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Le village de Ma-Me-O Beach endetté de 5 M$ pourrait être fusionné à un comté

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Le ministre des Affaires municipale­s de l’Alberta a lancé un examen de viabi‐ lité du village d’été de MaMe-O Beach, à 100 km au sud-ouest d’Edmonton, pour déterminer si la com‐ munauté est à même de survivre par ses propres moyens ou elle devrait être fusionnée au comté de We‐ taskiwin.

Le processus a été initié en décembre, après que le système défaillant de traite‐ ment des eaux usées du vil‐ lage lui ait coûté plus de 5 millions de dollars.

La mairesse de Ma-Me-O

Beach, Christine Holmes, élue en 2021, indique que le village est paralysé financiè‐ rement.C’est dur de faire n’importe quel projet, n’im‐ porte quelle améliorati­on d'infrastruc­tures, ou même simplement de grandir natu‐ rellement comme commu‐ nauté, reconnait-elle.

La dissolutio­n du village pour en faire un hameau pourrait donc être bénéfique, tant pour sa communauté que pour le comté auquel il sera rattaché, mais le proces‐ sus ne sera pas facile pour autant, dit la mairesse.

C’est dur d’imaginer que l’on va perdre notre identité et notre culture unique.

Christine Holmes, mai‐ resse de Ma-Me-O Beach

Processus légal

Le projet d'infrastruc­ture de traitement des eaux était un point litigieux dans la communauté dès le départ, affirme Christine Holmes. Sa constructi­on, achevée en 2017 par la compagnie PME inc., a coûté près de trois mil‐ lions de dollars.

En moins d’un an, les fuites ont commencé, notam‐ ment en provenance de toi‐ lettes. Des failles ont égale‐ ment été identifiée­s dans le système de chauffage élec‐ trique du système, qui était censé éviter le gel des conduites en hiver.

Malgré les réparation­s que le contractan­t a été forcé de faire, le système n’a ja‐ mais fonctionné correcte‐ ment, explique la mairesse. En février 2020, le village a fi‐ nalement porté le litige de‐ vant un arbitre, après le refus de la compagnie de pour‐ suivre les réparation­s. Il sou‐ haitait également être payé pour le travail effectué jus‐ qu’alors.

En mars 2023, l’arbitre s’est finalement prononcé contre Ma-Me-O Beach, en attribuant au contractan­t les dommages et en refusant la demande reconventi­onnelle du village. D’après une sen‐ tence arbitrale, le projet avait été miné par un désign raté.

Face aux coûts de répara‐ tion et aux frais de justice en‐ gendrés, le village s’est re‐ trouvé endetté de 5,35 mil‐ lions de dollars.

En mars, 279 résidents et propriétai­res ont reçu une lettre leur informant qu’ils devaient aider à assumer les coûts de cette dette en dé‐ boursant entre 19 000 $ et 21 000 $.

Personne n’est vraiment content

Miles Jackson, un résident de longue date du village, qui s’est insurgé contre le projet depuis ses débuts, n'est pas surpris de l'issue de la situa‐ tion. Personne n’est vraiment content, seulement 10 % des gens soutenaien­t le système de traitement des eaux et ils l’ont adopté malgré toute l’opposition, dit-il.

Les résidents ont même demandé à la province d’in‐ tervenir pour que le projet n'aille pas de l'avant, en vain.

Tous les niveaux de gou‐ vernement nous ont ignorés.

Miles Jackson, résident de Ma-Me-O Beach

Les résidents devront tout de même payer leur dette, même si le village est dissous à l’issue de cet examen de viabilité, a indiqué la mai‐ resse, d’après des informa‐ tions de la province.

Elle explique qu’ils auront trois choix : payer le moment forfaitair­e de 19 000 $ à 21 000 $ proposé, opter pour un remboursem­ent de dette sur 20 ou 25 ans, ou enfin payer 10 000 $ cette année, puis 9000 $ sans compter les inté‐ rêts l’année suivante.

Les résultats de l’examen de viabilité seront dispo‐ nibles en janvier 2025. Le mois suivant, les résidents de Ma-Me-O Beach voteront sur le devenir du village. Ils sont dès à présent invités à rem‐ plir un sondage en ligne, qui sera clôturé lundi.

Avec les informatio­ns de Kashmala Fida Mohatarem

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