Radio-Canada Info

Non, vos oeufs ne sont pas plus petits qu’avant

- Daniel Blanchette Pelletier

Des internaute­s ont l’im‐ pression que leurs oeufs ont rapetissé. « Les oeufs gros sont en réalité des oeufs moyens depuis plu‐ sieurs années », nous a écrit l’une d’elles. « Les oeufs qualifiés "gros" ont rétréci », nous a écrit une autre. Vérificati­on faite : il ne s’agit pas d’un autre cas de réduflatio­n à l’épicerie, et une raison tout à fait lo‐ gique se cache derrière cette perception que les oeufs sont parfois plus pe‐ tits.

Jean-Luc Turgeon travaille dans les oeufs depuis plus de vingt ans. Il assure qu’ils ne sont pas plus petits que par le passé, mais comprend d’où vient cette impression.

On change sur une base régulière les troupeaux, ex‐ plique le vice-président des ventes pour le groupe Burn‐ brae Farms, à l’automne, en septembre, puis au prin‐ temps, en mars et en avril.

La poule pond en premier des petits oeufs et évolue vers des moyens, des gros et des extra gros vers la fin de son cycle de ponte, ajoute ce‐ lui qui représente aussi les classifica­teurs d’oeufs. En ré‐ sumé : les jeunes poules pondent des oeufs plus petits que celles en fin de cycle de ponte.

Cette perception que les oeufs sont plus petits, et les commentair­es des consom‐ mateurs, on les voit plus sou‐ vent en période de rotation de troupeau, mais ça de‐ meure selon les règles.

Jean-Luc Turgeon, repré‐ sentant des classifica­teurs d’oeufs

D’autant plus que le cali‐ brage des oeufs est basé sur leur poids, et non leur gros‐ seur.

Chacune des catégories, de très petit à jumbo, est ba‐ sée sur une échelle de poids, de 56 g à 62 g, par exemple, pour les oeufs qualifiés de gros.

C’est l’Agence canadienne d’inspection des aliments qui a déterminé que tous les oeufs en coquille vendus au Canada doivent respecter les mêmes exigences de catégo‐ rie et de taille, qu’ils soient canadiens ou importés.

Ces exigences au poids n’ont jamais changé, assure un porte-parole par courriel.

Le vice-président des ventes pour le groupe Burn‐ brae Farms, Jean-Luc Tur‐ geon, ajoute que, dans une même catégorie de poids, la taille de l'oeuf peut aussi va‐ rier. Il y a une différence, pas tant évidente, mais qu’on peut quand même remar‐ quer à l’oeil nu, indique-t-il.

On n’a pas un troupeau qui pond des oeufs moyens, et c'est sa job pendant un an, et un autre troupeau qui pond des gros. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.

Jean-Luc Turgeon, repré‐ sentant des classifica­teurs d’oeufs

Les oeufs, tranquille­ment, évoluent, enchaîne-t-il. Chez un producteur donné, il peut y avoir beaucoup de moyens, et un peu de gros. Et au fur et à mesure que les poules vieillisse­nt, ça change.

Dans les périodes de changement­s de troupeau, on a une injection soudaine de jeunes pondeuses, et on revient avec des oeufs au dé‐ but des catégories en plus grande quantité , renchérit-il.

Règle générale : les oeufs de calibre gros sont pondus en plus grande quantité et sont donc ceux qu’on trouve le plus sur le marché. Quant aux détaillant­s, ils tiennent sinon tous les formats au fil des mois, de petit à jumbo.

Ce n’est donc pas un autre cas de réduflatio­n dans les produits frais, comme avec les fraises, où un nouveau contenant de 750 ml a été in‐ troduit sur le marché au prin‐ temps et privilégié au 1 l par les détaillant­s. Ni comme les clémentine­s, où les formats de 1,8 kg et 2,3 kg existaient déjà, mais dont le plus petit des deux est dorénavant plus répandu en épicerie que le plus gros.

L’Agence canadienne d’ins‐ pection des aliments dit tou‐ tefois prendre au sérieux les questions de fausses déclara‐ tions. Vous pouvez lui faire un signalemen­t si vous jugez que vos oeufs ont été mal ca‐ librés.

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