La Suisse et la France enveloppées dans un voile de sable du Sahara
Poussées par le sirocco, un vent venu d’Afrique, envi‐ ron 180 000 tonnes de poussière de sable du désert du Sahara sont ve‐ nues obscurcir le ciel en Suisse et dans le sud de la France, causant des maux de tête aux autorités de santé publique.
Jean-Claude Dusse (Les Bronzés font du ski) croirait probablement à une halluci‐ nation liée à un abus de li‐ queur de crapaud, mais c’est pourtant vrai : des quantités phénoménales de sable issu du Sahara sont venues ap‐ porter une teinte sépia à la blancheur immaculée des alpes suisses et françaises.
Si ces poussières ne peuvent pas rayer les skis, comme l'a assuré Météo‐
Suisse à l’AFP, elles peuvent en revanche avoir un effet sur la fonte et notamment celle des glaciers. En rédui‐ sant le pouvoir de réflexion de la glace, la poussière faci‐ lite l'absorption de l'énergie solaire, accélérant ainsi le ré‐ chauffement de la couche su‐ périeure de neige ou de glace.
« Quantité exception‐ nellement élevée »
En entrevue à la radio suisse, le météorologue Ro‐ man Brogli, de SRF Meteo, a indiqué que ces poussières ont vraisemblablement at‐ teint quelque 180 000 tonnes. Il s'agit d'une quan‐ tité exceptionnellement éle‐ vée , selon lui.
C’est au sirocco, un vent venu du Sahara que l’on doit ce phénomène. Il crée des tourbillons dans le désert et propulse les particules de sable jusqu'à 4500 mètres d'altitude. Emportées par le vent, ces poussières circulent vers le sud de la France plu‐ sieurs fois par an, mentionne Futura Science dans un ar‐ ticle sur le sujet.
Néanmoins les quantités de sables reçues en mars sont les plus importantes de‐ puis au moins 10 ans, selon ce média français dédié aux sciences.
Les autorités de santé publique aux aguets
Si ces particules, riches en minéraux, sont bonnes pour les sols des jardiniers, il n’en va pas de même pour les poumons.
Le réseau français de sur‐ veillance de la qualité de l’air avisait encore dimanche les habitants de la Corse (une île au sud du pays) de la qualité de l’air très mauvaise et re‐ commandait d’éviter les acti‐ vités physiques intenses.
En cause, les particules PM10. Ces particules peuvent aggraver les symptômes de certains problèmes respira‐ toires, en plus de causer de la toux, des irritations des voies respiratoires, de la diffi‐ culté à respirer et de l’asthme, surtout chez les jeunes enfants et les per‐ sonnes plus vulnérables, mentionnent les autorités de santé publique.