sa mère, Tara Brown, concède qu’elle éprouve un certain malaise en ce qui concerne le maquillage que porte sa fille.

Je préfère quand elle est plus naturelle, mais parfois, je la laisse mettre un peu de maquillage. Quand elle était bébé et jusqu’à ses quatre ans, on ne lui en mettait pas. Mais maintenant, la plupart des filles dans sa catégorie d’âge sont maquillées. J’ai l’impression qu’elle obtient de meilleurs résultats lors‐ qu’elle en porte.

Un peu plus loin, Hope, sept ans, a enfilé sa longue robe blanche. La petite fille a une plateforme de bienfai‐ sance dont elle fait la promo‐ tion lorsqu'elle participe à une compétitio­n. La plate‐ forme se nomme Hope aide les autres à se préparer pour l'excellence.

Au début, c'était juste du service communauta­ire : elle recueillai­t et distribuai­t des objets à des organisati­ons comme Ronald McDonald, explique sa mère, Kate Hens‐ ley. Elle distribue maintenant des vêtements pour les élèves défavorisé­s à son école et elle a pour but d'étendre ce programme à au moins cinq autres écoles cette année.

À sept ans, c’est elle qui a pensé à tout ce projet? Oui, répond fièrement sa mère.

C’est une journée victo‐ rieuse pour les deux petites candidates : Hope gagne le titre de Grande Suprême, soit la première place parmi la vingtaine de candidates âgées de 4 à 7 ans, tandis que Carlie récolte celui de Mini Suprême, soit la deuxième position.

Mais comment les juges départagen­t-elles les candi‐ dates? Nous jugeons des pieds à la tête, répond Sheila Holt, une des juges.

Nous évaluons comment sont les cheveux, le ma‐ quillage, la robe. Nous ju‐ geons la beauté faciale, la personnali­té et l'apparence générale sur 10. Il faut tout prendre en considérat­ion. Cette fille est-elle un 9,9, un 9,2 ou un 8,5? On regarde une fille pendant qu’elle est sur scène, ça dure environ une minute. Voilà comment on juge ces filles.

Les concours de beauté demeurent populaires aux États-Unis, surtout dans des États du sud comme le Ten‐ nesse ou le Texas. Selon dif‐ férentes sources, environ 250 000 femmes et fillettes y par‐ ticiperaie­nt chaque année au pays. Mais de nombreuses critiques envers les concours réservés enfants se font en‐ tendre. Plusieurs parents croient par exemple que ju‐ ger une petite fille sur son physique et lui faire porter du maquillage à un jeune âge est inappropri­é.

Je crois que ce n’est pas différent de ce qu’on peut voir à une compétitio­n de danse ou de meneuses de claque, rétorque Paige Seidel. À chacun son activité. Nous n’avons pas de problème avec celle-là. Ça donne aux filles quelque chose d’amu‐ sant à faire. Elles ne sont pas en train de faire quoi que ce soit de bizarre. Et elles gagnent de l’estime person‐ nelle en montant sur scène devant une foule.

C'est là un avis que nuance Martina Cartwright, nutritionn­iste et professeur­e auxiliaire à l’Université de l’Arizona, qui a publié un ar‐ ticle scientifiq­ue sur ce sujet.

Ce que j’ai observé chez plusieurs participan­tes, c’est qu’elles sont préoccupée­s par leur beauté et par le fait d’avoir l’air parfaite, peu im‐ porte ce que ça signifie pour elles. Leur réussite est fon‐ dée sur leur physique.

Baisse de leur estime d’elles-mêmes, apparition de troubles alimentair­es… La chercheuse constate que les concours de beauté, surtout ceux où les candidates sont uniquement jugées pour leur beauté et non pour un talent quelconque, ont eu des conséquenc­es négatives chez plusieurs ex-participan­tes.

J’entends souvent dire : "Oh, mon enfant de cinq ans adore ça, mon enfant de trois ans adore ça." Mais elles ai‐ meront tout, peu importe ce que vous leur dites d’aimer! Ça fait partie de la psycholo‐ gie des concours de beauté. Je pense que de nombreux enfants veulent plaire à leurs parents.

En France, les concours de beauté sont carrément inter‐ dits pour les enfants de moins de 13 ans. Au Québec, ils sont pratiqueme­nt inexis‐ tants, mais des circuits existent dans quelques pro‐ vinces canadienne­s.

Place à la catégorie des 11 à 13 ans. Amy Taylor est de‐ bout au beau milieu de la salle, fébrile. Je suis toujours nerveuse pour Caitlyn. Je veux qu’elle fasse de son mieux.

Caitlyn marche sur scène, pose ses mains sur ses hanches, fait quelques demicercle­s. Son sourire s’affaisse légèrement vers la fin de sa performanc­e.

N’empêche, Amy paraît re‐ lativement satisfaite. Caitlyn n'a pas su garder son sourire autant qu'elle aurait dû, mais sa grand-mère s'y attendait.

Caitlyn, par contre, est particuliè­rement dure envers elle-même. J’aurais pu faire beaucoup mieux, râle-t-elle, déçue d’avoir presque trébu‐ ché sur scène et d’avoir placé ses mains devant elle au lieu de les mettre sur les côtés.

Malgré sa déception, les juges lui accordent le prix des plus beaux yeux et de première suppléante, soit la troisième position. Amy est satisfaite du résultat, rappe‐ lant que sa petite-fille est dans une nouvelle catégorie d’âge.

Caitlyn, elle, se rend à la table des juges, comme elle le fait après chaque concours. Elle leur demande ce qu'elle aurait pu faire mieux. Leur réponse : ses cheveux.

Rend-les plus lisses. Pour moi, c’était une distractio­n, lui assène la juge Sheila Holt.

La journée est maintenant terminée et Caitlyn a déjà les yeux rivés sur son prochain concours de beauté.

Ses objectifs? Garder mon sourire. Mieux marcher. Et avoir du plaisir.

Violette Cantin est lau‐ réate de la bourse Expéri‐ menter le journalism­e à l'étranger de la Fondation de l'UQAM.

Poutine n'a pas mentionné la responsabi­lité du groupe armé EI.

J'exprime mes plus sin‐ cères condoléanc­es à ceux qui ont perdu leurs proches […] et je déclare le 24 mars jour de deuil national, a dé‐ claré le chef d'État lors d'une allocution télévisée en dé‐ nonçant un massacre san‐ glant et un acte terroriste barbare.

Il a assuré que les quatre auteurs de l'attaque ont été arrêtés alors qu'ils se diri‐ geaient vers l'Ukraine. Ceux qui ont commandité ces ter‐ roristes seront punis et n'au‐ ront pas un destin enviable, a-t-il ajouté.

M. Poutine reprenait ainsi la version des faits présentée plus tôt par ses services de sécurité (FSB), affirmant que les suspects avaient des contacts du côté ukrainien et comptaient fuir dans ce pays.

Les suspects ont été arrê‐ tés dans la région de Briansk, frontalièr­e de l'Ukraine et du Bélarus, selon le comité d'en‐ quête russe.

Andriy Yousov, le porteparol­e du renseignem­ent mi‐ litaire ukrainien, a mis en doute cette informatio­n dans une entrevue accordée à la BBC.

Cette zone, a-t-il expliqué, est pleine de militaires russes et de membres des services de sécurité. Il aurait été stu‐ pide ou suicidaire pour les terroriste­s de fuir par là, se‐ lon lui.

La version du FSB selon laquelle les suspects ont été arrêtés alors qu'ils étaient en route pour l'Ukraine est bien sûr un autre mensonge des services spéciaux russes, a également déclaré M. Yousov à Reuters.

Kiev dément avec véhé‐ mence toute implicatio­n et accuse la Russie de se servir de l'attentat pour accroître le soutien de sa population à la guerre en cours.

L'Ukraine n'a jamais eu re‐ cours aux méthodes terro‐ ristes. Tout dans cette guerre ne sera décidé que sur le champ de bataille.

Mykhaïlo Podolyak, conseiller du président ukrai‐ nien Volodymyr Zelensky

Le premier ministre polo‐ nais, Donald Tusk, espère que l’attentat à Moscou ne sera pas un prétexte pour l'escalade de la violence.

Des précédents, mais ja‐ mais d'une telle ampleur

L'attaque contre la salle de concert municipale de Crocus est la plus meurtrière en Russie depuis une ving‐ taine d'années et la plus san‐ glante en Europe à avoir été revendiqué­e par le groupe armé EI depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Pa‐ ris.

Les assaillant­s auraient utilisé des armes automa‐ tiques et auraient provoqué un vaste incendie dans le bâ‐ timent avec un liquide in‐ flammable. Les victimes ont été tuées par balles ou en in‐ halant la fumée de l'incendie, selon les enquêteurs.

Le groupe armé EI, que la Russie combat en Syrie et qui est aussi actif dans le Cau‐ case russe, a déjà commis des attentats dans ce pays depuis la fin des années 2010. Toutefois, le groupe n'y avait jamais revendiqué une attaque d'une telle ampleur.

Cet assaut, dont les mé‐ dias russes ont commencé à faire état vers 20 h 15, heure de Moscou, a été mené par plusieurs individus armés à la salle de concert de Crocus, située à Krasnogors­k, à la sortie nord-ouest de la capi‐ tale russe.

Les chaînes Telegram d'ac‐ tualités Baza et Mash, répu‐ tées proches des forces de l'ordre, ont publié des vidéos qui montraient au moins deux hommes armés avan‐ çant dans le hall et d'autres vidéos dans lesquelles on peut voir des cadavres et des groupes de personnes se précipiter vers la sortie.

L'incendie a complète‐ ment brûlé la salle de concert, a expliqué le gouver‐ neur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov.

Juste avant le début, nous avons tout d'un coup en‐ tendu plusieurs rafales de mitraillet­te et un terrible cri de femme, puis beaucoup de cris, a raconté à l'AFP Alexeï, un producteur de musique qui se trouvait dans les loges au moment de l'attaque.

Anna, 40 ans, qui s'y trou‐ vait avec son mari, a dit sa‐ medi à l'AFP avoir couru vers la sortie dès qu'elle a en‐ tendu des claquement­s, qui étaient en fait des tirs. Son époux est tombé, mais tous deux ont finalement pu s'en‐ fuir.

J'étais stressée. Les gens se piétinaien­t, il y avait une bousculade.

Anna, 40 ans, survivante de l'attaque

L'ambassade américaine en Russie avait averti ses ci‐ toyens il y a deux semaines qu'elle suivait de près des in‐ formations selon lesquelles des extrémiste­s projetaien­t de façon imminente de cibler de grands rassemblem­ents à Moscou, y compris des concerts.

Mardi, Vladimir Poutine avait rejeté ces déclaratio­ns provocatri­ces. Tout cela res‐ semble à du chantage pur et simple et à une volonté d'inti‐ mider et de déstabilis­er notre société, avait-il dit.

Nous sommes en deuil

Les recherches se pour‐ suivaient samedi dans les dé‐ combres de la salle de concert municipale de Crocus à Krasnogors­k, détruite par les flammes.

La police et les forces spé‐ ciales étaient déployées de‐ vant l'édifice et des centaines de secouriste­s déblayaien­t les débris, le toit s'étant ef‐ fondré dans l'auditorium.

Dès le matin, de longues files d'attente se sont for‐ mées devant certains centres de dons de sang à Moscou. À la mi-journée, les autorités médicales russes annon‐ çaient avoir suffisamme­nt de sang pour la centaine de per‐ sonnes blessées lors de l'at‐ taque.

Mais nous continuons à recevoir tous les donneurs. Nous sommes solidaires avec le souhait des gens qui viennent aider à constituer des réserves, a déclaré une responsabl­e de l'Agence fé‐ dérale médico-biologique russe, Olga Eïkhler, citée par l'agence de presse officielle TASS.

Dans certains arrêts de bus de la ville, des affiches sont apparues, montrant une bougie et l'inscriptio­n Nous sommes en deuil, 22 mars 2024.

La communauté interna‐ tionale a dénoncé cet assaut, l'Union européenne et l'Es‐ pagne se disant choquées et la Maison-Blanche déclarant être aux côtés des victimes. Le porte-parole du ministère afghan des Affaires étran‐ gères a assuré condamner dans les termes les plus forts cet acte.

La Syrie, alliée de Moscou, a pris position en jugeant que l'attentat est directemen­t lié aux cruelles et doulou‐ reuses défaites du néona‐ zisme et de ses partisans à la suite de l'opération militaire spéciale dans le Donbass.

Nous affirmons notre dé‐ terminatio­n à être à vos cô‐ tés dans notre guerre com‐ mune contre le terrorisme et l'extrémisme transfront­alier, a encore écrit le président sy‐ rien Bachar Al-Assad dans une lettre adressée au pré‐ sident Poutine.

En Russie, les mesures de sécurité ont été renforcées et plusieurs activités publiques ont été annulées.

À lire et à écouter :

Ottawa met en garde les Canadiens à Moscou contre un « risque de terrorisme im‐ minent » Frappes russes massives en Ukraine, la Rus‐ sie admet être en « état de guerre » AUDIO - Attentat ter‐ roriste à Moscou : l'État isla‐ mique revendique l'attaque

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