Le Traité Petapan « en péril » à cause de « la mauvaise foi du Québec »
Dans un communiqué de presse diffusé le 1er avril, les chefs Gilbert Dominique (Mashteuiatsh), Martin Du‐ four (Essipit) et Réal Tet‐ taut (Nutashkuan), évoquent le « constat dé‐ plorable » d’une « impasse ».
Le 31 mars 2023 était, ini‐ tialement, la date butoir convenue pour que les négo‐ ciations autour du Traité Pe‐ tapan soient terminées. Un engagement que le gouver‐ nement avait pris avec les trois communautés innues.
Le premier ministre du Québec François Legault s'y était lui-même engagé lors de la dernière campagne électorale, relançant l'opti‐ misme au sein des Premières Nations.
En 2024, après 40 ans de négociations, le traité semble être en péril selon les trois chefs qui estiment que le gouvernement du Québec a renié son engagement.
Nous avons été trompés. Gilbert Dominique, Martin Dufour et Réal Tettaut, chefs
Ils accusent également le premier ministre du Québec de reporter sans cesse une rencontre qu’ils demandent depuis longtemps.
Ces reports systéma‐ tiques semblent être le reflet de l’attitude de ce gouverne‐ ment depuis plus d’un an, la‐ quelle ne peut être qualifiée autrement que de mauvaise foi.
Gilbert Dominique, Martin Dufour et Réal Tettaut, chefs
Rendez-vous manqué avec l’histoire, positions poli‐ tiques colonialistes du gou‐ vernement de la CAQ, déra‐ page provoqué par le Qué‐ bec… Les mots sont durs de la part des Innus.
À plusieurs reprises, les chefs avaient accordé un dé‐ lai supplémentaire à Québec qui souhaitait clarifier les choses avec ses fonction‐ naires.
Face à cet immobilisme, les Innus préviennent être prêts à envisager la voie judi‐ ciaire, car la patience de nos Premières Nations a atteint sa limite.
Les chefs rappellent aussi que le gouvernement tente de rouvrir certaines clauses du traité qui étaient pourtant déjà négociées.
Selon les trois chefs, le
Québec se trouve à renier plusieurs éléments fonda‐ mentaux se trouvant dans l’Entente de principe d’ordre général qu’il a signé en 2004 avec les trois communautés et le Canada .
Rappelons que le texte ne vise pas à éteindre les droits ancestraux des Innus, mais au contraire, de les renforcer en les clarifiant.
Cette dernière année, même le gouvernement fé‐ déral, qui sera lui aussi signa‐ taire du Traité, a fait part de son agacement concernant la position de Québec.
Ce traité, s’il est signé, sera le premier depuis la Convention de la Baie James et du Nord québécois, en 1975.