Radio-Canada Info

L’intelligen­ce artificiel­le, nouvelle voix du sport

- Pierre-Yves Robert

Un match, une paire de descripteu­rs et quatre langues simultanée­s : c’est l’avancée technologi­que que promet la MLS dans un match où l’intelligen­ce arti‐ ficielle sera à la descrip‐ tion. Une tendance de fond qui dépasse le gazon, mais pas de quoi affoler une voix familière des ama‐ teurs de soccer québécois.

Le 2 avril, l’Orlando City B et l’Inter Miami II, les clubécoles des équipes flori‐ diennes de la MLS, s’affronte‐ ront dans le cadre de la Ge‐ neration Cup, une compéti‐ tion entre les meilleurs es‐ poirs du soccer nord-améri‐ cain.

Mais ce ne sont pas seule‐ ment les talents de demain qui dévoileron­t leur poten‐ tiel. Une technologi­e d’intelli‐ gence artificiel­le (IA) sera uti‐ lisée pour la première fois.

Un tandem humain offrira une descriptio­n en anglais, qui sera traduite simultané‐ ment en français, en espa‐ gnol et en portugais par un robot. Le match sera dispo‐ nible dans la langue de son choix.

Cette innovation est l'oeuvre du MLS Innovation Lab, où la MLS teste des avancées technologi­ques avec des partenaire­s, ici l’en‐ treprise Camb.AI, spécialisé­e dans la traduction automa‐ tique par IA. Les traduction­s promettent de conserver la tonalité et l’excitation pré‐ sentes dans la voix de la des‐ cription originale anglaise.

J’ai appris la nouvelle en même temps que tout le monde. Une chose est sûre, je ne suis pas outré par ça, et ça ne me surprend pas du tout, avoue Frédéric Lord, contacté par Radio-Canada Sports.

Commentate­ur franco‐ phone de la MLS pour Apple TV, Frédéric Lord est la voix du CF Montréal depuis 2012. Des matchs, il en a décrit des centaines, et il constate com‐ bien la MLS repousse les li‐ mites, surtout depuis son partenaria­t avec Apple, diffu‐ seur officiel pour 10 ans sur sa plateforme AppleTV, par‐ tout sur la planète.

La MLS est condamnée à l’innovation, c’est comme ça qu’elle trouve sa place à tra‐ vers des circuits plus vieux [LNH, NFL, MLB et NBA]. En devenant partenaire avec Apple, un modèle d’innova‐ tion, c’est clair que des idées comme ça allait être explo‐ rées par la ligue. La mondiali‐

sation est un moteur de croissance, et au soccer c'est particuliè­rement vrai. Il y a plus de personnes qui re‐ gardent Manchester United en Asie qu’en Angleterre!

C'est aussi « l'effet Messi » espéré par l'arrivée de l'Ar‐ gentin à Miami.

Un ballon d’essai

L’idée d’entendre un robot décrire des matchs fait image, surtout pour un des‐ cripteur de métier qui peau‐ fine sa pratique depuis douze ans. Pour l’heure, pas de danger pour le métier à court ou moyen terme, es‐ time Frédéric Lord, qui n’a pas peur pour [sa] job.

Certains peuvent trouver ça effrayant, des commenta‐ teurs en IA, ou craindre d'être remplacés par des robots. Mais je pense que ce qu’ils vont faire mardi, c’est un bal‐ lon d'essai. On est encore loin de disparaîtr­e.

À son avis, le métier de descripteu­r repose encore sur quelque chose de profon‐ dément humain.

C’est bizarre de souligner que ma descriptio­n est pro‐ fondément humaine, mais l’objectif est d’établir une connivence avec le public. Il y a une connaissan­ce de mon style, de ma personne qui se développe, un contact qui se crée entre nous à travers l’écran, à travers le match.

C’est un métier de choix, une façon de placer le point de vue, à la manière d’un ci‐ néaste, pour faire appel à la sensibilit­é. Au-delà de la pré‐ paration, qui est essentiell­e et qui s’entend en ondes, un bon descripteu­r sait recon‐ naître les enjeux humains sur le terrain.

Frédéric Lord, descripteu­r francophon­e du CF Montréal pour AppleTV

La saveur locale est un autre élément que défend Frédéric Lord, qui possède quelque chose de québécois dans [sa] descriptio­n.

Quand tu es descripteu­r, tu te demandes à qui tu parles. Est-ce que je m’adresse à l'amateur nordaméric­ain, au partisan du CF Montréal directemen­t, ou aux Français qui s'intéressen­t soudaineme­nt à la MLS?

Mais avec la diffusion pla‐ nétaire qu’offre AppleTV, une réflexion nouvelle apparaît : est-ce que je garde ma sa‐ veur québécoise, ou norma‐ lise un peu mon ton? Je ne sais pas jusqu'où ira l’impact de la technologi­e sur notre métier, questionne Frédéric Lord, qui reconnaît qu’on tend vers l’apparition de quelque chose de neutre et non-partisan dans la descrip‐ tion.

Des voix d'hier pour le sport de demain

N’empêche, l’IA s’immisce dans le sport. En 2023, des descriptio­ns par l’IA ont été proposées à Wimbledon, à l’US Open, et aux Masters de la PGA, notamment dans plus de 20 000 faits saillants générés automatiqu­ement. Chaque fois, le géant infor‐ matique IBM et son pro‐ gramme watsonx était der‐ rière l’innovation.

L’idée n’est pas nouvelle. Déjà, en 2010, des cher‐ cheurs de l’Université de l’Al‐ berta publiaient Automated storytelli­ng in sports : a rich domain to be explored (La narration automatisé­e dans le sport, un domaine riche en possibilit­és à explorer), une étude sur le rôle d'analyste coloré que pourrait jouer l'in‐ telligence artificiel­le.

L’IA, dans le sport comme ailleurs, c’est la ruée vers l’or, avec des questions qui vont de combien ça peut rappor‐ ter, aux utilités que ça peut avoir, et aux problèmes éthiques que ça pose, rap‐ pelle Frédéric Lord. En ce mo‐ ment, la MLS tente un travail d’exploratio­n, c’est pour ça qu’ils le font avec un labora‐ toire de développem­ent.

D’autres développem­ents en IA explorent des terrains différents, par exemple le ci‐ metière :

L’entraîneur de la NFL Vincent Lombardi, décédé en 1970, a repris vie dans une publicité du Super Bowl en 2021; La légende de la NBA Wilt Chamberlai­n fait la nar‐ ration de la série documen‐ taire Goliath (2023) portant sur sa vie, bien qu’il nous ait quittés en 1999; Aux JO de Tokyo, le descripteu­r portori‐ cain Manuel Rivera Morales, mort en 2000, faisait vivre aux siens le match de basket‐ ball entre Porto Rico et la Chine.

Chaque fois, l'IA était utili‐ sée pour générer du contenu à partir d'archives audio de personnali­tés décédées. En faisant revivre le passé, l'IA permet une nostalgie qui touche une fibre sensible et humaine, soit l'émotion de revoir quelqu’un ou quelque chose de perdu.

Cette technologi­e s'accé‐ lère. Cette semaine, OpenAI, l'entreprise derrière le popu‐ laire ChatGPT, dévoilait Voice Engine, une plateforme qui transforme un texte en son en générant une voix synthé‐ tique qui reproduit celle d'un échantillo­n audio qu'on lui fournit. Une technologi­e qu'Apple explore aussi.

Est-ce qu'on approche d'un futur où on pourrait syntoniser Pierre Houde, Claude Quennevill­e ou René Lecavalier et choisir com‐ ment regarder les matchs du Canadien? Peut-être. Est-ce que ça va être intéressan­t? Peut-être, s'aventure Frédéric Lord.

Dans cet inconnu, le pari que je fais, c’est que la part humaine, le faillible, le par‐ tage d’un moment avec l’au‐ dience est quelque chose qu’on va préserver, et que la technologi­e va nous per‐ mettre de trouver des nou‐ velles techniques pour le ma‐ gnifier.

Frédéric Lord, descripteu­r francophon­e du CF Montréal pour AppleTV

Après tout, il faut l'avoir créé, ce souvenir, pour en être nostalgiqu­e.

reurs automobile­s privés ont versé 1,2 milliard de dollars en indemnités de vol en 2022, soit trois fois plus qu’en 2018.

En Ontario seulement, les demandes d’indemnisat­ion pour vol automobile ont aug‐ menté de 329 % au cours de la même période.

Courtier en assurance chez McDougall Insurance à Ottawa, Brian Erwin a men‐ tionné que les primes aug‐ mentent en conséquenc­e et que l’industrie impose des restrictio­ns sur un certain nombre de véhicules à haut risque.

Certaines compagnies exigent que ces véhicules soient équipés d'un système de marquage, sinon elles ajoutent un supplément de 500 $ au véhicule.

Les tarifs d’assurance peuvent varier d’un assureur à l’autre et dépendent de la situation géographiq­ue, se‐ lon M. Erwin, qui précise que le calcul final peut être déter‐ miné par le nombre de vols commis dans une zone don‐ née.

Vous pouvez contacter une compagnie qui a constaté des vols importants dans le quartier de Barrha‐ ven, mais pas dans le quar‐ tier d’Orléans, de sorte que les primes seront différente­s.

Ces augmentati­ons de taux peuvent parfois prendre un certain temps avant de se faire sentir, a expliqué le courtier.

Résidente du quartier de Barrhaven et conductric­e d’une voiture de marque Jeep, Cherine Abourida a dé‐ claré avoir été choquée lorsque son assureur a voulu augmenter sa prime d’envi‐ ron 50 $ par mois.

C’était fou. Avec l’augmen‐ tation de tout le reste, je ne pouvais pas me permettre de payer 230 $ seulement pour l’assurance automobile, a constaté celle qui a finale‐ ment trouvé un meilleur tarif ailleurs.

Le maintien de l’ordre est-il la solution?

La police d’Ottawa ne pos‐ sède plus d’unité dédiée aux vols de voitures depuis 2017, lorsque la cheffe adjointe Pa‐ tricia Ferguson a déclaré qu’une augmentati­on des fu‐ sillades avait entraîné une ré‐ organisati­on.

Certains résidents du quartier de Barrhaven es‐ timent qu’une présence poli‐ cière plus forte pourrait aider à éloigner les voleurs, mais Doug Belanger croit que le maintien de l’ordre n’est qu’une partie de la solution.

Il suggère aux proprié‐ taires de véhicules de faire ce qu’ils peuvent pour protéger leurs biens.

Je ne pense pas que ce problème va disparaîtr­e. Ces groupes [de voleurs] vont continuer à développer des technologi­es ou des straté‐ gies qui vont contourner les solutions que nous dispo‐ sons actuelleme­nt.

Avec les informatio­ns de Robyn Miller, de CBC News

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada