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Salon du livre de Trois-Rivières : avec ce petit supplément de chaleur

- Linda Corbo

Comme journalist­e, et en‐ suite comme autrice, Na‐ thalie Petrowski a eu l'ha‐ bitude des salons du livre, mais davantage du côté de Québec et Montréal, dans un environnem­ent diffé‐ rent de ce qu’elle a décou‐ vert à Trois-Rivières depuis jeudi.

Au fil des derniers jours, elle y était sur toutes les tri‐ bunes à titre de présidente d'honneur. Un salon qu’elle visitait pour la première fois et dont elle ressort en en tra‐ çant un agréable bilan.

Quand on est dans un sa‐ lon du livre et qu’on signe, les gens viennent vers nous et sont gentils. Mais ici, il y a comme un supplément de chaleur, de conviviali­té. Je ne dis pas ça pour être fine, c’est vrai, appuie-t-elle. Les gens qui viennent me voir sont fins, mais il y a quelque chose d'autre, c’est un genre de rapport affectueux et convivial. C’est un salon plus petit, plus chaleureux et ça paraît aussi à travers les gens qui viennent m’acheter un livre ou juste me dire bon‐ jour.

Cette année, elle y présen‐ tait le livre qu’elle a écrit sur sa mère. Minou Petrowski, qui est décédée en 2021 et dont elle relate le parcours dans ce bouquin qui a pour titre La vie de ma mère. Un récit dans lequel on recon‐ naît la plume directe de Na‐ thalie Petrowski, mais là aussi, avec un supplément d’humanité.

Je pense que tout le monde a bien compris que c'était un récit très personnel et que j’ai essayé de l’écrire avec le plus d'honnêteté pos‐ sible, dit-elle. Je ne me donne pas le beau rôle là-dedans. Ma mère n’était pas parfaite, mais moi non plus et je ne m'en cache pas dans ce livre.

Il faut dire que depuis qu’elle a quitté les pages du quotidien La Presse, où elle signait trois chroniques heb‐ domadaires, elle a gagné le

micro de La journée est en‐ core jeune et le plateau de C'est juste de la télé, deux tri‐ bunes où les gens peuvent découvrir davantage sa véri‐ table nature.

Depuis que je suis à la ra‐ dio et à la télé, c'est comme une autre Nathalie que les gens découvrent. C’est comme ça que je suis. La ré‐ action des gens a un peu changé et mon image pu‐ blique aussi.

Nathalie Petrowski, au‐ trice

Elle aime bien. Il est loin, désormais, le temps où elle faisait frémir avec ses propos mordants et ses critiques in‐ cisives. L’époque a changé et je suis quelqu'un qui évolue avec son époque. Et on change en vieillissa­nt, aussi, dit-elle, tout sourire.

Or, ce qui ne change pas, c’est son besoin d’écrire. Na‐ thalie Petrowski travaille pré‐ sentement sur un projet de film qu’elle a écrit et qui est en attente. C’est une idée ori‐ ginale sur son sujet de prédi‐ lection, la maternité, plus précisémen­t cette fois sur la procréatio­n assistée. Si elle obtient le financemen­t sou‐ haité, la réalisatri­ce Myriam Bouchard fera vivre son scé‐ nario sur grand écran, elle qui a réalisé les films Mon cirque à moi, Lignes de fuite et 23 Décembre.

Dany Laferrière : de lit‐ térature et de réflexions

L’autre invité qui coiffait un titre particulie­r tout au long du Salon du livre de Trois-Rivières est Dany Lafer‐ rière, qui était l’écrivain en ré‐ sidence, celui à qui on de‐ mande d’écrire un texte par jour pour ensuite le livrer au public.

À son stand, il proposait par ailleurs son livre Un cer‐ tain art de vivre, petit bou‐ quet de réflexions à déguster lentement. Je suis comme ça, dit-il. Enfant, je voyais autre chose que ce que les autres voient. Je n’avais pas l'impres‐ sion que c’était une façon particuliè­re d’être, parce que je trouvais aussi intéressan­t ce qu’ils voyaient et que je ne voyais pas.

Il attribue cette façon par‐ ticulière de voir le monde au fait qu’enfant, il était souvent malade et demeurait avec sa grand-mère. J’ai peut-être eu très tôt une relation avec quelqu'un d'intelligen­t, de calme, de serein, qui me par‐ lait comme à un adulte et qui me poussait à l’observatio­n. On s’asseyait tout le temps sur la petite galerie en avant de la maison et on regardait passer les gens. Elle com‐ mentait. Je regardais la pluie tomber... dit-il.

Il s'en est fait une habi‐ tude de vie, comme en font foi les réflexions qu’il pro‐ pose dans Un certain art de vivre. Ce livre est une sorte de concentré de toute mon oeuvre, dit-il.

Dany Laferrière explique qu’il lui arrive souvent de parler avec des gens qui ont aimé l'écouter à la radio, mais qui ne l'ont jamais lu. Ces gens lui demandent par quelle porte d’entrée ils de‐ vraient intégrer son oeuvre. Jusqu’à la parution de son nouveau livre, il leur répon‐ dait souvent qu'il ne peut pas leur dire quoi lire puisqu'il ne les connaît pas.

Et finalement, la personne part, parce que les gens aiment bien qu'on leur pro‐ pose des choses claires, dit-il. Puis je me suis dit: je vais écrire un livre où je pourrais leur répondre: prenez ça.. Dans ce livre, je parcours l'ensemble de mes réflexions et tout ce qui m'a agité pen‐ dant ce demi-siècle, pour qu’ils puissent voir dans quelle ambiance je suis quand je réfléchis.

Un certain art de vivre est paru aux Éditions Boréal le 12 mars, juste avant son pas‐ sage au Salon de Trois-Ri‐ vières.

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