Saputo achète de l’énergie renouvelable à une entreprise albertaine
Le géant alimentaire Sa‐ puto vient de s'engager à acheter, pour une durée de 15 ans, de l’énergie renou‐ velable à Capital Power, un producteur d’électricité basé à Edmonton.
Saputo, qui se trouve à des milliers de kilomètres à l’est, à Montréal, recevra l'énergie renouvelable de fa‐ çon virtuelle. C'est-à-dire qu’elle ne sera jamais ache‐ minée de façon physique aux sites de production du trans‐ formateur laitier.
La Corporation commer‐ ciale canadienne (CCC), l’agence canadienne de pas‐ sation de contrats entre les gouvernements, décrit l'éner‐ gie virtuelle comme une sorte de certification d’éner‐ gie propre. Ce sont des ac‐ cords financiers entre un producteur d’énergie renou‐ velable et un acheteur où l’acheteur achète des crédits d’énergie renouvelable.
L’accord porte sur de l’énergie éolienne. Le site est actuellement en construc‐ tion, mais une fois achevé, et sous réserve des approba‐ tions réglementaires, l’instal‐ lation éolienne pourrait pro‐ duire un peu plus de 206 000 mégawatts heures par an.
Selon Saputo, cela repré‐ sente plus de 140 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2), ce qui reviendrait à retirer plus de 30 000 voitures de la circulation.
Le directeur du centre Bu‐ siness Renewables, Jorden Dye, voit d’un bon oeil cette annonce. C’est une manière d’amener de la nouvelle énergie propre dans le ré‐ seau.
Le centre est une initiative de l'Institut Pembina, un groupe de réflexion pancana‐ dien sur les énergies propres basées à Calgary.
Jorden Dye explique que l’énergie renouvelable ache‐ tée par Saputo sera envoyée dans le réseau électrique de l’Alberta. Donc pour lui, c’est une façon logique de générer plus d’énergie propre.
Saputo n’utilisera jamais cette énergie directement, mais en l'achetant à Capital Power, elle sera dans le ré‐ seau [local], donc de manière globale, cela réduit les émis‐ sions de GES, soutient-il.
Il ajoute que ce type de contrat d’énergie virtuelle est
une procédure soutenue par deux organisations majeures qui étudie le développement durable : l'initiative Science targets et le Protocole sur les gaz à effet de serre, un proto‐ cole reconnu internationale‐ ment.
Seulement possible en Alberta
Pourquoi l'entreprise Sa‐ puto s’associe-t-elle à une en‐ treprise albertaine située à des milliers de kilomètres pour acheter de l’énergie re‐ nouvelable?
Simplement parce que l’Alberta est la seule province qui permet des contrats énergétiques avec des entre‐ prises privées, explique Jor‐ den Dye.
Saputo affirme que l’ac‐ cord s’inscrit dans la vision de l’entreprise de s’approvi‐ sionner en électricité propre et renouvelable afin de ré‐ duire l’empreinte carbone de [ses] activités.
Ce nouvel accord d’achat d’énergie virtuel permettra à
Saputo de réduire son em‐ preinte mondiale de CO2 de 13 % (par rapport à l’exercice 2020).
Extrait du communiqué de presse de Saputo
L'entrprise montréalaise, qui est l’un des dix plus grands transformateurs lai‐ tiers au monde, veut être un exemple dans l’industrie et jouer un rôle de transforma‐ teur laitier durable.
Capital Power est un pro‐ ducteur d’électricité albertain qui s’est engagé à attendre la carboneutralité d’ici 2045.
Saputo et Capital Power n’ont pas répondu à nos de‐ mandes d’entrevue sur cette transaction annoncée mer‐ credi.