Ce qui change dans votre portefeuille à partir du 1er avril
Taxe carbone, tarifs d’élec‐ tricité, augmentation de la taxe d'accise sur les vins et spiritueux et hausse du sa‐ laire minimum fédéral : voici certains changements à prévoir dans votre porte‐ feuille à partir du 1er avril. Hausse de la taxe car‐ bone
Le prix de la taxe carbone passe de 65 $ à 80 $ la tonne le 1er avril. La tarification fé‐ dérale de la pollution par le carbone est appliquée par‐ tout au pays sauf au Québec, en Colombie-Britannique et dans les Territoires du NordOuest, qui ont leur propre système fiscal de lutte à la pollution.
Le Canada a deux pro‐ grammes différents de tarifi‐ cation du carbone : l'un pour les grandes industries, où les entreprises paient sur une part de leurs émissions réelles, et l'autre est une taxe à la consommation qui est appliquée aux achats de combustibles fossiles.
La taxe à la consomma‐ tion touche les particuliers, les petites et moyennes en‐ treprises, les Premières Na‐ tions, ainsi que les opéra‐ tions du secteur public comme les hôpitaux, les uni‐ versités, les écoles et les mu‐ nicipalités. C’est cette taxe qui entre en vigueur le 1er avril.
La redevance sur les car‐ burants s'ajoute au prix de plus de 20 sources de carbu‐ rant différentes qui pro‐ duisent des émissions de gaz à effet de serre (GES) lors‐ qu'elles sont brûlées pour produire de l'énergie, notam‐ ment l'essence, le propane, le diesel et le gaz naturel. Le coût supplémentaire varie selon la quantité de GES pro‐ duite par chaque type de car‐ burant pour fournir de l’éner‐ gie.
La taxe carbone sur l'es‐ sence passe donc de 65 $ à 80 $ la tonne, ce qui équivaut à 17,6 cents le litre, soit une hausse de 3,3 cents le litre. Remplir un réservoir de 50 litres coûtera environ 8,80 $
en prix du carbone, soit envi‐ ron 1,65 $ de plus que le 31 mars. Le prix d'un litre de diesel inclura 21,39 cents en taxe carbone, comparative‐ ment à 17,38 cents aupara‐ vant. Pour le propane, la taxe carbone est maintenant de 12,38 cents le litre, au lieu de 10,08 cents auparavant. Une bonbonne de propane pour barbecue standard de 20 livres inclura environ 2,20 $ en prix du carbone, compa‐ rativement à 1,78 $ l'année dernière. Pour le gaz natu‐ rel, les ménages canadiens consomment en moyenne 2280 mètres cubes de gaz naturel annuellement, sur‐ tout pour le chauffage. Avec la hausse à 80 $ la tonne, cela représente un ajout de 15,3 cents au mètre cube de gaz naturel, au lieu de 12,4 cents.
De façon indirecte, la tari‐ fication du carbone entraîne aussi une hausse des coûts sur d'autres biens, puisque les entreprises qui doivent la payer augmentent le coût de leurs biens et services pour compenser. Les montants va‐ rient selon l'industrie, mais Statistique Canada estime qu’elle a augmenté le prix des aliments d'environ 0,3 % et celui des vêtements de 2 % depuis sa création.
Les provinces qui parti‐ cipent au système fédéral de tarification sur le carbone re‐ çoivent également la remise fédérale, à raison de quatre versements par année, en fonction de la taille de la fa‐ mille. Le prochain versement de la remise est prévu le 15 avril.
Chaque année, Environne‐ ment et Changement clima‐ tique Canada calcule les reve‐ nus attendus de la tarifica‐ tion du carbone dans chaque province et retourne 90 % de ces revenus sous forme de remises. Le 10 % restant sert à augmenter les redevances accordées aux résidents ru‐ raux et à aider les entre‐ prises à devenir plus éco‐ nomes en carburant, mais ces programmes ont été très lents à être déployés; la plu‐ part des entreprises n'ayant rien reçu depuis la mise en place de la tarification sur le carbone, il y a cinq ans.
Les redevances aug‐ mentent à mesure que le prix augmente, mais cette année, de nombreux mé‐ nages des provinces de l'At‐ lantique ne verront pas d'augmentation. En effet, près d'un tiers des ménages de ces provinces utilisent du mazout et sont exemptés de‐ puis octobre dernier de la ta‐ rification sur le carbone, et ce, pour trois ans.
Entrée en vigueur de la hausse des tarifs d'HydroQuébec
La hausse annuelle des tarifs d’électricité au Québec entre en vigueur le 1er avril. Elle est plafonnée à 3 % dans le résidentiel, tel que prévu dans le projet de loi 2, adopté par l’Assemblée na‐ tionale en février 2023.
Selon Hydro-Québec, cette indexation annuelle fait en sorte que la facture men‐ suelle d'électricité augmen‐ tera de 2,35 $ pour un loge‐ ment de cinq pièces et de‐ mie, de 4,39 $ pour une mai‐ son de 111 mètres carrés, de 5,82 $ pour une maison de 158 mètres carrés et de 7,17 $ pour une grande maison de 207 mètres carrés.
Les tarifs de la clientèle d'affaires (commercial) aug‐ mentent de 5,1 %, ce qui cor‐ respond à la variation an‐ nuelle de l'indice moyen des prix à la consommation au Québec entre septembre 2022 et septembre 2023.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) dénonce cette hausse qui représente, selon ses cal‐ culs, des coûts excédentaires de 231 M$ en 2024.
Les PME sont déjà bien af‐ faiblies par la pénurie de main-d'oeuvre, la hausse des coûts et la dette pandémique qu'elles ont accumulée. Ce n'est pas pour rien qu'on as‐ siste à une augmentation du nombre de fermetures d'en‐ treprises. Et que fait le gou‐ vernement du Québec? Il pige davantage dans les poches des petites et moyennes entreprises, dont plusieurs luttent pour joindre les deux bouts à chaque fin de mois… Quand on en vient à espérer que cette nouvelle soit un poisson d'avril, on voit qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
François Vincent, vice-pré‐ sident pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Cet ajustement s'applique à tous les tarifs d'affaires, sauf le tarif industriel de grande puissance, qui aug‐ mente plutôt de 3,3 %. Le Québec demeure l'endroit en Amérique du Nord où les in‐ dustries paient l'électricité le moins cher.
Hausse des tarifs d’Éner‐ gie NB
Les tarifs des clients rési‐ dentiels d’Énergie NB vont augmenter d’environ 13 % le 1er avril.
Une augmentation provi‐ soire des tarifs de 9,8 % a été approuvée par la Commis‐ sion de l'énergie et des ser‐ vices publics du NouveauBrunswick. L'augmentation de 9,8 %, elle, n'est qu'une mesure provisoire. Des au‐ diences sont prévues dans les prochains mois afin de prendre une décision finale.
La Commission de l'éner‐ gie et des services publics du Nouveau-Brunswick a aussi approuvé une augmentation des tarifs de 3 %, parce que les coûts d'exploitation du service public étaient plus élevés que prévu.
Hausse du salaire mini‐ mum fédéral
Le salaire minimum fédé‐ ral passe à 17,30 $ à l'heure dès le 1er avril. Le taux ho‐ raire minimal fédéral était auparavant de 16,65 $, ce qui représente une hausse de 0,65 $ de l’heure.
Environ 30 000 tra‐ vailleurs dans les entreprises privées sous compétence fé‐ dérale verront donc leur sa‐ laire augmenter, selon Em‐ ploi et Développement social Canada. Ils oeuvrent par exemple dans le transport routier, les entreprises de se‐ mences et de grains, les usines d'aliments pour ani‐ maux ou dans les services de messagerie.
En annonçant cette aug‐ mentation, à la fin mars, le ministère a soutenu que ce rajustement reflète la hausse de 3,9 % de la moyenne an‐ nuelle de l'Indice des prix à la consommation au Canada pour 2023.
Le ministre fédéral du Tra‐ vail, Seamus O'Regan, avait justifié la hausse en affir‐ mant que tout le monde res‐ sent les effets de l'inflation et qu'en conséquence, les sa‐ laires doivent donc suivre l'évolution du coût de la vie.
Le salaire minimum fédé‐ ral a été instauré en 2021, alors à 15 $ l'heure, et est ajusté annuellement selon la moyenne annuelle de l'Indice des prix à la consommation de l'année précédente.
Au Nouveau-Brunswick, le salaire minimum provincial passe de 14,75 $ à 15,30 $ de l'heure au 1er avril.
Hausse de la taxe d'ac‐ cise sur les vins et spiri‐ tueux
Le gouvernement fédéral plafonne à 2 % l'augmenta‐ tion annuelle de la taxe d'ac‐ cise sur les bières, les spiri‐ tueux et le vin. Depuis 2017, cette taxe était indexée à l'in‐ flation. Mais l'an dernier, le fédéral avait choisi de plafon‐ ner la hausse à 2 %. Le taux d'inflation élevé en 2022 au‐ rait poussé l'augmentation de la taxe en 2023 à 6,3 %, un niveau historique.
Au Nouveau-Brunswick, les clients d’Alcool NB doivent s’attendre à une hausse moyenne des prix de 2,8 %. Si une partie de ces augmen‐ tations sont liées aux taxes d'accise fédérales, les chan‐ gements sont principalement liés à une hausse de prix im‐ posée par la province du Nouveau-Brunswick.
Avec les informations de La Presse canadienne, de Thomas Gerbet et d’An‐ dréanne Williams
ront un enjeu lorsque l’arri‐ vée des baleines dans le golfe, en mai, provoquera la fermeture d’importantes zones de pêche.
Ça peut être extrêmement significatif, explique M. Des‐ bois. La fermeture de zones de pêche obligera un nombre grandissant de pêcheurs à exploiter des zones de pêches de plus en plus pe‐ tites, diminuant ainsi les taux de captures.
Le prix du crabe sème des doutes sur la rentabi‐ lité de la saison
Les pêcheurs de crabe jugent le prix actuel du crabe sur les marchés très inquié‐ tant, et ce en plus de la dimi‐ nution de 30 % des quotas de pêche de crabe des neiges dans la zone 12.
Après avoir vécu une an‐ née déficitaire l’an dernier, M. Desbois dit qu’il reste beau‐ coup de chemin à faire.
Les marchés pourraient se stabiliser, et une demande importante de crabe ainsi qu'un ajustement de prix à la hausse pourraient être une lueur d’espoir pour les pê‐ cheurs de crabe gaspésiens.
Toutefois, l’inquiétude de M. Desbois est palpable.
Ça va être difficile la ren‐ tabilité cette année.
Daniel Desbois, président de l'Association des crabiers de la Gaspésie
En ce moment, le prix pro‐ posé par l’Association québé‐ coise de l’industrie de la pêche (AQIP) avoisine les 2,50 $ la livre neiges.
C’est une modeste aug‐ mentation de 25 cents com‐ parativement à l’an dernier, et un prix nettement insuffi‐ sant, déplore Paul Boudreau. Il s’attend à une augmenta‐ tion du prix sur le marché in‐ ternational qui pourrait at‐ teindre entre 3,50 $ et 4 $ la livre.
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