Un filet de balles de foin compostable plutôt que du plastique dans les champs
Des filets de balles de foin compostables entièrement faits à partir de plantes se‐ ront bientôt offerts sur le marché nord-américain.
L'entreprise albertaine Na‐ ture’s Net Wrap travaille sur la conception d'une première solution de rechange au filet de plastique qui devrait être offerte dès ce printemps.
On est très excités; ça fait longtemps qu’on l’attend.
Austin Ruud, directeur gé‐ néral et cofondateur Nature’s Net Wrap
Réduire les dans les champs déchets
Austin et Larry Ruud, les deux cofondateurs de Na‐ ture’s Net Wrap, travaillent sur le projet de filets de balles de foin compostables depuis 2015. Alors que les deux hommes étaient en train de couper la ficelle d’emballage des balles sur leur ranch, ils se sont dit qu’il devait y avoir une solution de rechange à l'utilisation de ce plastique.
Nous utilisons quelques milliers de balles par an, donc vous pouvez imaginer la quantité de plastique qui se retrouve dans notre cour uniquement, dit Austin Ruud.
Selon les données les plus récentes de l'organisme de protection de l'environne‐ ment à but non lucratif
Cleanfarms, les déchets liés aux pellicules de plastique dans l'industrie agricole en Alberta représentaient entre 4250 et 6670 tonnes en 2019.
Assar Grinde, représen‐ tant d’Alberta Beef Producers au sein du groupe Agricultu‐ ral Plastics Recycling et pro‐ priétaire d’une exploitation bovine dans la province, sou‐ ligne que les solutions de re‐ change au plastique dans l’in‐ dustrie agricole se font rares. C’est vraiment frustrant, dit-il. Il accueille ce nouveau pro‐ duit d’un oeil positif : C’est une bonne nouvelle pour l’Al‐ berta.
Le retrait des filets de balle de foin peut parfois être ardu, fait-il remarquer. De ce fait, des particules de plastique peuvent se retrou‐ ver dans les champs. Ainsi, un produit compostable re‐ présente une meilleure op‐ tion que l’utilisation du plas‐ tique, note le fermier.
Compostable, mais ro‐ buste
Selon les tests effectués par l'entreprise, les filets compostables se dégradent en six mois lorsqu’ils sont en‐ fouis dans le sol. Austin Ruud souligne que des recherches supplémentaires sont en cours pour connaître l'inci‐ dence des différents types de sols et des conditions météo‐ rologiques sur la décomposi‐ tion du produit.
Le cofondateur indique que les agriculteurs et les éleveurs pourront utiliser la même quantité de filets d’emballage qu’ils utilisent présentement avec des pro‐ duits de plastique. Il ajoute que la durabilité des filets est semblable à celle des pro‐ duits en plastique, soit envi‐ ron 12 mois. Austin Ruud mentionne que cette solution de rechange au plastique présente la même résistance aux rayons du soleil de même qu'à la pluie.
Le produit peut égale‐ ment servir pour les balles de pailles et d'autres four‐ rages, comme le maïs, le blé, l'avoine ou encore l'orge.
Le prix du produit n’est pas encore connu. Cepen‐ dant, Larry Ruud affirme qu’il devrait se rapprocher de ce‐ lui des filets en plastique : En tant qu’éleveur et utilisateur de ces produits, nous sommes très conscients de la nécessité d’avoir un prix compétitif.
Selon Assar Grinde, si le coût du produit est sem‐ blable à celui du plastique, plusieurs agriculteurs seront intéressés par cette solution de rechange au plastique.
Je crois qu’il y a assuré‐ ment un marché pour ce genre de produit.
Assar Grinde, représen‐ tant d’Alberta Beef Producers au sein du groupe Agricultu‐ ral Plastics Recycling
Des inquiétudes au sujet de la longévité et de la per‐ formance du nouveau pro‐ duit pourraient expliquer une réticence de certains fer‐ miers à se tourner vers cette option, dit-il. Au fur et à me‐ sure que le produit sera plus connu et que l’on connaîtra davantage ses forces et ses faiblesses, il y aura plus d’adhésion, ajoute-t-il.