T.-N.-L. craint maintenant une baisse du nombre d’étudiants étrangers
Le gouvernement fédéral n’est pas clair sur l’impact qu’aura sa décision de limi‐ ter le nombre d’étudiants étrangers, affirme le mi‐ nistre de l’Immigration de Terre-Neuve-et-Labrador.
En janvier, le gouverne‐ ment Trudeau a annoncé un plafond de deux ans sur le nombre d’étudiants interna‐ tionaux, notamment à cause des pressions qu'ils exercent sur le logement. Ottawa a ainsi fixé une limite de 360 000 permis d’études en 2024, soit 35 % moins qu’en 2023.
Le nombre de permis est réparti entre les provinces.
Le mois dernier, Gerry
Byrne, le ministre de l’Immi‐ gration à Terre-Neuve-et-La‐ brador, apparaissait bien heureux de l’idée. Il entre‐ voyait une possible augmen‐ tation du nombre d’étudiants étrangers, et par le fait même une occasion de crois‐ sance démographique et économique.
Le ministre dit maintenant que le message qu’il reçoit d’Ottawa est différent. Il craint à présent que le nombre de permis d’études reste le même, ou même qu’il diminue.
L’an dernier, environ 3000 étudiants étrangers ont étu‐ dié à Terre-Neuve-et-Labra‐ dor.
Nous avons besoin de clarté de la part d’Ottawa, a déclaré Gerry Byrne. Il y a trop d’ambiguïté, soutient-il.
Dans un courriel, Immi‐ gration, Réfugiés et Citoyen‐ neté Canada a rappelé que la répartition des permis d’études entre les provinces se fait en tenant compte de leur population, ainsi que du nombre de demandes qu’elles ont reçues et approu‐ vées dans le passé.
Les discussions entre Ot‐ tawa et les provinces et terri‐ toires se poursuivent, a indi‐ qué le porte-parole Rémi La‐ rivière.
Andrew Furey, le premier ministre de Terre-Neuve-etLabrador, a écrit mercredi dernier à Justin Trudeau.
Il affirme que l’allocation des permis d’études dans les provinces de l’Atlantique dif‐ fère sensiblement du plafond initialement annoncé et de l’engagement d’Ottawa de les distribuer en fonction de la population de chaque pro‐ vince et territoire.
Cette approche déséquili‐ brée crée des défis particu‐ liers pour notre région, en particulier lorsqu’on tient du compte du nombre moins élevé d’étudiants internatio‐ naux, écrit Andrew Furey, au nom du Conseil des premiers ministres de l’Atlantique.
Ailleurs dans l’est du pays, des intervenants du milieu universitaire au NouveauBrunswick et en NouvelleÉcosse ont souligné que chaque demande de permis d'études nécessite une lettre d'attestation d’une province, mais que ce ne sont pas toutes les personnes qui la reçoivent qui décident de ve‐ nir dans cette province.
En d'autres mots, disentils, le taux de conversion dans leurs provinces est plus faible que les chiffres avan‐ cés par Ottawa.
Pour cette raison, ils au‐ raient aimé avoir la permis‐ sion d’inviter davantage d’étudiants étrangers, pour s’assurer qu’un nombre rai‐ sonnable accepte.
D’après le reportage de Rob Antle, CBC