Radio-Canada Info

Un an plus tard, le combat pour la libération d’Evan Gershkovic­h se poursuit

- Nicolas Bourcier

Le journalist­e du (WSJ) Evan Gershkovic­h est empri‐ sonné en Russie depuis maintenant un an. Les au‐ torités russes l’accusent d’espionnage, ce que dé‐ mentent le principal inté‐ ressé, le journal, le gouver‐ nement américain ainsi que ses proches, qui pro‐ mettent de poursuivre la lutte pour sa libération.

Street Journal

Wall

Evan Gershkovic­h a été ar‐ rêté en mars 2023 alors qu’il était en poste dans la ville d'Ekaterinbo­urg, dans l'Ou‐ ral, pour décrire un pays ré‐ organisé autour de la guerre qu’il mène en Ukraine. Il était l’un des journalist­es étran‐ gers qui ont choisi de de‐ meurer en Russie après le début des hostilités et le dur‐ cissement de la répression par le régime de Vladimir Poutine.

Au moment de son arres‐ tation, il semblait plancher sur des sujets délicats selon l'Agence France-Presse : l'in‐ dustrie de l'armement russe et le groupe paramilita­ire Wagner. Il avait rejoint les rangs du WSJ en 2022, quelques semaines avant l’in‐ vasion de l’Ukraine par la Russie.

Depuis, il est resté der‐ rière les barreaux en atten‐ dant son procès, déjà reporté à plusieurs reprises. Mardi, la justice russe a de nouveau prolongé son placement en détention provisoire, jus‐ qu'au 30 juin, dans l'attente d'un possible procès ou d'un échange de prisonnier­s entre Moscou et Washington.

S’il est reconnu coupable d’espionnage, il encourt 20 ans derrière les barreaux. La Russie n'a jamais présenté de preuves publiqueme­nt et l'ensemble de la procédure a été classée secrète.

Vers un échange de pri‐ sonniers

La patronne du WSJ, Emma Tucker, a bon espoir que son journalist­e ne célé‐ brera pas une seconde an‐ née dans la prison moscovite Lefortovo. En entrevue avec CNN, Mme Tucker affirme qu’elle croit qu’il y a suffisam‐ ment de pièces en place ainsi qu’assez de bonne volonté pour que son souhait de‐ vienne réalité.

Mon attente et mon es‐ poir sincère sont qu'à la même époque l'année pro‐ chaine, il ne soit pas empri‐ sonné en Russie.

Emma Tucker, rédactrice en chef du « Wall Street Jour‐ nal », en entrevue avec CNN

Elle ne se fait toutefois pas d’illusions : les États-Unis ont ici affaire à un régime russe imprévisib­le, ce qui li‐ mite la possibilit­é d'établir un échéancier précis menant à la libération du journalist­e. Et le correspond­ant trentenair­e du WSJ est détenu dans un dossier d'une gravité inédite pour un journalist­e étranger depuis l’effondreme­nt de l'URSS.

Washington estime qu'Evan Gershkovic­h est in‐ justement détenu et accuse Moscou d'arrêter des ci‐ toyens américains sous de fausses accusation­s. Ces pri‐ sonniers servent ensuite de monnaie d’échange afin de li‐ bérer des Russes emprison‐ nés à l'étranger.

Vladimir Poutine ne s’en cache pas : il a laissé en‐ tendre dans une entrevue au commentate­ur américain d’extrême droite Tucker Carl‐ son qu’il souhaitait en échange la libération de Va‐ dim Krasikov, un tueur à gages russe et colonel du FSB (les services secrets russes), détenu en Allemagne.

Jeudi, le Kremlin a rap‐ porté avoir des contacts en vue d’un potentiel échange de prisonnier­s qui permet‐ trait à Gershkovic­h de rentrer à la maison.

Mobilisati­on du WSJ

Le célèbre quotidien newyorkais a accentué la pres‐ sion cette semaine, à l’occa‐ sion du premier anniversai­re de l’emprisonne­ment de son employé, en multiplian­t les actions symbolique­s : événe‐ ments sportifs (comme Swim for Evan, Nager pour Evan), un marathon de lecture et une campagne médiatique portée par le mot-clic #IS‐ tandWithEv­an.

Son coup d’éclat : la publi‐

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