Sega se défait de son studio canadien Relic Entertainment
L’éditeur japonais de jeux vidéo Sega a annoncé céder son studio canadien Relic Entertainment, qu'il avait acquis en 2013. L’entreprise a également mis la hache dans 240 postes supplé‐ mentaires en Europe, après en avoir supprimé 250 dans ce continent en septembre.
Relic Entertainment, basé à Vancouver, est spécialisé dans les jeux vidéo de straté‐ gie. Le studio signe notam‐ ment des titres de la série Warhammer 40,000 et Ages of Empires IV. Il devient main‐ tenant indépendant, avec l’aide de la société d'investis‐ sement britannique Emona Capital. Les conditions finan‐ cières de cette transaction n'ont pas été précisées.
C'est un énorme change‐ ment pour nous, mais une chose ne changera pas : nous voulons créer des expé‐ riences incroyables pour nos joueurs et joueuses.
Un porte-parole du studio Relic Entertainment
Le studio affirme qu’il poursuivra le travail entamé sur ses jeux, notamment avec Company of Heroes 3, dont une mise à jour est pré‐ vue en avril.
Nous tenons à remercier Sega, dont le soutien au fil des ans et les conseils au cours de cette transition ont joué un rôle déterminant dans notre succès. Nous sommes peut-être hors de l'entreprise Sega, mais nous restons proches a déclaré Re‐ lic Entertainment sur les ré‐ seaux sociaux.
L’Europe écope
Les tendances de consommation évoluent rapi‐ dement, en particulier en Eu‐ rope, en raison, entre autres, du déclin de la demande pour des activités à domicile comme les jeux vidéo dans un contexte post-COVID [et] du ralentissement écono‐ mique dû à l'inflation, a justi‐ fié la maison mère de Sega dans un communiqué.
Le groupe a par consé‐ quent entrepris dès sep‐ tembre dernier une restruc‐ turation de ses activités dans le Vieux Continent pour amé‐ liorer sa rentabilité en opti‐ misant ses coûts fixes et se montrant plus sélectif dans ses investissements.
En Europe, le groupe dis‐ pose notamment de bureaux et de studios de développe‐ ment de jeux vidéo au Royaume-Uni, en Bulgarie et en Turquie. Il possède aussi le finlandais Rovio, connu pour ses jeux Angry Birds, depuis l'an dernier, et le stu‐ dio français Amplitude de‐ puis 2016.
En 2023 la maison mère de Sega comptait plus de 8200 effectifs permanents dans le monde, dont 2355 hors du Japon, selon son der‐ nier rapport annuel.
Une industrie mise à mal
L’industrie du jeu vidéo mène actuellement une cure d'austérité dans le monde. Microsoft a annoncé début janvier la suppression de 1900 postes dans ses filiales Xbox et Activision-Blizzard, dont 42 pour ses studios Beenox, basés à Montréal et à Québec.
Au Canada, le couperet est tombé sur Eidos-Mon‐ tréal fin janvier, avec l’an‐ nonce de la suppression de 97 postes. Dans une moindre mesure, le studio Behaviour Interactif, a annoncé se dé‐ partir de 40 personnes à Montréal, et une à Toronto.
En novembre 2023, Ubi‐ soft Canada avait annoncé la suppression de 98 emplois au pays, dont la majorité à Montréal.
D’autres entreprises tech‐ nologiques ont annoncé des licenciements dont on ne connaît pas encore les réper‐ cussions dans leurs bureaux au pays, dont Unity, PlaySta‐ tion et Electronic Arts.