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Évacuation­s en Haïti: aide supplément­aire réclamée au gouverneme­nt canadien

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Malgré les évacuation­s qui se poursuiven­t en Haïti, l’incertitud­e et l’inquiétude persistent chez ceux qui ont des proches dans ce pays enflammé par les vio‐ lences des dernières se‐ maines.

Jeudi, une cinquantai­ne de Canadiens ont été éva‐ cués. Le gouverneme­nt fédé‐ ral a organisé neuf vols en di‐ rection de la République do‐ minicaine. Depuis mardi, ce sont 132 Canadiens qui sont de retour au pays. Plus de 3000 personnes seraient tou‐ jours coincées en Haïti selon le service d’inscriptio­n des Canadiens à l’étranger.

Pour moi, le Canada de‐ vrait s'assurer que ces ressor‐ tissants soient pris d'Haïti et rapatriés par le pays. Parce que moi, c'est le Canada qui est venu nous chercher

Véronique Semexant, une Gatinoise d’origine haïtienne.

De savoir que quelqu'un qui serait dépourvu ou que sa famille ne puisse pas l'ai‐ der reste là, je ne comprends pas. Est-ce que c'est parce que ses parents ont des moyens? J'aurais aimé plus d'accompagne­ment du Ca‐ nada, ajoute Mme Semexant.

Cette dernière connaît un couple de personnes âgées parties en Haïti pour y passer l’hiver. Ces deux individus doivent composer dans leur quotidien avec des pro‐ blèmes de santé et de mobi‐ lité.

Mme Semexant explique que le couple a vécu un dé‐ part d'Haïti digne d’un film hollywoodi­en. À l'image d'autres personnes, ils au‐ raient pris un hélicoptèr­e jus‐ qu’en République domini‐ caine.

Ils aboutissen­t à la fron‐ tière de la République domi‐ nicaine où ils sont dirigés fi‐ nalement vers des autobus voyageurs. Ils sont censés se faire déposer à l'hôtel, qui a été choisi et réservé par la fa‐ mille. Ils doivent se dé‐ brouiller par leurs propres moyens, sans parler anglais ni espagnol, relate-t-elle.

Ensuite, comment se rendre à cet avion-là? On fait juste te déposer à l'hôtel. Si tu n’es pas chanceux, on te dépose dans le mauvais hô‐ tel, déplore Mme Semexant.

En date du 22 mars, plus de 1500 personnes avaient perdu la vie dans les vio‐ lences qui font rage en Haïti.

Certaines personnes telles que Wilbène Cenatus déplorent que seuls les Cana‐ diens vulnérable­s puissent être évacués en ce moment. Le résident de Gatineau es‐ time « important » que l’aide soit accessible aux proches des ressortiss­ants canadiens.

Selon lui, il peut être diffi‐ cile pour certains Canadiens de laisser des proches der‐ rière eux au moment où Haïti se trouve en pleine crise poli‐ tique et sécuritair­e.

J'aurais vraiment souhaité que ce soit à la fois pour les citoyens et les résidents, mais des proches et aussi la famille de ces proches, af‐ firme M. Cenatus. Parce que même si le Canadien part, même si le résident part, lais‐ ser sa femme en Haïti ou lais‐ ser ses enfants qui n'ont pas encore la résidence perma‐ nente ou qui ne sont pas en‐ core citoyens canadiens, je ne pense pas que ce serait une décision facile à prendre.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déjà laissé savoir que le gou‐ vernement canadien étudiait d'autres options de départ assisté pour élargir l'évacua‐ tion aux Canadiens, résidents permanents ainsi qu'à cer‐ tains membres de leur fa‐ mille.

Avec les informatio­ns d’Anne-Charlotte Carignan et Amadou Barry

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