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La résidence La Victorienn­e devient le Centre de réadaptati­on du Parc-duLac-Beauchamp

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Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais a an‐ noncé lundi l’ouverture du Centre de réadaptati­on du Parc-du-Lac-Beauchamp sur la rue Lucienne-Bour‐ geois, à Gatineau. Celui-ci prend place dans les instal‐ lations de la résidence in‐ termédiair­e La Victorienn­e visée par une cessation prochaine d’activités.

Le CISSS de l’Outaouais devient de ce fait respon‐ sable de ce centre accueillan­t 84 personnes vivant avec une déficience intellectu­elle ou un handicap physique.

Ouverte en juillet 2021 sous l'appellatio­n La Victo‐ rienne, la résidence a été mise en administra­tion provi‐ soire en septembre 2023 à la suite d'un rapport accablant du Protecteur du citoyen.

Le rapport mettait en lu‐ mière une possible maltrai‐ tance organisati­onnelle par négligence ayant précédé le décès de Benoît Lauzon à la suite d’une erreur médicale à l’Hôpital de Hull en 2021. La victime qui vivait avec la tri‐ somie 21 séjournait à la rési‐ dence intermédia­ire La Victo‐ rienne avant sa mort.

Un modèle de gestion qui ne répondait plus

Il y a [dans cette res‐ source] une difficulté au ni‐ veau de la clientèle qui est variée, qui a de la déficience intellectu­elle, de la déficience physique. [...] Il y a 84 usa‐ gers avec des pathologie­s aussi variées, aussi diffé‐ rentes et complexes. Il faut vraiment avoir un modèle de soins qui répond à ce besoinlà, explique l'administra­teur provisoire du Centre de ré‐ adaptation du Parc-du-LacBeaucha­mp, Marc Desjar‐ dins.

Même son de cloche pour le président-directeur géné‐ ral du CISSS de l'Outaouais,

Marc Bilodeau, qui justifie la mise en administra­tion provi‐ soire par des enjeux de sécu‐ rité. Selon lui, son adminis‐ tration a pu tirer des leçons de cette situation pour assu‐ rer le bon fonctionne­ment de l’installati­on.

Beaucoup de choses [ont été] apprises sur l'impor‐ tance pour nous d'exercer une vigie par rapport à nos ressources intermédia­ires, puis s'assurer qu'on est ca‐ pable de monitorer la qualité des soins avec nos équipes qui sont déjà présentes dans ces unités-là, de façon à pré‐ venir des incidents fâcheux pour le futur, a indiqué le Dr Marc Bilodeau.

Plus de ressources et plus de financemen­t

L’ouverture du Centre de réadaptati­on du Parc-du-LacBeaucha­mp a été rendue possible grâce à une collabo‐ ration entre le CISSS de l'Ou‐ taouais, le ministère de la Santé et l’exploitant actuel de la résidence La Victorienn­e dans un contexte de conti‐ nuité pour éviter un déména‐ gement.

On a du financemen­t du ministère pour l'acquisitio­n du bâtiment, donc c'est de l'argent qu'on a sécurisé [...] On a reçu du financemen­t additionne­l de la part du mi‐ nistère également pour sup‐ porter les opérations en plus des soins que l'on offrait dé‐ jà, souligne le PDG du CISSS de l’Outaouais.

M. Bilodeau justifie ces fi‐ nancements par le besoin de rehausser le nombre d'em‐ ployés et la mise en place d'une équipe d'encadremen­t qui n'existait pas avant.

La mère de Benoît Lau‐ zon soulagée

La mère de Benoît Lau‐ zon, Christiane Latour, a dé‐ noncé à maintes reprises les traitement­s reçus par son fils à La Victorienn­e. Cette der‐ nière se dit émue par la nou‐ velle. Elle aurait néanmoins souhaité que le CISSS de l'Outaouais arrive à ces conclusion­s plus tôt.

Mme Latour ose espérer que ce changement va signi‐ fier de meilleurs soins pour les usagers du centre. Je suis contente de savoir que les usagers auront une meilleure qualité de vie. Je garde espoir pour les prochains.

Benoît n’est pas mort en vain, ça aura servi à quelque chose.

Christiane Latour

De la frustratio­n et de la tristesse habitent par contre toujours Mme Latour. Je pense que ça aurait dû être mieux rodé dès le départ, plaide-t-elle. Benoît serait peut-être encore là.

J’estime que le CISSS de l’Outaouais aurait dû prendre le contrôle de la résidence aussitôt que ça a été construit, poursuit Mme La‐ tour. C’est triste qu’il ait dû avoir une sortie publique pour que les choses soient prises en main et entendues sérieuseme­nt.

Un nom d'établissem­ent temporaire

Le président-directeur gé‐ néral du CISSS de l'Outaouais informe que le nouveau nom attribué à l’immeuble n’est que temporaire, déterminé en fonction de la nomencla‐ ture du ministère.

Notre intention est vrai‐ ment de mettre à contribu‐ tion les familles et les rési‐ dents pour le choix du nom définitif parce qu’on pense que c’est important que ça réponde à quelque chose qui les représente.

Marc Bilodeau, présidentd­irecteur général du CISSS de l'Outaouais

Le nom qu’on a actuelle‐ ment, c’est pour dire que c’est une nouvelle adminis‐ tration, une nouvelle pro‐ priété en quelque part pour l’immeuble sachant que ça va probableme­nt être une me‐ sure temporaire, conclut M. Bilodeau.

Avec les informatio­ns de Rémi Authier et de Mama Afou

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