« C’est comme jouer à saute-mouton sur les trous » : dans le nord, l’état des routes agace

Des nids-de-poule « larges et profonds » sur la route 11 entre Charlo et Eel River Crossing dans le Resti‐ gouche ont causé de nom‐ breuses crevaisons jeudi.

En fin de journée, huit vé‐ hicules étaient alignés le long de la route 11 avec un point commun : tous ont eu au moins un pneu crevé par des nids-de-poule.

Sur cette section, des di‐ zaines et des dizaines de trous se sont formés. Cer‐ tains font jusqu’à trois pieds de long par deux pieds de large et sont assez profonds pour faire de gros dégâts. La pluie qui est tombée dans les derniers jours a aggravé la si‐ tuation.

Exaspéré, Jason Leblanc, dont la femme a également eu deux pneus crevés et deux jantes endommagées à cet endroit plus tôt dans la journée, a pris son téléphone et a commencé à filmer pour dénoncer la situation.

C’est comme jouer à saute-mouton sur les trous, ça fait pas de bon sens, s’énerve Jason Leblanc, contacté par téléphone.

Ça, c’est l’état des chemins qu’on a dans le nord, dit, agacé, le propriétaire d’une entreprise de recyclage, qui dénonce l’inaction du gouver‐ nement.

Selon lui, les routes du sud de la province qu’il fré‐ quente dans le cadre de son travail, sont plus belles que celles du nord, particulière‐ ment sur cette portion de la route 11 entre Charlo et Dal‐ housie.

On est comme oubliés. On paie des taxes comme tout le monde, on a le droit à des routes, poursuit Jason Leblanc.

Une situation « cin‐ quante fois pire que l'an‐ née dernière »

Le maire de Baie-des-Hé‐ rons, qui comprend ces deux anciennes municipalités, est lui aussi très fâché par la si‐ tuation.

C’est honteux.

Normand Pelletier, maire de Baie-des-Hérons

Normand Pelletier a pu constater la situation sur place jeudi après-midi et a re‐ çu plusieurs plaintes de ses résidents. L’un d’entre eux croit que les réparations sur sa voiture pourraient lui coû‐ ter jusqu’à 6000 $.

Le maire est également inquiet pour la sécurité de ses résidents. Il craint qu’un accident se produise sur cette route.

Avec les autres maires du Restigouche, ils ont réclamé l’été dernier au ministère des Transports et des Infrastruc‐ tures une réfection de la route 11 dans leur région. Se‐ lon Normand Pelletier, le gouvernement a fait des pe‐ tites réparations à l’automne passé mais ne prévoit pas de refaire entièrement cette portion de route entre 2025 et 2026.

C’est pas acceptable que la route principale soit dans un état comme celui-là. Je m’excuse, mais il y a quel‐ qu’un qui ne fait pas sa job, poursuit Normand Pelletier.

Le maire croit que cette portion de route est dans un état cinquante fois pire que l’année dernière en raison de l’hiver doux, des périodes de gel et dégel et de la pluie des derniers jours.

Après ses demandes insis‐ tantes, des équipes du minis‐ tère des Transports sont ve‐ nues en fin de matinée ven‐ dredi pour boucher les cra‐ tères mais Normand Pelletier continuer de demander à ce que la route soit entièrement refaite.

Contacté, le ministère des Transports n’avait pas ré‐ pondu à nos demandes au moment de publier cet ar‐ ticle.