La Saskatchewan tire moins de bénéfices générés par la potasse, selon un ex-ministre
La Saskatchewan ne tire pas assez de bénéfices gé‐ nérés par la potasse, selon l’ancien ministre néo-dé‐ mocrate Eric Cline. Auteur d’un nouveau livre intitulé « Squandered : Canada's Potash Legacy », M. Cline appelle au changement de la structure de taxation ac‐ tuelle qui ne profite pas à la province.
À l'émission Blue Sky de CBC mercredi, Eric Cline, diri‐ geant du secteur minier, dit espérer que son nouveau livre sensibilise le public sur la question de l'équité fiscale des entreprises de potasse.
C'est une question très importante pour la province, qui fera une grande diffé‐ rence en termes d'avenir et de l'égalité des chances, ou de ce que je considère comme un fossé croissant entre les personnes qui vivent désespérément dans la pauvreté et les personnes dont la richesse augmente, explique Eric Cline à Leisha Grebinski.
La Saskatchewan est le premier producteur mondial de potasse. Ce minerai sert principalement à la produc‐ tion d'engrais, utilisé pour en améliorer la croissance et le rendement de la production agricole.
Selon M. Cline, le terrain plat de la province facilite l'accès à l'exploitation du mi‐ nerai par rapport à d'autres régions comme l'Alberta, dont la configuration géogra‐ phique est plus rocheuse.
Il affirme que ce que la Saskatchewan tire comme bénéfices exceptionnels des entreprises de potasse cho‐ querait les gens.
Les impôts et les rede‐ vances que nous recevrons pour 2023 s'élèvent à 730 millions de dollars, alors qu'ils étaient estimés à 1,3 milliard de dollars il y a un an, dit-il.
Ces 730 millions de dol‐ lars représentent un revenu de 9 milliards de dollars pour l'entreprise.
Des changements s’im‐ posent
Eric Cline affirme qu'en 2015, les entreprises ont payé davantage sur les reve‐ nus - environ 12 % - de 6 mil‐ liards de dollars, et à peu près le même montant sur les revenus de 5,7 milliards de dollars en 2018.
Cependant, en 2023, avec des revenus allant jusqu'à 9 milliards de dollars, les entre‐ prises n'ont payé que 8 %.
Je pense que la plupart des gens comprennent que lorsque vos revenus aug‐ mentent, vous payez plus d'impôts. Mais dans le cas des entreprises de potasse, comme leurs revenus aug‐ mentent en raison de la hausse des prix, et qu'il s'agit pour l'essentiel de bénéfices exceptionnels, nous leur pré‐ levons en fait un pourcen‐ tage plus faible, a déclaré M. Cline.
Trop d'impôt fera fuir les investisseurs selon un député de Parti saskatche‐
Lors du débat sur le bud‐ get à l'Assemblée législative le 25 mars, le député du Parti saskatchewanais Warren Kaeding a rappelé que le NPD avait nationalisé l'indus‐ trie de la potasse dans les années 1970.
Le NPD a acheté cinq mines et créé la Potash Cor‐ poration of Saskatchewan (PCS) en tant que société d'État en 1975.
Cependant, celle-ci a fina‐ lement été privatisée et ven‐ due en 1989 par le gouverne‐ ment du Parti progressisteconservateur dirigé par Grant Devine.
Elle a ensuite fusionné avec Agrium pour former Nu‐ trien.
Lorsque le NPD a nationa‐ lisé l'industrie de la potasse dans cette province dans les années 70, les investisse‐ ments en capital ont cessé, a déclaré M. Kaeding.
Il a fallu attendre que notre gouvernement soit en place pour que l'économie soit renflouée de nouveau par des capitaux
M. Kaeding a ajouté que deux des principales sociétés productrices de potasse - Nu‐ trien et Mosaic - pourraient quitter le navire si les taxes sur les revenus étaient aug‐ mentées.