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Gala Les Olivier : la soirée de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

- Élise Jetté

C’était la victoire de l’hu‐ mour de beaucoup de mots, dimanche, au 25e Gala Les Olivier, alors que Philippe-Audrey Larrue StJacques a remporté les tro‐ phées du spectacle et de l'auteur de l’année pour En‐

fant du siècle.

Il a tenu à souligner l’as‐ pect marginal de son type d’humour qui n’a pas tou‐ jours fait l’unanimité : Vous savez, quand j'ai commencé mes petites blagues sur la poésie, mes référents à la lit‐ térature française que per‐ sonne ne lit et qui te tiennent loin de la sexualité, on m'a dit : "personne ne viendra voir ça".

Lors de la cueillette de son premier trophée de la soirée, celui de l'auteur de l’année, il a, fidèle à luimême, cité la littératur­e clas‐ sique.

Baudelaire dit que le rire est ce qui prouve nos capaci‐ tés intellectu­elles, et je suis vraiment fier d'appartenir à un peuple qui a accordé au‐ tant d'importance à l'humour au point de le transforme­r en un art.

Philippe-Audrey Larrue StJacques, humoriste

C’est Mathieu Dufour, Math Duff, pour les intimes, qui a été couronné par le pu‐ blic avec l’Olivier de l’année. Devenu une vedette du web pendant la pandémie, il rayonne désormais sur scène avec un talent d’improvisa‐ teur hors du commun. C'est la deuxième fois que je gagne un Olivier qui est voté par le public et ça, pour moi, c'est la chose la plus belle au monde, a déclaré l'humo‐ riste.

Il s'est également réjoui de l'engagement des gens qui croient en lui et qui lui permettent de se redresser dans les moments de remise en question par rapport à la place qu'il occupe dans le mi‐ lieu de l'humour : Ce milieulà, on ne sait pas comment prendre ça. Des fois, c'est comme un bâton plein de marde, tu ne sais pas par quel bout le prendre.

Le prix de la découverte de l’année a été remis par nul autre que l’animateur de Dé‐ couverte Charles Tisseyre qui a effectué une présentati­on scientifiq­ue de tous les nom‐ més, pour finalement récom‐ penser la drag queen Mona de Grenoble, grande ga‐ gnante de la troisième saison de la téléréalit­é Big Brother Célébrités.

Elle s'est moquée des messages qu'elle allait proba‐ blement recevoir à la suite de sa victoire, de la part de cer‐ tains complotist­es.

Il y a des gens qui vont m'écrire pour me dire que c'est sûr que c'est une drag queen qui gagne, parce qu'un gouverneme­nt secret a décidé de donner une statue d'Olivier Guimond à une drag pour éliminer la race hu‐ maine. Pas besoin de me l'écrire, vous avez raison, c'est logique.

Mona de Grenoble, humo‐ riste et drag queen

La soirée a également permis de mettre en valeur des projets qui en étaient à leur dernière nomination.

Club Soly a été sacrée meilleure émission de télé humoristiq­ue, au moment où Arnaud Soly a annoncé que l’émission ne reviendrai­t pas pour une nouvelle saison. Je n’avais pas le goût qu’on fasse la saison de trop, a ex‐ pliqué l’animateur durant ses remercieme­nts.

La comédie à sketchs Entre deux draps, qui termi‐ nait son aventure avec une quatrième saison sur Noovo et Crave, a reçu l’Olivier de la série de fiction humoristiq­ue de l’année.

Le sketch radio humoris‐ tique de l’année a été celui de Billy Tellier, Fifty Shades of beige Montréal, entendu à l'émission Debout les co‐ miques. Après douze ans de radio matinale, l’humoriste a raccroché son micro l’an der‐ nier. Il est également reparti avec l’Olivier du numéro d’humour de l’année pour son bien cuit de Guylaine Tremblay à Comediha!.

Honoré du prix de spec‐ tacle d’humour meilleur ven‐ deur, Sam Breton, en repos depuis plusieurs mois dû à un épuisement profession‐ nel, avait tout de même prévu des remercieme­nts qui ont été lus par son ami David Beaucage.

Numéro musical d'ouverture

L’ouverture du gala était pilotée par les deux anima‐ trices de la soirée, Eve Côté et Cathy Gauthier, qui se ren‐ daient à différents endroits clés pour convaincre les hu‐ moristes d’assister au gala. Le tout se concluait avec un enlèvement de France Beau‐ doin (qui avait elle-même kid‐ nappé Eve Côté pour En di‐ rect de l’univers du jour de l’an le 31 décembre dernier).

Le numéro musical s’est donc amorcé en mode En di‐ rect de l’univers avec de nombreuses grandes voix de la chanson du Québec, dont

Patsy Gallant, Pierre Lapointe et Marie-Élaine Thibert qui ont chanté des chansons hu‐ moristique­s marquantes comme Les fesses d’Yvon Deschamps, Papa bande mou de Laurent Paquin et Fantastiqu­e des Denis Drolet.

Quelques courts hom‐ mages

Parmi les différents hom‐ mages qui ont ponctué la soi‐ rée, les 40 ans de carrière de Michel Barrette ont été souli‐ gnés en retirant son dentier au plafond tel un chandail de hockey. Billy Tellier a an‐ noncé que la chanson Le temps d'une dinde, de Michel Barrette, a été vendue à 250 000 exemplaire­s, le double de On va s’aimer encore de Vincent Vallières, ce qui en dit long sur le peuple québé‐ cois.

François Pérusse a concocté un segment des Deux minutes du peuple qui soulignait les 25 ans des Oli‐ vier. Claude Meunier a été couvert d’éloges par Cathy Gauthier avant de décerner un prix. Et un court hom‐ mage a aussi salué la mé‐ moire du père du show-busi‐ ness du Québec, Guy Latra‐ verse, décédé en octobre dernier.

Les numéros d’humour élaborés pour présenter les catégories étaient bien pen‐ sés et souvent plus drôles que les segments d’anima‐ tion. Mégan Brouillard et Si‐ mon Gouache ont offert une solide performanc­e alors que la recrue se moquait de la gé‐ nération de son prédéces‐ seur, en soulignant notam‐ ment la nécessité d’obtenir des commandite­s d’Éros et Compagnie pour faire vivre un balado de la relève humo‐ ristique.

Mentionnon­s tout de même quelques bons gags des coanimatri­ces, dont un clin d’oeil au fait qu’il ne sera jamais nécessaire de changer le nom du Gala Les Olivier, puisque Olivier Guimond, lui, est fiable et que, après la mort de son talk-show, s’il était condamné à l’excel‐ lence, la sentence de Martin Matte est peut-être finie.

Voici les prix décernés durant le 25e Gala Les Oli‐ vier : Émission humoristiq­ue de l'année

Club Soly, (Groupe encore)

saison

3

Numéro d'humour de l'année

Billy Tellier pour son nu‐ méro dans Le grand bien cuit ComediHa! de Guylaine Tremblay

Série de fiction humoris‐ tique de l'année

Entre deux draps, saison 4

(KOTV)

Capsule ou sketch radio humoristiq­ue de l'année

Fifty shades of beige Mon‐ tréal de Billy Tellier à Debout

les comiques

Balado humoristiq­ue avec script de l'année

Les pires moments de l’histoire avec Charles Beau‐ chesne, saison 5 de Charles Beauchesne, François de

Grandpré et Odrée Rousseau

Découverte de l'année

Mona de Grenoble

Spectacle d'humour, meilleur vendeur

Au pic pis à pelle de Sam Breton

Balado humoristiq­ue de l'année

Le podcast des person‐ nages de Jay Laliberté

Auteur de l'année

Philippe-Audrey Larrue-StJacques pour Enfant du siècle

Spectacle d'humour de l'année

Enfant du siècle de Phi‐ lippe-Audrey Larrue-StJacques

Olivier de l'année

Mathieu Dufour

Romance liski.

L’ensemble québécois Constantin­ople a gagné le prix du meilleur album clas‐ sique de petit ensemble pour Il Ponte di Leonardo.

L'Orchestre classique de Montréal, dirigé par Jacques Lacombe, l'a emporté dans la catégorie du meilleur album classique par un grand en‐ semble pour l’enregistre­ment Maxime Goulet - Symphonie de la tempête de verglas.

Nicole Lizée, ancienne‐ ment du groupe The Besnard Lakes, a remporté le Juno pour la compositio­n de mu‐ sique classique de l’année avec Don't Throw Your Head in Your Hands.

Le vidéoclip de l'année a été décerné à Demons d'Alli‐ son Russell, réalisé par son compatriot­e montréalai­s Ethan Tobman.

Des graphistes du Québec ont également été à l'hon‐ neur puisque Nicolas Le‐ mieux, Mykaël Nelson et Al‐ bert Zablit ont reçu le prix du graphisme d'album de l'an‐ née pour Riopelle sympho‐ nique de l'Orchestre sympho‐ nique de Montréal.

d'Alexandra

Stré‐

Gagnants des prix Juno 2024

Artiste de l’année : Tate McRae

Artiste de l'année, choix du public : Karan Aujla

Groupe de l'année : The Beaches

Single de l’année : Greedy - Tate McRae

Album de l’année : 99 Nights - Charlotte Cardin

Album pop de l’année : 99 Nights - Charlotte Cardin

Album francophon­e de l’année : En concert avec l’Or‐ chestre symphoniqu­e de Montréal - Les Cowboys Frin‐ gants & l’Orchestre sympho‐ nique de Montréal (sous la direction du chef Simon Le‐ clerc)

Auteur-compositeu­r de l’année : Aysanabee

Révélation de l'année (solo) : TALK

Révélation de l’année (groupe) : New West

Album ou microalbum (EP) rap de l’année : Panic TOBi

Single rap de l’année : So‐ meone I Knew - TOBi

Album country de l’année : Ahead of Our Time - James Barker Band

Album rock de l’année : Blame My Ex - The Beaches

Album métal/hard de l’an‐ née : As Gomorrah Burns Cryptopsy

Enregistre­ment R&B/soul de l’année : Hello - Aqyila

Enregistre­ment R&B contempora­in de l’année : Never Enough - Daniel Cae‐ sar

Album électroniq­ue de l’année : Infinity Club - BAM‐ BII

Enregistre­ment dance de l’année : Need Your Love - Fe‐ lix Cartal & Karen Harding

Single dance undergroun­d de l’année : Call My Name Blond:ish

Album alternatif de l’an‐ née : Here and Now - Aysana‐ bee

Album adulte alternatif de l’année : Multitudes - Feist

Artiste ou groupe autoch‐ tone contempora­in de l’an‐ née : Inuktitut - Elisapie

Artiste ou groupe tradi‐ tionnel autochtone de l’an‐ née : Sing. Pray. Love. - Joel Wood

Album roots contempo‐ rain de l’année : Stand in the Joy - William Prince

Album roots traditionn­el de l’année : The Breath Bet‐ ween - David Francey

Album blues de l’année : Scream, Holler & Howl - Blue

Moon Marquee

Album de musique glo‐ bale de l’année : Okantomi Okan

Enregistre­ment reggae de l’année : Dread - Kirk Dia‐ mond & Finn

Album de jazz vocal de l’année : Our Roots Run Deep - Dominique Fils-Aimé

Album de jazz de l’année (solo) : Day Moon - Christine Jensen

Album de jazz de l’année (groupe) : Cry Me a River - Hi‐ lario Duran and His Latin Jazz Big Band

Album instrument­al de l’année : When we were that what wept for the sea - Colin Stetson

Album classique de l’an‐ née (solo) : Nielsen: Violin Concerto, Symphony No. 4 James Ehnes

Album classique de l’an‐ née (grand ensemble) : Maxime Goulet : Symphonie de la tempête de verglas Orchestre classique de Mon‐ tréal, dirigé par Jacques La‐ combe

Album classique de l’an‐ née (petit ensemble) : Il Ponte di Leonardo - Constan‐ tinople

Compositio­n classique de l’année : Don’t Throw Your

Head in Your Hands

Lizée

Album jeunesse de l’an‐ née : Welcome to the Flea Circus - The Swinging Belles

Album chrétien/gospel contempora­in de l’année : Ar‐ row - K-Anthony

Album adulte contempo‐ rain de l’année : Heavy Lifting - Amanda Marshall

Album d’humour de l’an‐ née : A Lylebility - Kyle Brownrigg

Vidéoclip de l’année : Ethan Tobman pour Demons, d’Allison Russell

Prix Jack Richardson du réalisateu­r de l’année : Shawn Everett, pour Endless Summer Vacation de Miley Cyrus et What Now de Brit‐ tany Howard

Ingénieur du son de l’an‐ née : Shawn Everett, pour Endless Summer Vacation de Miley Cyrus et What Now de Brittany Howard

Graphisme d’album de l’année : Nicolas Lemieux (di‐ recteur artistique), Mykaël Nelson (concepteur et illus‐ trateur), Albert Zablit (photo‐ graphe) pour Riopelle sym‐ phonique, de l’Orchestre symphoniqu­e de Montréal

Album internatio­nal de l’année : SOS - Sza

- Nicole

Centre Pierre-Péladeau sur ICI TÉLÉ, dimanche dès 20 h et en rattrapage sur ICI

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