La fin de 5e rang, les adieux à la famille Goulet et à tous les personnages
C’est fini pour rang. Les aventures des cinq soeurs Goulet, qui ont accompagné nos soirées pendant plusieurs années, sont terminées. Nous al‐ lons finalement savoir si elles vivront tranquilles sans la mafia et exploite‐ ront sereinement la ferme familiale. Alerte divulgâcheur
Si vous n’avez pas vu le dernier épisode de la série 5e rang, ne lisez pas la suite de ce texte qui divulgue la fin de l’histoire de la famille Goulet.
Nous avons parlé aux scé‐ naristes de 5e rang, le couple formé par Sylvie Lussier et Pierre Poirier, qui répondent à quelques questions sur la finale rebondissante de la sé‐ rie. Il est parfois difficile de savoir qui parle, car l’une ou l’un commence les phrases et l’autre les termine. D’ailleurs, le duo a mis un point final à sa carrière de scénariste avec ce dernier épisode. L’heure de la retraite a sonné et les deux scénaristes disent ter‐ miner en beauté.
Les 12 derniers épisodes sont les meilleurs que l’on ait écrits de notre vie.
Sylvie Lussier et Pierre Poirier
Dans les derniers épi‐ sodes, on sentait que la ma‐ fia goûterait à sa propre mé‐ decine et laisserait les rési‐ dentes et résidents de Val‐ mont enfin tranquilles. C’est bien ce qui est arrivé avec l’assassinat de Salvatore Conti (Tony Calabretta) et le suicide de Tina Fournier (Bri‐ gitte Poupart), qui comptait emporter Marie-Luce Goulet (Maude Guérin) avec elle. Le triomphe du bien sur le mal, c’est très manichéen. Ça fait 30 ans qu’on fait du feel good, souligne le duo pour expliquer son changement de style dans 5e rang après L’auberge du chien noir et 4 et demi.
Une fin rocambolesque
La finale était planifiée de‐ puis quelques mois, disent les scénaristes. Mais il a fallu vérifier avec la production si elle était réalisable, car la scène allait coûter très cher.
Il fallait scrapper une auto et ça nécessitait une journée de tournage.
Pierre Poirier
Cette scène à la Thelma et Louise a laissé les fans sur le bout de leur chaise quand on a pensé pendant quelques secondes que Marie-Luce al‐ lait mourir avec Tina. Le flash était que ce soit un affronte‐ ment entre les deux femmes.
Leurs deux autres séries cultes, 4 et demi et L’auberge du chien noir, se sont termi‐ nées par une grande fête. Les scénaristes ne voulaient pas la même chose pour 5e rang. Lorsque la voiture a plongé dans le ravin, on s’est demandé si Marie-Luce en était sortie à temps, surtout en voyant la détresse de Charles (François Papineau), de Simon (Simon Pigeon) et de Fred (Maxim Gaudette).
La série a été tellement différente, il y a eu beaucoup de morts et de rebondisse‐ ments. Ceci, en dépit de la vraisemblance, mais c’était de la fiction.
Sylvie Lussier et Pierre Poirier
Le couple sait très bien qu’un nombre aussi élevé d'événements dramatiques dans une ville comme Val‐ mont était invraisemblable. Dès le début, avoir un seul policier et une secrétaire pour une ville, c'était ridicule.
Le duo a décidé de se faire plaisir, ainsi qu’aux fans, jusqu’à la fin. La mafia a fina‐ lement perdu dans un bain de sang et ses différents membres semblaient se tirer dessus les uns les autres. Rien qui ne ressemble à ce qui se passe à Québec. On a l’air de s’en inspirer, mais ça fait longtemps que c’est écrit. C’était sûr qu’il y aurait une rédemption et ça impliquait de se débarrasser de la ma‐ fia, souligne Sylvie Lussier.
Marc Trempe cinq personnes enlève
Parmi les intrigues de la dernière saison : l’enlève‐ ment de cinq personnes par Marc Trempe (Marc Béland), qui s’était évadé de l’hôpital psychiatrique où il était dé‐ tenu. Cette intrigue, qui s’est conclue par la mort de Trempe, a tenu les fans en haleine pendant plusieurs épisodes.
Sylvie Lussier et Pierre Poirier racontent que l’écri‐ ture de cette histoire a été un véritable plaisir scénaris‐ tique. En particulier les deux épisodes parallèles où dans l’un, on voit l’enquête de la police, et dans l’autre, les personnes retenues dans la cave.
Fred et Gladys
L’histoire d’amour entre Fred et Gladys (Julie Roussel) était-elle planifiée depuis longtemps? Les scénaristes expliquent qu’on savait que Gladys était amoureuse de Fred depuis longtemps, mais elle pensait qu’il ne s’intéres‐ sait pas à elle. Le duo a donc décidé de faire plaisir à la majorité des téléspectateurs et des téléspectatrices en les faisant devenir un couple.
Au début, je ne les voyais pas ensemble, dit Pierre Poi‐ rier. Mais Julie [Roussel] et
Max [Maxim Gaudette] sont tellement parfaits. Et Gladys a pris en popularité.
Pierre Poirier et Sylvie Lussier expliquent que c’est l’avantage de l’écriture à long terme. Tu peux faire évoluer tes personnages. On ap‐ prend au fur et à mesure ce qui va leur arriver.
L’évolution de Jean-Mi‐ chel
L’un des personnages pré‐ férés des fans est Jean-Mi‐ chel (Frédéric Millaire-Zouvi), surtout lors de la dernière saison, car il a beaucoup évo‐ lué. Son QI [quotient intellec‐ tuel] n'a pas évolué, soutient Pierre Poirier. Moi je trouve que oui, réplique Sylvie Lus‐ sier. Et le comédien est for‐ midable.
Une révélation sur Ma‐ rie-Jeanne
Le couple souligne avoir pensé, à un moment donné, éliminer la seule soeur de la famille Goulet, Marie-Jeanne (Catherine Renaud), qui avait des liens avec la mafia. Mais ça aurait tué notre créativité et éliminé des intrigues au‐ tour. Et puis Marie-Luce au‐ rait vécu un gros deuil.
Le fait que les cinq soeurs ne s’entendaient pas toujours (on se souvient que MarieLuce
et Marie-Jeanne étaient en froid au début de la série, car la dernière avait fricoté avec le défunt mari de MarieLuce), mais qu’elles finis‐ saient toujours par se tenir entre elles était l’une des forces de la série. En éliminer une aurait brisé la famille.
La paix entre Francine et Marie-Luce
Les relations entre MarieLuce et sa belle-mère Fran‐ cine (Muriel Dutil) n’ont ja‐ mais été cordiales. À la fin, Francine achète une ferme au Costa Rica et vient débau‐ cher Nathalie ( Joëlle ParéBeaulieu), la mère de son pe‐ tit-fils Thomas ( Justin Ley‐ rolle-Bouchard), fidèle em‐ ployée de Marie-Luce. Pour‐ tant, cette dernière ne lui en veut pas et on assiste même à une discussion paisible entre les deux femmes où elles font la paix. J’étais vrai‐ ment contente. Ce sont deux femmes fortes, c'est normal qu’elles se reconnaissent. Ce n’était pas si surprenant, ajoute Sylvie Lussier.
Des départs remarqués
Deux personnages aimés ont été tués par les scéna‐ ristes dans la dernière saison