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Lansdowne 2.0 fera l’objet d’un vote épineux qui pourrait définir le projet

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Le projet Lansdowne 2.0 est sur le point de franchir une étape clé. Les conseiller­s municipaux d’Ottawa doivent voter sur le contrat de constructi­on du nouvel aréna et des es‐ trades du stade mardi.

Ce contrat devant faire l'objet d'un appel d'offres l'année prochaine, le person‐ nel de la Ville d'Ottawa de‐ mande également au Comité des finances et des services organisati­onnels de la Ville 4 millions de dollars pour fi‐ nancer les travaux de conception détaillés.

Tout cela se fait dans un délai serré et peut-être trop serré, selon une avocate spé‐ cialisée dans la constructi­on, Annik Forristal.

La course aux plans pour‐ rait entraîner toutes sortes de problèmes, avertit Mme Forristal, qui est également co-responsabl­e du groupe national sur les infrastruc‐ tures et la constructi­on chez McMillan LLP et ancienne in‐ génieure.

Il semble que la phase de conception soit susceptibl­e d'être précipitée, parce qu'ils essaient d'obtenir des permis de construire avant l'entrée en vigueur du nouveau code de la constructi­on, expliquet-elle.

La Ville estime qu'elle dis‐ pose d'environ un an pour présenter le projet dans le cadre de l'ancien code de la constructi­on. Si ce délai est dépassé, elle risque de de‐ voir redessiner les plans, ce qui entraînera­it des coûts et des retards considérab­les.

Ce n'est pas beaucoup de temps pour un projet très compliqué, observe Mme Forristal.

Parler de codes de constructi­on, de marchés pu‐ blics et de modèles de livrai‐ son peut sembler technique et bizarre, mais un architecte d'Ottawa, Toon Dreessen, considère qu'il s'agit d'un moment décisif pour Lans‐ downe.

C'est absolument essen‐ tiel, soutient-il. Le modèle de passation des marchés défi‐ nit le résultat.

Alors que les travaux de conception se poursuiven­t, le personnel municipal sou‐ haite conserver l'architecte que l'Ottawa Sports and En‐ tertainmen­t Group (OSEG) a engagé pour élaborer des plans conceptuel­s. Ils es‐ timent que cela permettra de conserver l'élan et de faire avancer le projet sans heurts.

Selon un rapport du per‐ sonnel de la Ville présenté

devant le Comité des fi‐ nances et des services orga‐ nisationne­ls, le lancement d'un processus de concep‐ tion concurrent­iel ouvert à d'autres architecte­s ajoute‐ rait des mois et potentiell­e‐ ment des millions de dollars au projet.

Le conseiller du quartier de la capitale, Shawn Me‐ nard, qualifie ce contrat de fournisseu­r unique. Selon lui, un concours ouvert pourrait donner lieu à une meilleure conception.

M. Dreessen, qui n'a au‐ cun lien avec le projet, par‐ tage cet avis.

Selon lui, l'idéal serait que la Ville lance une invitation aux architecte­s, présélec‐ tionne quelques candidats et présente les projets au public et à un jury.

Ce qui m'inquiète, c'est que nous n'ayons qu'un seul choix, soulève néanmoins M. Dreessen.

Un modèle mais plus risqué éprouvé,

La Ville a bénéficié des conseils du cabinet de consultant­s KPMG pour l'ai‐ der à choisir le type de contrat à utiliser.

Le consultant a préféré des modèles de livraison plus collaborat­ifs - conception­constructi­on progressiv­e et gestion de la constructi­on à risque - au modèle tradition‐ nel de conception-soumis‐ sion-constructi­on, qui sépare les travaux de conception et de constructi­on dans des contrats distincts.

Le personnel de la Ville a par contre réorganisé le clas‐ sement, plaçant la concep‐ tion-constructi­on en tête. Leur rapport cite le rapport d'enquête publique sur le train léger, qui exhorte la Ville à utiliser des approches établies pour les grands pro‐ jets d'infrastruc­ture.

Bien que le personnel de la Ville affirme avoir plus d'expérience avec cette ap‐ proche éprouvée, M. Drees‐ sen qualifie le modèle de conception-constructi­on d'option absolument la plus risquée pour la Ville.

Il existe des modèles al‐ ternatifs qui sont beaucoup plus collaborat­ifs, beaucoup plus engageants, avance-t-il.

Selon Mme Forristal, le principal avantage de ces modèles alternatif­s est de permettre à l'équipe de constructi­on d'intervenir plus tôt, afin qu'elle puisse don‐ ner son avis sur la concep‐ tion avant qu'il ne soit trop tard.

C'est particuliè­rement utile pour les projets impor‐ tants et coûteux comme celui de Lansdowne, car le coût de la correction des problèmes de conception pendant la constructi­on est astronomi‐ quement plus élevé que s'ils étaient détectés dès le début, explique-t-elle.

Les architecte­s peuvent dire : ''N'est-ce pas magni‐ fique?'' et l'entreprene­ur peut répondre : ''Oui, mais étant donné les contrainte­s de l’en‐ droit, je ne peux pas construire ça sans que ça coûte beaucoup d'argent supplément­aire'', explique-telle.

Ils sont donc en mesure d'être présents à la table des négociatio­ns et de fournir des conseils pragmatiqu­es sur la mise en oeuvre, qui ont nécessaire­ment des implica‐ tions en termes de calendrier et de coûts.

Si l'approche privilégié­e par la Ville - conception-sou‐ mission-constructi­on - peut sembler offrir une plus grande certitude en matière de coûts, cela peut s'avérer trompeur.

Actuelleme­nt, l'estimation approximat­ive de la Ville est de 419 millions de dollars. La procédure d'appel d'offres devrait permettre de la préci‐ ser, mais Mme Forristal met en garde contre le fait de considérer cette estimation comme un prix définitif.

Quoi qu'il en soit, quel que soit le risque pris par les propriétai­res, il y a toujours une marge de manoeuvre dans ces contrats pour ajus‐ ter ces chiffres en cas d'im‐ prévus, informe-t-elle.

Elle a fait néanmoins re‐ marquer que le modèle conception-applicatio­nconstruct­ion est le plus cou‐ rant, et que le niveau de confort de la Ville avec ce modèle est un élément perti‐ nent à prendre en considéra‐ tion.

Vous pouvez prendre n'importe lequel de ces mo‐ dèles et vous tirer une balle dans le pied, mais si vous exécutez très bien l'un de ces modèles, tous peuvent fonc‐ tionner, déclare-t-elle.

L'appel d'une associa‐ tion communauta­ire : un autre risque

La Ville a avancé une autre raison pour rejeter l'un des modèles privilégié­s par KPMG : une contestati­on juri‐ dique de la part de l’Associa‐ tion communauta­ire du Glebe.

Le personnel ne peut pas délivrer de permis de construire tant que l'appel du groupe auprès du Tribunal ontarien de l'aménagemen­t du territoire n'est pas résolu. Selon eux, cela annule l'un des avantages de la gestion de la constructi­on au risque, qui permet à la constructi­on d'avancer en même temps que la conception.

D’après Mme Forristal, le calendrier du tribunal est tel‐ lement chargé qu'il pourrait falloir de nombreux mois pour obtenir une audience.

Et que se passerait-il si le tribunal se prononçait contre la Ville?

Des décisions pourraient être prises qui auraient un impact matériel sur la conception, indique-t-elle. Nous devons donc concevoir maintenant, puis refaire toute la conception dans six mois, dans dix mois, lorsque l'issue de la procédure sera connue.

Si l'on ajoute à cela les dé‐ lais très courts imposés par le code de la constructi­on, elle estime que le respect des exigences budgétaire­s de la

Ville n'est pas une recette ga‐ gnante.

Outre les 4 millions de dollars pour les travaux de conception, le personnel de‐ mande également aux conseiller­s une ligne de cré‐ dit de 20 millions de dollars, garantie par la Ville, qui cou‐ vrirait les flux de trésorerie pendant la constructi­on.

Le rapport présenté de‐ vant le Comité des finances et des services organisati­on‐ nels de la Ville établit égale‐ ment un calendrier détaillé du projet.

Il prévoit que l'appel d'offres pour la constructi­on sera lancé à la mi-2025. La constructi­on de l'aréna de‐ vrait prendre environ deux ans, et deux autres années pour les tribunes du stade du côté nord.

Cela nous amène aux alentours de 2029, date à la‐ quelle la constructi­on des tours résidentie­lles au-des‐ sus des tribunes pourrait commencer.

Quelle que soit la décision du Comité, elle devra être soumise à l'approbatio­n fi‐ nale du conseil municipal.

Après cela, le seul obs‐ tacle au conseil pour le projet est un vote sur les accords ju‐ ridiques, le prix final de la constructi­on et la valeur des droits aériens pour les tours au-dessus des tribunes.

Avec les informatio­ns d’Arthur White-Crummey, CBC News

province sera donc davan‐ tage étudié que ce auquel il avait peut-être l’habitude.

Deux récents sondages des firmes Angus Reid et Mainstreet Reserach ont confirmé que le parti conser‐ vateur de la province avait le vent en poupe.

Avec les informatio­ns de Meera Bains

président du conseil de quar‐ tier du Vieux-Limoilou.

L'administra­tion Mar‐ chand veut justement aller de l’avant avec des projets pi‐ lotes principale­ment parce que des projets de verdisse‐ ment ne parviennen­t pas à voir le jour, notamment dans Limoilou.

Il y a un grand potentiel et on estime qu'à cause de l'en‐ jeu de gouvernanc­e actuel, ça limite énormément ce qu'on peut faire avec ce tré‐ sor-là dans notre quartier, poursuit le président du conseil de quartier.

L'échéancier des projets pilotes demeure à préciser, mais ils seront assurément mis en branle cette année. On va tester dans les pro‐ chaines semaines et dans les prochains mois, on va mettre de l'avant des projets pilotes qui testent différents modes de propriétés, mentionne

Mélissa Coulombe-Leduc. On va regarder ce qui marche et ce qui ne marche pas et ap‐ prendre de ça.

Après la première phase de test, la Ville espère tirer des apprentiss­ages de ces projets pilotes d’ici la fin de l’année 2024 ou au début de 2025.

Tout sauf la municipali‐ sation

Sans en dévoiler spécifi‐ quement la teneur, la conseillèr­e souligne que la Ville considère maintenant plusieurs possibilit­és pour les ruelles, dont une de celles proposées par le Conseil de quartier du Vieux-Limoilou concernant la mise en place de fiducies propriétai­res.

On ne regarde pas néces‐ sairement que les gens de‐ viennent 100 % propriétai­res, mais est-ce que des OBNL peuvent se créer? Est-ce qu’il y a des fiducies qui peuvent se mettre en place ? Le but ultime reste toujours qu’il y ait une réappropri­ation de ces endroits-là, plaide Mé‐ lissa Coulombe-Leduc.

La Ville ne cherche pas non plus une uniformité au‐ tant dans le mode de pro‐ priété que dans la fonction‐ nalité de la ruelle. Après une analyse, la municipali­sation des ces espaces est écartée en raison des coûts potentiel‐ lement élevés.

Mélissa Coulombe-Leduc fait entre autres valoir l’enjeu du déneigemen­t en hiver, mais aussi de l’entretien en été.

Si les citoyens deviennent propriétai­res, la question de la taxation est très minime, [ce qui serait] l'inverse si la Ville [achetait] les ruelles, croit la conseillèr­e munici‐ pale.

C’est pourtant la munici‐ palisation que préfère le Conseil de quartier du VieuxLimoi­lou, comme le prône aussi le parti Transition Qué‐ bec. On estime que des biens collectifs doivent être gérés par le collectif, martèle le président Raymond Poirier.

Se rejoindre à mi-che‐ min

Au départ, la Ville suggé‐ rait que les résidents rive‐ rains des ruelles en de‐ viennent propriétai­res. Cer‐ tains n’ont toutefois pas en‐ vie d’écoper de ce genre de responsabi­lité. C’est ce qui a poussé le Conseil de quartier du Vieux-Limoilou à amener la Ville plus loin dans ses ré‐ flexions.

On s’est rendu compte que toutes les options n’avaient pas nécessaire­ment été bien évaluées et que tous les cadres réglementa­ires im‐ posés aux ruelles n’avaient pas été suffisamme­nt creu‐ sés et que des modes de pro‐ priété alternatif­s comme des fiducies sociales n’avaient pas été considérée­s, relève Raymond Poirier.

Il salue maintenant l’ou‐ verture de la Ville à vouloir essayer différente­s pistes pour régler l’enjeu. On fait des premiers pas dans le contexte où on veut trouver des solutions. On a conscience que la solution n'arrivera pas en criant ci‐ seau, soutient le président du Conseil de quartier.

Il aimerait tout de même voir l’expertise citoyenne prendre une plus grande place au sein des démarches de l’administra­tion munici‐ pale.

C’est un bon signe de voir que la Ville s'implique, mais on aimerait qu’elle s'implique avec nous plutôt que de s'im‐ pliquer de son côté et de nous arriver avec des propo‐ sitions. Il y aurait un gain d'acceptabil­ité sociale et un gain d'efficacité à travers la collaborat­ion, plaide-t-il, en terminant.

Avec des informatio­ns de Louis-Simon Lapointe et de Magalie Masson.

Selon lui, d'autres pays, comme la Russie, la Chine et la Biélorussi­e, qui sont d'im‐ portants producteur­s de po‐ tasse, pourraient être des points d'atterrissa­ge de ces compagnies.

Une structure de rede‐ vances et de taxation stable et prévisible est ce qui main‐ tient les entreprise­s de po‐ tasse dans la province, sou‐ tient Warren Kaeding.

Un avis partagé par l’éco‐ nomiste et expert en rede‐ vances sur les ressources na‐ turelles de l'Université de Calgary, Jack Mintz.

Si vous finissez par rendre les investisse­ments moins at‐ trayants, cela pourrait être un problème, dit-il.

Toutefois, l’économiste et ancien député néo-démo‐ crate, Erin Weir, a déclaré qu'il était peu probable que les entreprise­s s'en aillent.

Selon lui, les sanctions im‐ posées à la Russie et à la Bié‐ lorussie en font des endroits peu attrayants pour la constructi­on de nouvelles mines.

En plus, dit-il, le gouverne‐ ment biélorusse est proprié‐ taire de l'industrie de la po‐ tasse, ce qui signifie que les entreprise­s occidental­es risquent de ne pas pouvoir y faire des affaires.

M. Cline soutient qu'avec les pressions actuelles sur le système éducatif et la crise croissante des sans-abri, nous devrions demander aux entreprise­s les plus riches de payer davantage.

Avec les informatio­ns de Jason Markusoff

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