Budget provincial : des organismes franco-manitobains expriment leurs attentes
À la veille du budget pro‐ vincial, des organismes de la francophonie manito‐ baine expriment leurs at‐ tentes concernant les fonds qui leur seront al‐ loués.
Dans son prochain bud‐ get, le gouvernement du Ma‐ nitoba ciblera les secteurs dans lesquels il prévoit faire ses dépenses, et les orga‐ nismes francophones sou‐ haitent occuper une place importante dans la réparti‐ tion de différentes assiettes budgétaires.
La Société de la franco‐ phonie manitobaine (SFM) espère avoir des suivis par rapport à l’entente CanadaManitoba sur les services en français, une entente qui n’est toujours pas renouve‐ lée.
C’est un dossier qui a un impact sur beaucoup d’orga‐ nismes. Certains sont finan‐ cés directement à travers cette enveloppe, et puis ça les met dans une situation de précarité par rapport à leur budget, fait valoir le directeur général adjoint, Jean-Michel Beaudry.
Ce dernier explique que le gouvernement a déjà indiqué que l’enveloppe augmentera, mais il reste à voir comment cela se traduit pour le Mani‐ toba, dit-il.
Selon lui, certains dossiers devraient être priorisés par le gouvernement : l'éducation et la petite enfance ainsi que le système de santé.
Ce sont deux systèmes qui sont énormes au sein de l’appareil provincial, où on s’attend [à ce que] la lentille francophone soit appliquée et qu’on aille chercher des améliorations de ce côté-là, soutient-il.
De l'avis de M. Beaudry, les organismes qui souffrent depuis longtemps de sous-fi‐ nancement devraient être abordés avec une grande considération, afin de redon‐ ner son éclat à la francopho‐
nie.
Le Centre culturel francomanitobain (CCFM) dit quant à lui avoir besoin d’une mise à jour de ses fonds d'opéra‐ tion, qui sont restés inchan‐ gés depuis 20 ans, explique la directrice générale, Ginette Lavack.
Malgré les années qui ont passé sans un changement du budget de l’organisme culturel, Mme Lavack a bon espoir que, cette fois, la si‐ tuation sera prise en main, et qu'une solution favorable sera accordée à l’organisme.
Nous avons besoin de fonds pour redonner de l’éclat au CCFM. Nous avons des projets d’infrastructures au niveau de l’atrium, pour le rénover, l’élargir, et sans fonds, pour l’instant ce n’est pas possible, explique-t-elle.
Du côté de la Maison des artistes visuels francophones (MAVF), la directrice de l'éta‐ blissement, Lou-Anne Bour‐ deau, note la même stagna‐ tion financière que le CCFM. Ces dernières années, il y a eu une baisse, une paralysie dans les montants alloués, dit-elle.
Elle suppose que l’infla‐ tion a eu un effet sur les allo‐ cations de tous les orga‐ nismes, mais elle espère que ceux-ci auront quand même une part du budget alloué.
Dans le milieu culturel francophone, il est très im‐ portant que les promesses faites par le nouveau gouver‐ nement soient tenues, sou‐ ligne-t-elle.
Mme Bourdeau précise que la MAVF reçoit des sub‐ ventions par projet. Cepen‐ dant, même si l'organisme est dans une bonne situation comparativement à d’autres organismes, pour tenir à long terme, il lui faudrait des sub‐ ventions à long terme.
Avoir du financement sur plusieurs années permet une certaine stabilité, permettant aux organismes de grandir. C’est important de le considé‐ rer, pour garder le secteur vi‐ vant et lui préserver sa com‐ pétitivité, insiste-t-elle.
À son avis, les arts et la culture sont un aspect impor‐ tant de la société et per‐ mettent de diminuer le ma‐ rasme économique que peut apporter l’inflation.
Selon Lou-Anne Bour‐ deau, malgré la période éco‐ nomique plus délicate, il est important que nous soyons capables de nous reconnaître quelque part, et ce sont les arts qui offrent ce miroir-là; les arts visuels, la musique, le théâtre qui permettent [cela].
Les organismes de la fran‐ cophonie manitobaine res‐ tent unanimes sur la néces‐ sité d'investir dans leurs fonctionnements et leurs projets, ce qui aura des re‐ tombées positives à long terme sur les communautés, soulignent-elles.