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Des chocolats de Pâques populaires malgré une facture salée

- Bianca Sickini-Joly

Les chocolater­ies de l'Abi‐ tibi-Témiscamin­gue ont la cote cette fin de semaine à l'occasion de Pâques.

L'explosion du prix du ca‐ cao force la clientèle et les fa‐ bricants à s'ajuster davan‐ tage que les dernières an‐ nées. Néanmoins, la clientèle demeure au rendez-vous.

À Ville-Marie, Noël St-Ger‐ main sort des Chocolats Mar‐ tine le sac rempli de gâteries. Pour les enfants, c'est un dé‐ lice, et pour les grandes per‐ sonnes aussi! lance cet habi‐ tué de la chocolater­ie ren‐ contré samedi matin.

Il n'est pas le seul à gâter ainsi ses proches : la proprié‐ taire Line Descoteaux affirme que les gens demeurent gé‐ néreux malgré le contexte économique.

Cette année, ce que j'ai re‐ marqué, c'est que les gens achètent moins de gros [cho‐ colats] et plus de petits. Ils en achètent quand même pour un peu tout le monde, ex‐ plique-t-elle.

Malgré les célébratio­ns de Pâques plus hâtives cette an‐ née, Mme Descoteaux se ré‐ jouit de l’achalandag­e. D’ha‐ bitude, quand Pâques est tôt, les ventes sont moins bonnes (...). Mais sais-tu quoi? Ça va super bien! s’ex‐ clame la chocolatiè­re entre

deux clients.

Des chocolats de 10 % à 15 % plus chers

Pour éponger la facture de plus en plus salée des in‐ grédients, Line Descoteaux a dû se résoudre à augmenter le coût de ses produits de 15 %.

On sent qu’il y a une crainte des gens avec la si‐ tuation économique et on est quand même un produit de luxe, donc on écope un peu, admet-elle, mais pas de stress.

À Val-d'Or, la propriétai­re de Choco-Mango, Olga Coro‐ nado, a vu le prix d'achat de son cacao augmenter de 45 %. Pour éviter de refiler la to‐ talité de la facture à ses clients, Mme Coronado a ajouté un 10 % supplémen‐ taire à ses chocolats tout en réduisant la taille de certains.

Le chiffre d'affaires est le même que l'année passée, mais moi je paye beaucoup plus cher les chocolats cette année, indique Mme Coro‐ nado.

Pour combler le manque à gagner, des coupures dans d’autres postes de dépenses, comme l’emballage, ont dû être faites. Nous, comme propriétai­res, on travaille plus fort, ajoute-t-elle.

La chocolatiè­re remarque que les passants repartent avec un seul gros chocolat de 50 ou 60 $ plutôt que plu‐ sieurs petits moulages. On ne sait pas si c’est quelqu’un qui achète juste un coco pour partager avec toute la famille, se questionne-t-elle.

Couper dans les profits en attendant que les prix chutent

Pour le copropriét­aire du Gisement Bistro-Chocolater­ie à Rouyn-Noranda, Thomas Deslaurier­s, il s'agit d'une an‐ née record. La clientèle est au rendez-vous, c’est une des meilleures années pour Pâques au magasin, se ré‐ jouit-il.

M. Deslaurier­s s'estime chanceux d'avoir acheté son cacao avant la hausse impor‐ tante des derniers jours, qui a franchi les 10 000 $ améri‐ cains la tonne. Il a légère‐ ment augmenté ses produits, mais a dû retrancher des profits de sa marge.

On n’a pas tant augmenté parce qu'on est conscients que tout est déjà tellement cher, donc on a diminué notre marge de profit. On es‐ père que ça redescende, dit l’entreprene­ur.

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